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Info Dernière novembre 2022
Infos Rassemblées par des Laïques d’ici et d’ailleurs
Laïcité en REP
La laïcité, état des lieux, 12.11.22 FranceCulture.fr, Débat sur la laïcité en France aujourd’hui.
« Alain Finkielkraut s’entretient avec Iannis Roder, professeur d’histoire en Réseau d’éducation Prioritaire (REP) et auteur de La jeunesse française, l’école et la République (éd. L’Observatoire) et Jean-Fabien Spitz, professeur émérite de philosophie politique, qui fait paraître La République ? Quelles valeurs ? essai sur un nouvel intégrisme politique (éd. Gallimard).
« Qu’apprennent vraiment les élèves français à l’école ? Il faut l’admettre : l’école de la République n’est plus en mesure de répondre à l’une des missions qui lui fut originellement donnée. Cette mission, c’est l’édification de jeunes républicains, conscients des enjeux démocratiques, et convaincus de la nécessaire pérennité de la République… Mais de fait, l’école a-t-elle aujourd’hui la possibilité d’expliquer de manière satisfaisante ce qu’est la République, d’en transmettre les valeurs et les principes, dans des conditions qui permettraient à la jeunesse d’adhérer à ce beau projet émancipateur ? » Iannis Roder, La jeunesse française, l’école et la République, éd. de l’Observatoire.
« La République est devenue un mantra du discours politique en France. Réduite à un universalisme de façade et à une laïcité entièrement falsifiée, elle n’est plus utilisée que pour dissimuler la réalité des fractures et pour tenter de combler le déficit croissant de légitimité auquel se heurte une régulation sociale qui laisse proliférer l’inégalité et précarise les existences. On oublie ainsi le sens premier du projet républicain (…) ». Jean-Fabien Spitz, La République ? Quelles valeurs ? essai sur un nouvel intégrisme religieux […]«
Isabelle appelle à lever le Voile
Isabelle Adjani appelle les femmes à « enlever » leur voile « par solidarité » avec les Iraniennes, 7.11.22 HuffingtonPost.fr « L’interprète de Diane de Poitiers sur France 2 lance un appel à la solidarité avec les femmes iraniennes, qui manifestent depuis la mort de Mahsa Amini. Iran. le 5 octobre, Isabelle Adjani avait symboliquement coupé une mèche de ses cheveux pour les Iraniennes. Ce lundi 7 novembre, c’est avec une prise de parole que l’actrice cherche à interpeller sur la situation des femmes en Iran […]«
Vicaire & Femme
Bayeux-Lisieux : le vicaire général démis de ses fonctions. 4.11.22, Ouest-France.fr, N. Lecornu-Baert « […] Le père Laurent Lair a eu comportement avec une personne adulte, une femme, qui brouille une case dans les engagements dans la prêtrise ». Comme le précise le père Laurent Berthout, délégué épiscopal à l’information du diocèse du Calvados, un comportement particulier du vicaire général a été rapporté à l’évêque, entrainant la décision de Mgr Jacques Hébert de démettre son bras droit de l’ensemble de ses fonctions à partir du 3 novembre […] » Quelle est la nature du « pêché » du vicaire (puisque les divers articles excluent la pédophilie), relation consentie ou agression ? Merci à Leïla Amik (sur FB).
Voile Soumission & Patriarcat
Le voile : soumission et patriarcat hérités de l’Antiquité, Sylviane Agacinski, 30.10.22, Arte.tv / 28 mn, YT « Décrié, revendiqué, parfois instrumentalisé : le voilement des femmes a traversé les époques depuis l’Antiquité. Mais pour la philosophe Sylviane Agacinski, qu’il soit d’ordre social, religieux ou par tradition, le voile reste empreint d’un héritage patriarcal et sexiste […]« [Ce que Mme Agacinski aurait pu expliquer à son époux Lionel Jospin, en 1989 pour les collégiennes voilées de Creil]
Mosquée Publique
« Grande Mosquée de Paris, un siècle d’ambitions contrariées » 19.10.22 La-Croix.com (2 pp.) « Centenaire de la pose de la première pierre le 19 oct. 1922 […] rapport présenté par Édouard Herriot, octroyant au projet une aide de 500 000 F de l’Etat français […] la Grande Mosquée de Paris célèbre le centenaire de la pose de sa première pierre, en présence du président Emmanuel Macron. S’il a conservé une aura symbolique, ce lieu de culte remarquable au cœur de la capitale peine à être le phare de « l’islam de France » […]« . Historique sur Wikipédia.
La République Renomme
« Sous la Révolution française, les communes aux noms religieux ou de l’Ancien régime ont été renommées. Et, quelques-unes ont gardé la dénomination « révolutionnaire » [Le Paradou (Alpilles, 13), La Faurie (05)…]. Plus tard, vers 1860, des rues aux noms « cléricaux » ou « monarchistes » ont été renommées avec des dénominations républicaines [Arles, Beaucaire Manosque, Tarascon, St-Rémy-de-Provence…] », source : Laicite.fr/patrimoine-laique .
Iran. Que le Voile mette les voiles !
27.9.22 Iran, photos « Que le VOILE mette les VOILES ! » par deux correcteurs du Monde [blog Langue Sauce Piquante, LeMonde.fr/blog/correcteurs] « … il se trouvait de nombreux défenseurs (au moins sur Twitter, ce qui ne mange pas de pain) du port de vêtements diversement voilants. Que pensent aujourd’hui ces burkinophiles des manifestations actuelles en Iran ? Et que pensaient-ils des coups de fouet reçus par l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh (sans compter les années de prison) pour s’être présentée au tribunal sans voile ? […]« .
Iran, intellectuels « gauches »
Comment Sartre et Foucault ont-ils pu se tromper sur la Révolution iranienne ? 13.2.19 FranceCulture.fr – « En 1979, une révolution ébranle l’Iran, renversant le chah après presque quarante ans de règne. Quand l’ayatollah Khomeiny arrive au pouvoir, une nouvelle répression s’installe en Iran. Pourtant, Jean-Paul Sartre et Michel Foucault ont soutenu le chef religieux. Qu’ont-ils cru voir en Khomeiny ? Il y a 40 ans, le 11 février 1979, les Iraniens se soulevaient avec l’ayatollah Khomeiny contre le régime du chah, pour donner naissance à la république islamique. 40 ans plus tard, l’Iran n’est plus à la fête : dès la fin de l’année 1979, d’ailleurs, avec la crise des otages américains jusqu’à la crise économique actuelle… en passant par la répression des intellectuels iraniens. Et c’est bien de cela que j’aimerais parler : de la séduction qu’a exercé Khomeiny sur les intellectuels dont quelques penseurs français, dont Jean-Paul Sartre et Michel Foucault. Tous les deux ont en effet succombé au charme de Khomeiny. Mais comment expliquer qu’ils n’aient pas vu les dérives possibles de ce soulèvement ? Comment comprendre qu’ils se soient trompés ? […]«
Correcteurs & Sophisme
La Roue Voilée de Besancenot, 12.2.20, LeMonde.fr/blog/correcteurs « [les] récentes déclarations de très haute volée philosophique d’Olivier Besancenot selon lesquelles il est possible qu’une dame soit à la fois féministe et voilée. Un très beau sophisme… Nous avons déjà parlé ici de l’oxymore… cette figure de style qui consiste à allier deux mots de sens contradictoire pour obtenir un effet. Mais nous ne l’avions pas fait des sophistes, ces rhéteurs grecs de l’Antiquité qui enseignaient l’art de défendre, avec brio et sans ciller, tout et son contraire. Avec l’esprit sophiste, « le mal devient le bien, le faux le vrai, l’esclavage la liberté », disait Charles Nodier [et dans « 1984 » G.Orwell] . [….] »
Foot & Religion
« Foot & Religion, liaisons dangereuses ? » mai 2022, After Foot n° 5, trimestriel, 13,90 €, 146 pp. « La foi rend-elle plus fort ? ; Le grand écart du Qatar ; Ligue 1. La laïcité mise à mal ; Le Brésil aux mains ses Evangéliques […] »
Evangéliques
« Evangéliques, quelles influences ?« , juillet-août 2022, Golias-Editions.fr n° 205, pp. 7 à 19 « Mènent une implantation intensive des églises. Représentaient en 2021, 54 % du protestantisme français« . p. 7, « Une stratégie d’évangélisation mise en place mondialement… qui n’est pas sans rappeler la Nouvelle Réforme Apostolique, NAR, née dans la mouvance évangélique charismatique » ; p. 11, »Si en France on ne constate pas aujourd’hui cette intention de prise de pouvoir politique de la part des Evangéliques comme on en a été témoin aux États-Unis et au Brésil, on assiste d’une part à cette volonté d’influence… à promouvoir certaines valeurs et convictions« .
Bourdieu Voile la Domination
Bourdieu Voile la Laïcité. Le sociologue Pierre Bourdieu a publié « La Domination Masculine » (1998) mais a occulté cette domination dans la question du voile dit islamique (1989), ainsi que dans celle de la laïcité scolaire. « Sur l’Affaire du foulard islamique. Un problème peut en cacher un autre« , Pierre Bourdieu, 1989 (texte publié par la LDH (83) Toulon, archives du Collège de France, 11.99, publié par Agone éd. 2002) […] C’est le cas du débat sur le problème posé par trois jeunes filles de Creil qui sont venues au lycée avec un fichu sur la tête… En projetant sur cet événement mineur, d’ailleurs aussitôt oublié, le voile des grands principes, liberté, laïcité, libération de la femme, etc. les éternels prétendants au titre de maître à penser ont livré, comme dans un test projectif, leurs prises de position inavouées sur le problème de l’immigration : du fait que la question patente – faut-il ou non accepter à l’école le port du voile dit islamique ? […]. [Laicite.fr Midi 13.3.14 & 11.22]
Afghanistan
Burqa ! 24 illustrations couleur de Simona Bassano di Tufillo, accompagnées de Ma Vie à Kaboul de Jamil Mujahed, éd. de Martinière 3.08, 48 pp. 12 €, ISBN 978-2-7324-9 [Mediathèque (13) Arles] « Jamila Mujahed est née à Kaboul. Intellectuelle ayant grandi dans une famille lettrée, elle est devenue journaliste et a même lancé la seule revue féministe afghane : Malalai. La situation sociale de Jamila et ses idées sur la vie lui laissaient croire que jamais elle n’aurait à porter cette insupportable burqa qui a été imposée récemment aux femmes de son pays. Pourtant, elle se trompait […]« 1.4.08 sceneario.com #
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Vinent Geisser, Laïcophobe
« Les ennemis de la Laïcité (suite) : le cas Vincent Geisser » (titre original) Vincent Paret, CLR 13 Aix, nov. 2003 (paru sur le site du CLR, Comité Laïcité République) Continuer la lecture
Info Dernière juillet 2021
Brèves infos rassemblées par des laïques
Les noms de rues : le casse-tête des mémoires, FranceCulture.fr 30 & 31.7.21 (rediff. du 26.2.21). Après le reportage un débat avec une intervention historique, républicaine, sociale, de l’historien Jean-Marie Guillon (membre de l’association 1851.fr, pour la mémoire des résistances républicaines) et une élue plus politique communautariste qu’historienne. « Dans un contexte de polémiques mémorielles, l’Élysée souhaite mettre à jour le nom des rues. Cette politique s’appuie sur le travail de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre autour des tirailleurs africains et un recueil d’environ 315 noms remis au chef de l’État […] Ce « Grand Reportage » est suivi d’un débat sur le thème des mémoires : Pourquoi l’État cherche-t-il à gouverner les mémoires ? Quelle place les collectivités locales, qui ont seules la compétence de renommer les rues, vont faire à cette exhortation présidentielle ? Que nous apprennent les épisodes du passé sur la symbolique de la toponymie, comme par exemple la Libération ? Comment ce débat peut-il rebondir cette année dans l’actualité ? […] [Avec :] Jean-Marie Guillon en duplex depuis Bandol dans le Var. Il est Professeur des universités émérite à l’université d’Aix-Marseille, spécialiste de la construction de la mémoire collective au XXe ; Aïssata Seck dans notre studio. Elle est la présidente de l’association pour la mémoire et l’histoire des tirailleurs sénégalais et a très largement contribué à la naturalisation de 28 tirailleurs sénégalais à la fin du mandat de François Hollande. Elle est aussi conseillère municipale (Génération.s) à Bondy (93) et responsable du programme citoyenneté, jeunesse et territoires pour la Fondation pour la mémoire de l’esclavage […]«
Liberté d’Expression. A Ramatuelle (83), 1.7.21, projection du film « Les 3 Vies du Chevalier » avec le réalisateur, Dominique Dattola. Pour la liberté d’expression, du Chevalier de la Barre, au dessin de presse, et à la jeune Mila, menacée de mort sur les réseaux sociaux. Un débat sur la liberté d’expression organisé par Le Crayon, avec UFAL Familles Laïques et Laïcité l’Observatoire PACA-Midi…
La République en fêtes : le patrimoine laïque du Midi, ces « Routes de la République« , avec des statues (Marianne…), des coopératives, des cercles, des arbres de la liberté ou de la laïcité, des frontons d’églises avec devise républicaine… mais aussi quelques fêtes républicaines qui ont perdurées. Les media locaux ont été précieux ainsi que nos collègues historiens méridionaux, dont feu Maurice Aghulon, Jean-Marie Guillon et Maurice Mistre. Si, le plus souvent perdurent des banquets et des apéros républicains, oublions les défilés militaires pour évoquer quelques fêtes républicaines plus originales et très populaires [...]«
Être laïque c’est agir pour l’abrogation du Concordat, Pardem.org 29.5.21. L’affaire de Strasbourg — le vote du principe d’une subvention publique de 2,5 millions d’euros à l’association Milli Görus pour la construction de l’une des plus grandes mosquées d’Europe, par la majorité EELV — a déclenché des cris d’orfraie et une belle polémique. Le Pardem ne s’est pas exprimé à cette période, tout simplement parce que c’est l’existence même du Concordat qui autorise ce que les principes et les règles de la laïcité interdisent. Peu importe que le financement de la mosquée ait été remis en cause par le désistement de l’association. La véritable question qui se pose à tous ceux qui affirment défendre la laïcité — élus et citoyens — est d’agir rapidement pour mettre un terme au Concordat. D’autant qu’un récent sondage réalisé par l’Ifop (1) montre que 78 % des Français, dont 52 % en Alsace Moselle, sont favorables à son abrogation. Rappelons-nous que les religions sont affaires de croyance privée et qu’il revient aux croyants de financer les lieux de culte et le salaire des permanents qu’ils se donnent et pas aux pouvoirs publics, pas à la République, pas à l’ensemble des citoyens ! […]
Mila invitée par le recteur de la Grande Mosquée de Paris : « Aucun des deux n’a hésité (…) ils étaient très désireux de cette rencontre », confie Richard Malka, Qwant.fr Dailymotion BfmTv 9.7.21. « L’avocat de Mila, Richard Malka, était l’invité du Live Toussaint sur BfmTv. Il a salué l’ouverture et le courage de sa cliente et du recteur de la Grande Mosquée de Paris à l’issue de leur rencontre. »
Au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, a souhaité confier à Jean-Pierre OBIN, Inspecteur général honoraire, la rédaction d’un rapport consacré à la formation des personnels de l’Éducation nationale à la laïcité et aux valeurs de la République, dans l’objectif que ce rapport aboutisse à des propositions très opérationnelles […] »
Une pétition contre le délit de blasphème en Allemagne est lancée par des libres-penseurs, UFAL.org, 28.1.15. « Alors que l’UFAL, Egale et le Comité Laïcité République ont lancé une pétition pour que le délit de blasphème disparaisse sur tout le territoire de la République, des libres penseurs (DFW) en font de même en Allemagne. Il est intéressant de noter qu’il se battent contre le même article de loi que nous, à savoir l’article 166 du code pénal allemand qui est existe toujours dans le droit en Alsace-Moselle [pétition en française et allemand] : « Abroger enfin l’article 166 du Code Pénal [allemand]. A plusieurs reprises, dont la dernière fois en 2013, le Collectif des associations de libre penseurs (DFW) a exigé l‘abrogation pure et simple de l’article visant le blasphème dans le Code pénal allemand, depuis que les nouvelles orientations de l’UE ont posé les bases de la protection internationale de la liberté de religion, de croyance, d’expression artistique, et de la liberté d’opinion, et, ce qui n’est pas le moindre, de la décriminalisation du blasphème dans l’élaboration de la politique internationale […] »
Laïcité c’est la faute à Voltaire ! « Valentine compagnie (Dailymotion.com, il y a 6 ans, en 2021). Découvrez de façon vivante ce qu’est le principe de laïcité, son histoire mouvementée et sa fonction dans notre pays ! Valentine Compagnie vous invite à voir son nouveau spectacle de théâtre musical, créé suite au mouvement de janvier 2015 pour la défense de la liberté d’expression. Marcher le 11 janvier 2015 et se demander comment et pourquoi la laïcité. Mixer une écriture contemporaine avec des textes historiques du 18 ème à nos jours, y mêler des chansons satiriques, caricatures et témoignages. Créer une forme théâtrale libre et inventive qui relie l’histoire aux enjeux de notre époque. Partager avec le public une jubilation à comprendre nos valeurs démocratiques. »…
Création 2015. La France est le seul pays au monde dans lequel la laïcité est une valeur constitutive de la démocratie. Quelle est l’origine de cette laïcité, comment s’est-elle construite dans notre histoire, se confrontant aux réalités des différentes époques ? Un spectacle qui éclaire l’actualité par le recours à l’histoire et à son interprétation vivante. De la Révolution à nos jours, la parole de défenseurs et de détracteurs de la laïcité est mise en scène. Hommes politiques, ecclésiastiques, écrivains, journalistes, citoyens… entre audace et conservatisme, indignation et détermination, délire mélodramatique et mauvaise foi, leurs arguments, portés par des comédiens convaincants, provoquent chez le spectateur une jubilation à comprendre la laïcité et à relier l’histoire aux enjeux d’aujourd’hui. La mise en scène, très contemporaine, libre et inventive, alterne témoignages, textes fondateurs, chansons et images. La musique, jouée en direct, participe au caractère accessible et actuel du spectacle et accompagne des chansons populaires piquantes et profondes […]
Non, la laïcité n’est pas d’origine chrétienne, Mezetulle.fr, 10.6.21. « Jean-Pierre Castel examine une idée répandue qui attribue au christianisme l’origine de la laïcité. Récemment reprise par Jacques Julliard dans un article du Figaro que l’auteur commente, cette idée confond distinction et séparation, et ce faisant elle élude ou détourne de son sens la question fondamentale de l’autonomie du politique. L’auteur expose pourquoi à ses yeux il est plus pertinent, en matière de laïcisation de la pensée, de se tourner vers l’héritage grec plutôt que vers « l’exclusivisme des textes sacrés abrahamiques ». Dans un article du Figaro, 7.6.21 (p. 18) intitulé « La bombe islamiste contre le compromis laïque », Jacques Julliard attribue aux Évangiles le « principe de séparation entre le temporel et le spirituel » – « Ce que Jésus lui-même a théorisé le premier et que nous appelons en France laïcité », avance-t-il –, et propose une analyse pour le moins réductrice, occidentalo-centrée, de la violence islamiste. […] »
Travailleurs de toutes les plateformes, unissez-vous ! TravaillerAuFutur.fr n° 6 disponible chez les marchands de journaux et par commande en ligne.
création, 1.7.21
Info Dernière avril 2020
Infos glanées par des laïques…
Croyance & Laïcité
« Croire en Dieu aujourd’hui. Dossier coordonné par Hélène Frouard, SciencesHumaines.fr n° 324, 4.20, 76 pp. 7,50 €. On les prend rarement au sérieux, ou alors, pour s’en méfier : dans une France à longue tradition laïque, les religions seraient le reliquat d’un monde révolu ou les porteuses de nouvelles dérives, des terroristes islamistes aux catholiques intégristes. C’est balayer un peu vite la question. Des millions de Français se disent croyants, la plupart sont loin d’être des extrémistes… À quelle religion se rattachent-ils ? D’où vient leur foi ? Quelles sont leurs pratiques quotidiennes ? Comment vivent-ils leur engagement spirituel dans un monde laïc ? ». Sommaire. « Comment peut-on être croyant ? » J.-P. Dortier. «La religion reste un acteur de la vie des sociétés», entretien avec Denis Pelletier. « Des croyances diversifiées » Claude Dargent. « La laïcité, garante de la liberté de conscience » Michael Behrent. « Les religions saisies par le droit » Hélène Frouard. « Pratiquer au jour le jour » Anne Gotman. « La Mecque, le voyage d’une vie ? » Hélène Frouard. « Les religions se radicalisent-elles ? » Clément Quintard. « Se convertir, un choix transgressif » Loïc Le Pape. « De la charité à la solidarité » Justine Canonne […]
- « La laïcité, garante de la liberté de conscience, Michael Behrent, 4.20 SciencesHumaines.fr n° 324, pp. 39-40, 7,50 €. Début de l’article [payant] : En France, la laïcité s’est construite en réaction à la puissance de l’Église catholique. Aux États-Unis en revanche, elle s’est forgée pour protéger les différentes sectes chrétiennes. Deux voies différentes pour un même objectif. Égalité, liberté, fraternité… laïcité ? Pendant plus de cent ans, la laïcité a été un enjeu clé dans les affrontements politiques français. Ébauché lors de la Révolution, son principe est institutionnalisé en 1905 avec la fameuse loi sur la séparation des Églises et de l’État. Considérée comme un pilier de l’idée républicaine, la laïcité reste toutefois un enjeu politique, comme en témoigne la récente et très controversée déclaration de la ministre de la Justice affirmant que « l’insulte à la religion est évidemment une atteinte à la liberté de conscience ». Comment mettre en œuvre cette laïcité ? Un seul chemin est-il possible ? Revenons d’abord au texte. On l’oublie trop souvent : la laïcité, telle que définie en 1905, a pour premier objectif de garantir « la liberté de conscience » et assurer « le libre exercice des cultes […]«
Arles (13) Trinquetaille, rue Henri Dunant, devant la résidence Isle des sables 1.07
« Les religions saisies par le droit, Hélène Frouard, 4.20 SciencesHumaines.fr n° 324, p. 41, 7,50 €, La laïcité est débattue à grand fracas dans l’espace médiatique et politique. Le droit, lui, est chargé plus prosaïquement de la mettre en œuvre. Le plus souvent avec pragmatisme. Rappelez-vous de la crèche Baby-Loup à Chanteloup-les-Vignes. En 2008, la sous-directrice fut licenciée au motif (entre autres) que le voile qu’elle portait contrevenait au nouveau règlement intérieur. L’épisode donna lieu à une bataille juridique dans laquelle intervinrent la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), le Conseil des prud’hommes, le tribunal d’instance, la Cour d’appel, la Cour de cassation, et jusqu’au Comité des droits de l’homme de l’Onu. Ces multiples rebondissements témoignent, avant tout, de la difficulté du droit de trancher dans ces affaires. Car en la matière, le diable se niche dans les détails… Pour certains croyants, le respect des obligations religieuses conduit par exemple à arborer des tenues et des symboles spécifiques, ou encore à s’abstenir de travailler certains jours. Ces pratiques sont autorisées tant qu’elles ne troublent pas l’ordre public, ne remettent pas en cause la neutralité de l’Etat et n’occasionnent pas de pratiques prosélytes. […]«
- « Les tiraillements des enseignants musulmans. Tom Umbdenstock SciencesHumaines.fr n° 324, 4.20, p. 14. La place de l’islam à l’école fait l’objet de débats autour de thèmes tels que la cantine, la place des parents lors des sorties scolaires ou les pratiques des élèves. Mais qu’en est-il des enseignants musulmans ? Le parcours de huit d’entre eux, ayant quitté l’enseignement public pour rejoindre des écoles privées confessionnelles, éclaire sur les difficultés qu’ils peuvent rencontrer. Par peur de révéler ses croyances, Lina, qui s’est mise à porter le voile durant son stage, le dissimule à ses collègues. À l’issue de cette formation, elle renonce à un poste de titulaire, ne supportant plus la tension entre identité d’enseignante et musulmane, qu’elle cache de peur d’être mal perçue. Élodie refuse quant à elle de mettre en place des activités sur le thème de Noël. Elle ne veut pas « stigmatiser des enfants à qui on va parler de Noël et qui, chez eux, n’auront pas de sapin ». Pour prévenir leur radicalisation, Fanta doit identifier chez ses élèves des signes dans lesquels elle se reconnaît pourtant : jeûner régulièrement, ne pas écouter de musique, etc. Difficile à ses yeux de ficher des enfants qui lui ressemblent. Ces départs ne sont d’ailleurs pas toujours réussis : certains empruntent le chemin inverse, notamment lorsque le caractère confessionnel de l’établissement sert de justification à de mauvaises conditions de travail. […]« . (« Quitter le public pour le privé ? Dilemmes professionnels et religieux chez les enseignants de confession musulmanes en France« , Diane-Sophie Girin, Sociologies Pratiques n° 39, 2019/2. Cet article analyse les trajectoires de huit enseignants qui ont rapporté des tensions dans l’articulation de leur activité professionnelle et de leurs convictions religieuses avant de rejoindre l’enseignement privé musulman (EPM). La manière dont ils ont géré ces divergences est un bon révélateur de la mise en place de stratégies de conciliation et d’arbitrage entre obligations religieuses et normes professionnelles. Nous explorons la façon dont celles-ci se déploient dans trois situations qui auraient selon eux justifié leur bifurcation vers l’EPM : le port du voile ; les fêtes de Noël ; la prévention de la « radicalisation » […] ».
« Étouffée. Récit d’un abus spirituel et sexuel, de Sophie Ducrey, éd. Tallandier, 220 p. 17,90 €. Une recension de Céline Hoyeau, la-croix.com – Dans ce récit d’une rare acuité, Sophie Ducrey témoigne du combat qu’il lui a fallu mener, en elle et dans l’Église, pour sortir de l’emprise exercée par un frère de Saint-Jean et faire reconnaître la violence des abus sexuels subis… » Entretien sur FranceCulture.fr –
Commentaire. « Quand des hommes se voileront, comme ces Iraniens qui le font pour défendre la liberté des Iraniennes de ne pas se voiler. Toute coutume ou tradition n’est pas forcément respectable, telle la procession de Boulbon où la chapelle (publique) est interdite aux femmes, et, où l’on bénit le vin en provençal (« c’est [aussi] la tradition »). Autre « exotisme », les touristes qui trouvent Cuba sympa (car ils ne sont pas Cubains, et ne « profitent » ni de la dictature, ni du parti unique). PhI » Commentaire à billet d’un occitaniste qui soulignait la contradiction entre l’obligation du masque et l’interdiction de dissimuler son visage.
« PhI… improbable et magnifique pêcheur d’images ! » selon P. Schaefer ;)
Le Revivre des Zoiseaux, de Pascal Schaefer « Festival annuel. Ateliers, happenings, exposition sonore, installation, cinéma… », collecte de son […].
Edmond Baudoin, téléchargement gratuit, lien direct vers l’album BD reportage « Humains« , éd. l’Association
Abus, Pédophilie & Religion
- Précision. Les abus et actes pédophiles ne concernent pas uniquement des clercs de l’Eglise catholique. La plupart des cultes sont concernés, y compris les groupes sectaires, tels les Témoins de Jéhovah, comme l’écrit l’association anti-sectaire le GEMPPI.org –
Pédophilie : « le Vatican salue l’acquittement du cardinal australien George Pell« , 8.4.20 RFI.fr « Avec notre correspondant au Vatican, Eric Sénanque. Le cardinal George Pell a été libéré de prison, le mardi 7 mars, après l’annulation de sa condamnation par la Haute-Cour de justice australienne. Une mesure accueillie avec soulagement au Vatican envers celui qui était l’un des plus proches collaborateurs du pape François, architecte notamment de sa réforme financière. Dans un communiqué plutôt bref, la salle de presse du Saint-Siège s’est félicitée du jugement des sept juges de la Haute Cour d’annuler la condamnation de l’ancien secrétaire à l’économie du Vatican, rappelant avoir toujours eu confiance dans la justice australienne […] » (merci à GEMPPI.org)
LIRE les motifs de la condamnation lors du 1er procès « le juge a détaillé le viol, mais aussi quatre autres attentats à la pudeur qu’il a commis sur deux enfants de chœur de 13 ans en 1996 à la cathédrale de Melbourne » 13.3.19 RFI.fr –
Pédophilie: six ans de prison pour l’ancien cardinal australien George Pell » 13.3.19 RFI.fr, Avec notre correspondante à Melbourne, Caroline Lafargue. « Trois mois après avoir été reconnu coupable de crimes pédophiles en Australie, le cardinal Pell, ancien numéro trois du Vatican, a été condamné à six ans de prison, dont près de quatre ans ferme. Un procès hors norme à tous points de vue. George Pell est la plus haute personnalité de l’Eglise catholique à être envoyée en prison pour pédophilie. Le jugement était diffusé en direct sur toutes les chaînes. George Pell est resté parfaitement stoïque, épargné par les caméras qui étaient toutes exclusivement pointées sur le juge, Peter Kidd. Le verdict du magistrat a été diffusé en direct sur tous les médias, fait exceptionnel en Australie. L’âge du condamné pris en compte par le juge. Le cardinal australien déchu n’a manifesté aucune émotion lorsque le juge a détaillé le viol, mais aussi quatre autres attentats à la pudeur qu’il a commis sur deux enfants de chœur de 13 ans en 1996 à la cathédrale de Melbourne […]
Laïcité& Féminisme
En février 2020, avec Olaic34.fr, dans le Midi, vers Béziers, « un pays où, les laïques et féministes ne sont pas en peau de lapin » (d’après l’expression de Edouard Herriot). [merci Cl. Hugues]
« Toulouse. Fatiha Agag-Boudjahlat : prof, essayiste, féministe et poil à gratter 2.1.20 LaDepeche.fr du Midi. Fatiha Agag-Boudjahlat est professeure d’histoire et géographie à Toulouse. Féministe universaliste et antiraciste, elle est l’auteure de deux essais. En novembre 2019, elle a reçu le prix de la laïcité. […]«
A la tribune, Fatiha Agag-Boudjahlat, Baya Adji (Olaic34.fr) et Alain Caralp, maire de Colombiers (34) – Olaic34.fr –
Actualité & Humour
« Pierre Desproges « Le Pangolin« , « Chroniques de la haine ordinaire 1986″ 3.4.20 Facebook INA.fr – Desproges vs Le Pangolin. Dans une « chronique de la haine ordinaire » en 1986, l’humoriste présente ses excuses à cet animal pacifique pour l’avoir, un jour, décrit comme ressemblant “à un artichaut à l’envers ». Le pangolin est aujourd’hui soupçonné d’avoir transmis le Covid19 à l’homme. »
- « Beaucoup d’athées sont des croyants qui s’ignorent, prêts à se saisir d’une idée séduisante, qui apprécient les séducteurs, militants du « contre », de la défiance permanente, oubliant toute nuance et toute approche rationaliste… « Maîtriser nos passions », y a encore du boulot » 5 & 7.4.20 Facebook & Laicite.fr
Les Lumières
« La critique des Lumières 45 mn FranceCulture.fr, Signes des temps, Marc Weitzmann 5.4.20 (rediffusion du 26.12.19). Que l’on y voie l’espoir d’une liberté tolérante, l’éclat terni d’un projet d’autonomie fondé sur la Raison, la lumière d’une démocratie à réinventer ou encore un système philosophique ayant accouché des pires excès d’un monde froid et calculateur, Les Lumières sont au coeur du débat […] Antoine Lilti : Le problème des interprétations des Lumières — surtout en France à cause de la Révolution française qui a largement construit les Lumières comme héritage — c’est qu’on a trop tendance à les envisager comme une sorte de programme théorique dont la modernité serait sortie. Or je pense que c’est le geste inverse : la modernité, c’est-à-dire les transformations sociales, politiques, culturelles du XVIIIe siècle ont des raisons d’être très diverses, elles ne sont pas sorties de la tête des philosophes. En revanche, ces derniers ont été extrêmement attentifs à en décrire les ambivalences et les contradictions. Et c’est ce qui explique qu’il y ait une telle diversité théorique parmi eux. A chaque fois que les historiens de la philosophie ont essayé de construire les Lumières sur le plan doctrinal, ils ont échoué. Rousseau, Voltaire, Diderot ont des positions très différentes. On ne peut comprendre cette diversité que si on comprend qu’au fond « Les Lumières » désigne l’espace de débat qui surgit avec la modernité — au sens commercial, politique, social — pour en comprendre à la fois les potentialités mais aussi les dangers […]«
- « Universalité et durabilité des Lumières, 21.9.19 FranceCulture.fr 44 mn La Suite dans les idées, Sylvain Bourmeau, A la fois victimes de leur succès et critiquées dans un perspective postcoloniales, Les Lumières apparaissent pour l’historien Antoine Lilti comme un objet à la fois historique et politique complexe. Auteure d’un roman en forme conte philosophique, Leonora Miano le rejoint en seconde partie. Nous voyagerons dans le temps cette semaine à La Suite dans les Idées et nous le ferons à la vitesse des Lumières. D’abord en remontant à cette source lumineuse mais surtout en nous intéressant à ses éclats divers et leurs réfléchissements à travers l’espace et le temps. Les Lumières comme une boule à facettes en quelque sorte avec l’historien Antoine Lilti. Puis c’est dans le futur que nous nous projeterons pour évoquer un conte contemporain mais qui se situe dans un siècle et sur un autre continent, avec l’écrivaine Leonora Miano. […]«
Laïcité & Egalité
« Suzanne Moore : « Les femmes doivent avoir le droit de s’organiser entre elles » 1.4.20 Tradfem.wordpress.com 1.4.20. Version française de l’édito de Suzanne Moore, quotidien britannique The Guardian 2.3.20. Ils ne nous feront pas taire. La censure dont a été victime Selina Todd ce week-end doit nous alerter. Il nous faut protéger les droits des femmes biologiques. En février 1988, un groupe de lesbiennes descend en rappel le long de la façade de la Chambre des Lords et s’introduit dans le bâtiment; quelques mois plus tard, la militante Booam Temple interrompt le JT de 18 h en surgissant sur le plateau. Toutes protestaient contre l’article 28 du Local Government Act, une disposition légale adoptée à l’initiative de Margaret Thatcher qui prohibait la « promotion de l’homosexualité », accusée de saper les fondements de la famille… »
Ordre moral des politiques (M. Thatcher, W. Poutine…) et-ou politico-religieux qui s’opposent aux homosexuel.le.s par le biais d’une opposition à la « promotion de l’homosexualité » ! « Si l’homosexualité est un fait, je ne cesserai jamais de dénoncer la promotion de l’homosexualité dans l’espace public comme d’autres dénoncent le prosélytisme religieux » [propos « glanés » par notre correspondante Leila Amik, sur le profil Facebook d’un jeune arlésien, qui défend le port des signes religieux à l’école, pour les élèves, et, pour les accompagnants de sorties scolaires]. L.A.
Santé & Social
- « Covid-19, un virus très politique » éditions Syllepse, Le Journal du Confinement n°3, 7 avril 2020. La crise sanitaire, devenue crise sociale, économique et politique mondiale, les éditions Syllepse sont contraintes de proposer une deuxième édition, mise à jour et augmentée, de « Covid-19, un virus très politique ». Ce livre est donc désormais entré dans un processus de réédition permanente. – Covid-19 Un Virus très politique, éd. augmentée du 6.4.20 (téléchargement gratuit).
« Bill Gates et la CIA avaient prévu la pandémie, et nous ne sommes pas prêts. Le fondateur de Microsoft, ainsi que les analystes de la CIA, avaient averti sur les risques d’une pandémie semblable à celle du Covid-19. Timothée Vilars, l’Obs 15.3.20 NouvelObs.com. Les grandes catastrophes s’accompagnent toujours de leurs foules de Cassandre de la douzième heure et de leurs litanies à base de « je vous l’avais bien dit ». En l’occurrence, ce sont les recommandations YouTube, souvent taquines comme chacun le sait, qui ont exhumé ces derniers jours sur de nombreuses « timelines » une intervention de Bill Gates qui, il y a cinq ans, décrivait ses craintes d’une pandémie virale très semblable à celle que nous vivons depuis plusieurs semaines… »
« Rony Brauman répond à Macron : « La métaphore de la guerre sert à disqualifier tout débat ». Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, approuve les mesures de confinement, mais dénonce la rhétorique martiale du chef de l’Etat : « Qualifier les soignants de “héros”, c’est gommer les raisons de la crise sanitaire. » Eric Aeschimann, l’Obs 27/28.3.20, nouvelObs.com Médecin, diplômé de médecine tropicale et épidémiologie, Rony Brauman a été président de Médecins sans frontières (MSF) de 1982 à 1994. Il est aujourd’hui directeur d’études à la fondation de l’ONG. Son dernier livre, « Guerres humanitaires ? Mensonges et intox », conversation avec Régis Meyran (éd. Textuel 2018). Interview. Comment analysez-vous l’épidémie du Covid-19 et sa gestion par les autorités françaises ? Cette épidémie n’avait pas été prévue, mais elle avait été prédite. De nombreux épidémiologistes avaient anticipé l’apparition d’un nouveau virus se répandant à la faveur de l’accroissement démographique, de l’accélération des voyages internationaux, de l’urbanisation, du changement climatique. Cette crainte, déjà ancienne, s’était renforcée avec les épidémies de sida, le Sras, le Mers, le Zika, le chikungunya, Ebola. Nous savions que le rêve d’un monde débarrassé d’un risque infectieux était une illusion et les gouvernements successifs ne pouvaient méconnaître ces analyses. Cela ne les a pas empêchés, depuis des années, de réduire les capacités des hôpitaux, avec les effets que l’on voit aujourd’hui. Plus de 4 000 lits ont été supprimés ces trois dernières années, mais c’est depuis trente ans que gagne une logique comptable, entrepreneuriale (notamment la loi Hôpital, Patient, Santé, Territoire de 2009, qui concrétise la notion d’« hopital-entreprise », introduite par Claude Evin dès 1989)… »
création, 1.4.20 (merci à : GEMPPI.org, Baya Adji & OLaic34.fr, Leila Amik, Ida Vidal, Edmond Baudoin, PhI, FB UFAL Familles LAIQUES PACA-Midi…)