Si Manuel Valls cite Clemenceau, il a une pratique bien différente de celui-ci dans le domaine laïque. Quelques unes de ses positions et pratiques publiques, de 2003 à 2017, collectées dans des grands media. Continuer la lecture

Si Manuel Valls cite Clemenceau, il a une pratique bien différente de celui-ci dans le domaine laïque. Quelques unes de ses positions et pratiques publiques, de 2003 à 2017, collectées dans des grands media. Continuer la lecture
Infos Rassemblées par des Laïques d’ici et d’ailleurs
La Marseillaise pour l’aubade de la Confrérie de la Madeleine, avec les Croq’Notes, charrette républicaine des maraîchers, 30.7.22, YT, vidéo Nelly Bouchet, LaProvence.com (13) Chateaurenard (à la Gendarmerie, sur place, et départ)
Baptême Républicain pour Myla, Laragne (05). 19.7.22 LeDauphiné. Samedi 16 juillet, en mairie de Laragne, baptême civil de Myla Chapuis, âgée de deux ans, avec deux marraines et deux parrains… (merci à Stéphane V-J 05 Gap)
Laïcité : une aspiration émancipatrice dévoyée, 24.7.22 Union-Rationaliste.org (sur FranceCulture.fr) « Emmanuelle Huisman-Perrin reçoit Roland Pfefferkorn […] » On remarquera les remarques partiales du sociologue sur Jules Ferry, et sur Elisabeth Badinter (citation partielle d’un propos, mal sourcé, et non remis dans son contexte).
Couleurs & Cultures de juillet : tournesol, riz en herbe, blé dur, lavande…
Affaire de la fresque polémique à Avignon : Jacques Attali dépose plainte 1.7.22 LaProvence.com « L’affaire de la fresque polémique, jugée antisémite, de Jacques Attali, tenant Emmanuel Macron telle une marionnette n’est pas terminée. Après la vague d’indignations, vient le temps de la plainte, déposée par Jacques Attali lui-même. L’ex-conseiller de François Mitterrand l’a annoncé sur les réseaux sociaux, reprenant les propos de son avocat Cyril Bonan, qui a indiqué que « les codes de la propagande et du complot antisémite » se trouvaient dans l’œuvre du grapheur Lekto. Dans la foulée, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a elle déclaré se tenir aux côtés de Jacques Attali dans cette affaire, se constituant même partie civile […]«
Pour un retrait immédiat de la fresque antisémite à Avignon, 6.22 Pétition Change.org Une fresque antisémite géante, signée Lekto, trône sur une façade d’immeuble bordant le parking des Italiens à Avignon. Le Grand Avignon et la ville d’Avignon refusent de l’effacer en invoquant la « liberté d’expression » et au motif que « chacun peut interpréter l’image comme il veut puisqu’il n’y a pas de mot sur ce mur ». Or, il y a des mots : le titre. Et ce titre est « La Bête, 2 ». La Bête réfère, ainsi affublée d’une capitale initiale, à l’Antéchrist. Et l’Antéchrist, c’est la figure du Juif déicide. Il n’existe aucune autre interprétation possible dans ce contexte. Par ailleurs, l’image est ici un langage sans ambiguïté. Elle reprend le trope des Juifs qui manipuleraient les pouvoirs en place, et qui seraient les véritables maîtres du monde, tirant les ficelles dans l’ombre. […] Isabelle Kersimon, Jean-Yves Pranchère et Ariane Hirsch [Lekto publie sur Instagram]. – Autre Pétition.
Non, la fresque d’Avignon n’était pas antisémite, 26.6.22, caricaturesetcaricature.com Guillaume Doizy. On le sait bien, c’est plus confortable de crier avec les loups, et une prise de risque de refuser d’intégrer la meute. Ces derniers jours, nombre de journaux ont évoqué la tension polémique autour d’une fresque réalisée par le muraliste Lekto sur un transformateur électrique d’Avignon en France. On y voit Jacques Attali manipulant un Macron nanisé en Pinocchio. Si la plupart des journalistes qualifient l’œuvre d’antisémite dans leur titre, certains se montrent un peu plus prudents en indiquant qu’elle est « jugée » antisémite. Le journal Le Monde joue sur les deux tableaux : dans l’adresse url de l’article publié sur le sujet le mot « jugée » est bien présent, alors qu’il a été retiré du titre de l’article… Pour les tenants de cette thèse d’une représentation antisémite, l’argument principal tient au fait de représenter un juif, Attali, en position dominante, faisant de Macron son jouet. Il s’agirait d’une illustration parfaite de la théorie du complot chère aux complotistes antisémites justement. […] »
Juin, juillet, le riz en herbe en Camargue…
Le juge, le burkini, et le « principe de laïcité et de neutralité du service public », 26.6.22 UFAL.org, Charles Arambourou, « Contrairement à ce que nous écrivions, le règlement intérieur des piscines de Grenoble mettait bien en cause la laïcité : sa suspension décidée par le Tribunal administratif (TA) de Grenoble a donc été confirmée par le juge des référés du Conseil d’Etat ce 21 juin 2022. Le juge administratif (TA, puis CE) est fort opportunément venu nous rappeler que la laïcité ne se limite pas aux termes de la loi de 1905. Depuis 1946, elle figure dans l’art. 1er de la Constitution. Ainsi, le Conseil constitutionnel en a donné une définition supplémentaire : « …les dispositions de l’article 1er de la Constitution interdisent à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers ». […]« . Lire également les commentaires, avec l’échange entre l’auteur et une autre juriste.
Burkini : Du bon usage du référé laïcité par le Conseil d’État, 22.6.22, Roselyne Letteron (prof de droit public, Sorbonne Université), Blog Liberté, Libertés Chéries. « Il y a moins d’un mois, le juge des référés du tribunal administratif de Grenoble, par une ordonnance du 25 mai 2022, suspendait la délibération du conseil municipal de cette ville tendant à autoriser le port du burkini dans les piscines gérées par la ville. Bien entendu, le maire de Grenoble, Eric Piolle (EELV) a immédiatement saisi le Conseil d’État, demandant l’annulation de l’ordonnance ainsi que le rejet de la demande de suspension. Mais le maire, auquel s’étaient jointes l’association « Alliance citoyenne » regroupant des représentants de l’islam politique à Grenoble ainsi que la Ligue des droits de l’homme, n’a pas obtenu satisfaction. Dans une ordonnance du 21 juin 2022, le juge des référés du Conseil d’État, cette fois élargi à sa formation collégiale, confirme la décision rendue par le juge grenoblois. […]« .
Dérives communautaristes à Grenoble, 13.5.22, Collectif Laïque National,
Le maire de Grenoble, après avoir soutenu publiquement un collectif de militantes proches de l’islam politique prônant le port du hidjab dans le sport, souhaite faire approuver, le 16 mai prochain, un projet de modification du règlement des piscines municipales pour y permettre le port du « burkini ». Le maire de Grenoble, inversant les principes, prétend garantir la liberté de quelques militantes communautaristes. C’est une véritable insulte pour toutes celles qui se sont battues depuis des années pour l’égalité, parfois au péril de leur vie, et à celles et ceux qui continuent de le faire. Expression sexiste et patriarcale qui cautionne des injonctions pseudo religieuses, ce projet est contraire à la volonté d’émancipation prônée par la République. Il vise à dicter aux femmes comment se vêtir. Il entretient l’un des ressorts d’une idéologie imposée par des hommes aux femmes, et à elles seules : dissimuler leur corps, assimilé dans sa totalité à un objet sexuel. Triste similitude avec, entre autres, l’Afghanistan qui interdit aux filles la fréquentation de l’école et oblige à nouveau aujourd’hui les femmes à porter la burqa. Les associations membres du Collectif Laïque National dénoncent et s’opposent à ce projet et resteront vigilantes à toutes dérives communautaristes. Elles rappellent que tout traitement différencié des personnes fondé sur des motifs liés au genre et à la religion constitue une discrimination, délit puni par la loi. […]«
Concours d’éloquence : la Ligue de l’enseignement, une conception particulière de la laïcité, 30.6.22 Anne-Sophie Nogaret, Marianne.net. « Le 16 mai dernier, lors d’un concours d’éloquence se déroulant à l’Hôtel de la Région Île-de-France, le jury s’est ému du discours anti-laïcité tenu par la majorité des candidats. Dans la foulée, la collectivité tenue par Valérie Pécresse a suspendu sa subvention à la Ligue de l’enseignement qui organisait l’évènement. Inspiré de la tradition des concours de plaidoiries en faculté de droit et des debate competitions des campus d’Outre-Atlantique, le concours d’éloquence fait florès en France. Dans le sillage de l’américanisation de l’enseignement supérieur, les grandes écoles entreprennent la démarche, que parachève en 2018 le grand oral prévu par la réforme du bac. Or, cette nouvelle épreuve élargit encore la brèche de l’entrisme associatif en milieu scolaire, favorisant potentiellement la diffusion d’une idéologie antirépublicaine. […]«
Après l’album « Tombé du ciel » (avec photo en studio), en 1989, il effectue un saut en parachute à Tallard, près de Gap (05) pour un film télé intitulé « Higelin s’en va-t-en rêve » [photos et interview du musicien pour les articles de feu Semaine Hautes-Alpes/Semaine Provence (1989), Aquo d’Aqui (6.92), non parution de l’article commandé à Montagnes Magazine du fait du départ des rédac’chef Jean-Michel Asselin & Cie ; merci à Claire Gondre de feu SHA/SP, à feu Bruno Honoré de Radio RAM 05 et à l’ami Robert Fina pour la photo du concert de Briançon].
Vue au nord de Gap, à gauche, le Puy de Manse (vallée du Champsaur), à droite le chapeau de Napoléon (La Rochette)…
Apartheid ? « Israël & l’Apartheid« , Point de vue sourcé et argumenté, 30.4.22 (en dehors des querelles politiciennes, mesquines, moralisatrices et insignifiantes) Charles Enderlin : « Le terme circule en Israël depuis des décennies, pour qualifier l’occupation des territoires palestiniens. En 1976, déjà Yitzhak Rabin, Premier ministre, mettait en garde : « en l’absence d’accord, Israël risquerait de devenir un état apartheid ». En 2007, les dirigeants de Meretz, Soulamit Aloni, et Yossi Sarid accusaient : « Israël impose une forme d’apartheid à la population palestinienne [dans les territoires occupés] ». La même année, Ehoud Olmert, chef du gouvernement : « Si la solution à deux États devient impossible, Israël se retrouvera dans la même situation que l’Afrique du sud, face à un combat [palestinien] pour l’égalité du droit de vote et ce sera la fin d’Israël ». En 2017, Ehoud Barak, ancien Premier ministre : « Israël se trouve sur la pente glissante vers l’apartheid ». Plus récemment, Yehudit Karp, ancienne adjointe au procureur général : « c’est le terme utilisé par la loi internationale pour qualifier le genre de régime mis en place par Israël dans les territoires occupés ». […]« LIRE la suite…
Agressions sexuelles lors des Fêtes de Bayonne : « Il faudrait que les personnes s’engagent plus dans leur quotidien ». 28.7.22 FranceInfo.fr. « L’association Pour une alternative féministe sensibilise les responsables de bars et de restaurants pour éviter les comportements sexistes et les agressions sexuelles. « Il faudrait que les personnes s’engagent plus dans leur quotidien », a déclaré sur franceinfo samedi 28 juillet Alaia Berhonde, membre de l’association Pour une alternative féministe (PAF), alors que les Fêtes de Bayonne, souvent théâtre d’agressions sexuelles, se terminent dimanche. Elles rassemblent chaque année un million de personnes. Pour la deuxième année consécutive, des mesures sont prises pour favoriser la prévention de ces agressions sexuelles et sexistes. Cette année, des cours d’auto-défense ou des campagnes d’information sont organisées tout au long de l’événement. L’association PAF a quant à elle décidé d’axer sa sensibilisation sur les responsables d’établissements accueillant du public. […] »
Fête de Bayonne : les femmes sont-elles à la fête ? 29.7.22, Natacha Devanda, CharlieHebdo.fr. Il va faire chaud à Bayonne. Et pas seulement à cause du mercure. L’adrénaline et les hormones seront aussi de la partie. Jusqu’au 31 juillet, la ville renoue avec ses fêtes traditionnelles, après deux ans d’absence pour cause de Covid. C’est peu dire que des tas de « festayres » (fêtards en gascon) sont pressés de picoler, danser, toréer, dégueuler et recommencer cette beauferie alcoolisée cinq jours durant. Une association locale baptisée « Pour une alternative féministe » [PAF] milite pour que le respect des femmes soit aussi au programme de ces jours de fiesta. […].«
Pour une alternative féministe, PAF C/O, Fondation MRA, 20 rue des Cordeliers 64100 Bayonne – 06 19 25 72 48 – lepaf.eh(a)gmail.com – Facebook – Twitter.
création, 1.7.22 – midi(a)laicite.info – 06 52 27 09 38 – Aidez Laicite.fr Midi, don sur HelloAsso.
Beaucaire, ville du Gard, Languedoc-Roussillon, sud de la France, au bord du Rhône, séparée et réunie par deux ponts avec la ville de Tarascon (Bouches-du-Rhône, PACA). Rivalité et union : pour les deux cités, une seule piscine, une seule librairie, un seul cinéma, une association Les Têtes à Claps, qui travaille de chaque côté du pont…
Quelques images et infos sur la ville de Beaucaire, la Laïcité, l’extrême-droite…
Vue de la ville et détails d’un bateau abandonné au bord d’une annexe du canal principal, à Beaucaire
Beaucaire (30) bateaux, détails 2.12.14 © PhI
(à la photographe Sandra Affentranger d’Arles)
Chanvre Agricole (30) Beaucaire, 15.7.21 © PhI
Citons des extraits de « Beaucaire, Maurice Contestin, éd. Equinoxe, coll. le temps retrouvé 1990, 96 pp. 98 FF, ISBN 2-908-209-09-8.
De la Liberté à la République. « La place vieille, était la place de la Liberté sous la Révolution, avec un arbre de la Liberté et un autel de la patrie. Aujourd’hui, cette place est nommée place de la République »… avec à l’époque « un Drac de carton-pâte, modèle languedocien du monstre provençal, la Tarasque » [p. 78]. Cet auteur oublie, le Drac, la bête du Rhône, évoqué par Frédéric Mistral, ainsi que le Drac de Mondragon et celui de Draguignan.
Quatre Drac’s, Vinon, Beaucaire et Gréoux © PhI
LIRE à Beaucaire (30). Une Maison de la Presse (autrefois près de la mairie, maintenant près du canal), avec donc, de la presse, mais aussi des livres (régionalisme, actualité, livres de poche,livres scolaires et éducatifs, etc.) – ex-18, rue de l’Hôtel de Ville 30300 Beaucaire, tél. 04 66 59 65 68
Drac’s : Draguignan, Laye et Beaucaire © PhI
« Le Drac de Beaucaire. La légende d’un dragon du Rhône« , Valeria Jourcin-Campanile (texte), Yannick Vincente (illustrations), éd. Rêve de livres (13) Boulbon, coll. Rêve de légendes, 14 €, 28 pp. ISBN 978-2-9543054-2-4 (« à partir de 8 ans ») – Page Lo Drac.
création, avec l’aide de citoyennes et citoyens de Beaucaire et Tarascon, 19.12.14 – 30(a)laicite.fr – 06 52 27 09 38 – Aidez Laicite.fr Midi, don sur HelloAsso.
Contribution à la conférence-débat du 21.9.96 au Théâtre Toursky à Marseille, intervention de Philippe Lamotte, SDM-LP [Ph. Lamotte est décédé le 17.7.22 ; archives Laicite.fr Midi].
En 1981, la refonte du code pénal français commence. Au Sénat, un groupe de pression, dirigé par le sénateur Jolibois et soutenu par quelques dirigeants des Associations Familiales Catholiques (AFC), s’active. Il se constitue d’un réseau de 52 media et associations regroupés dans le Comité de Coordination et d’Action contre la Perversion des Moeurs et les Incitations à la Débauche (CCAPMID). Cette organisation a pour porte-parole Brigitte Chapouthier, également animatrice de Droit et Vérité qui est le comité de soutien à Paul Touvier. Militia Sanctæ Mariæ (MSM) : la Milice de Sainte-Marie, société secrète proche de l’Opus Dei, organisation intégriste de l’église espagnole et très active au Vatican depuis que Jean-Paul II est entré en fonction fait également partie du CCAPMID. Le service d’ordre de MSM est dirigé par l’ancien SS Jean-Pierre Lefebvre et compte Paul Touvier parmi ses membres. Les articles 283 et 284 réprimant les outrages aux bonnes moeurs vont disparaître du nouveau code et le réseau intégriste exige une contrepartie.
En 1982, Jean-Paul II sonne la charge pour la nouvelle croisade morale avec son encyclique sur la seconde évangélisation et la reconquête des âmes à travers la société civile.
En 1989, la chute du Mur de Berlin et donc la mise en veilleuse du combat anticommuniste libère une frange intégriste militante qui va se rabattre sur la famille, le retour à la morale et le populisme. Complot médiatique, société invertie et combat contre l’homosexualité, responsable de la décadence de la société, sont ses chevaux de bataille.
Le 1er mars 1994, le nouveau code pénal entre en application. Les membres du Projet Ornicar, réunis au Parlement Européen, constituent le Réseau Voltaire, association fédérative qui se fixe pour but de défendre la liberté d’expression et d’information, reconnue notamment par l’article 10 de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales de 1950. Parmi ses fondateurs, des militants des droits de l’homme, des responsables politiques, des écrivains, des éditeurs, des journalistes, des associations de téléspectateurs (dont Les Pieds dans le PAF) et de lutte contre le sida. Depuis sa création, le Réseau Voltaire observe les atteintes à la liberté d’expression, alerte l’opinion publique et mobilise les élus pour faire barrage à l’intégrisme. Il publie des Notes d’Information régulières.
Ainsi, entre autres aberrations, le nouveau code rétablit la censure des moeurs dans tous les médias sous couvert de protection des mineurs. Il viole aussi la laïcité, principe fondamental de la République.
Les partisans du nouvel ordre moral catholique sont notamment regroupés dans Familles de France, la Confédération Nationale des AFC (CNAFC), Familles Rurales et le Comité d’Initiative pour le respect de la Dignité humaine (CID).
Familles de France fédèrent 569 associations et son président, l’économiste Jacques Bichot, se targue de représenter 160 000 familles. Membre du Conseil Economique et Social, Bichot accorde des interviews à l’Action Française, fréquente les associations les plus ultras et les membres actifs du CID bien que Familles de France n’y adhère pas officiellement mais fasse cependant partie du CCAPMID. En mars 94, Bichot participe à Versailles au congrès de l’Action Familiale et Scolaire, mouvement antisémite et antimaçonnique, où il se retrouve aux côtés de Michel Auray, alias Alain Toulza, du CID, dont le titre de la conférence est « Sida : l’alibi pervertisseur, du détournement public des mineurs à l’implosion familiale ». Familles de France, financée par la Caisse Nationale des Allocations Familiales, avait d’ailleurs comme premier président un ancien secrétaire d’Etat chargé de la famille du gouvernement de Vichy.
La CNAFC fédèrent 351 associations et regroupe 45 000 familles. Elle est placée sous l’autorité de Monseigneur Trujillo, président de la Commission Pontificale pour la Pastorale de la Famille. Son ex-vice-présidente, Françoise Seillier, 6e sur la liste de Philippe de Villiers aux élections européennes de 1994 et nouvelle élue au Parlement de Strasbourg, est l’épouse de Bernard Seillier, sénateur « villiériste » de l’Aveyron, proche de l’Opus Dei qui aurait fait une « entrée aussi massive que secrète dans la vie politique française aux élections de mars 1993 », selon le Réseau Voltaire. A peine élue, Françoise Seillier a démissionné de la vice-présidence de la CNAFC et s’est envolée vers Rome avec Christine Boutin du CID.
Familles Rurales regroupent 2623 associations. Cependant, les adhérents de ces associations, dont le nombre semble d’ailleurs exagéré par leurs dirigeants, n’ont en général pas conscience de l’action politique de ces mêmes dirigeants. Ils utilisent les services, les braderies, les garderies d’enfants, le soutien scolaire ou les cours de tennis mis à leur disposition, sans penser plus loin. De toute évidence, ces associations ont un problème de légitimité. Familles de France est un ventre mou de particuliers tandis que les AFC sont plus militantes. Mais les associations familiales ont déjà une plate-forme d’action à travers leur siège de représentation au conseil communal d’action sociale de chaque commune.
Beaucoup plus radical et dans l’ombre du sida, le CID va de certains Barristes et de Villiers à Le Pen et Mme Touvier. Il fait pression auprès des parlementaires et des dizaines de députés et de sénateurs se font régulièrement les relais des défenseurs d’une supposée morale chrétienne menacée. La bible dans une main et maintenant le code pénal dans l’autre, le CID donne la chasse aux publications licencieuses et au Minitel rose. Pétitions, articles, tracts affichettes, mailings, campagnes en direction des jeunes… tout est bon pour combattre le désordre moral qui régnerait en France. Le CID a été créé au début de 1994 et a choisi de lancer une vaste campagne souterraine d’information à l’occasion de la soirée télévisée Sidaction du 7 avril 1994, durant laquelle la France entière aurait été « soumise à un véritable lavage de cerveau destiné à provoquer un bouleversement du comportement sexuel de sa population » selon l’appel « Alerte rouge » lancé par Michel Auray qui cumule les fonctions de secrétaire général du CCAPMID, du CID et de l’Oeuvre Chrétienne de la Cité Vivante (OCCV), cette dernière présidée par François-Marie Algoud, vieux militant de la droite catholique intégriste, qui entend combattre « les pornocrates, pornophones et pornotrafiquants ». Le CID fédère, autour de l’OCCV, toute une nébuleuse d’associations des plus intégristes aux noms évocateurs, telles que Famille Chrétienne, Renaissance Catholique, Union pour le Respect et l’Aide à la Maternité, Provie, Action Familiale et Scolaire, la Fédération de la Médaille de la Famille Française, SOS-Familles, France-Valeurs, Chrétiens pour un Monde Nouveau, l’Institut Culturel et Technique d’Utilité Sociale (ICTUS), le Mouvement des Jeunes Catholiques…
L’inspiratrice et l’autorité morale du CID est Christine Boutin, député UDF des Yvelines, barriste mais cofondatrice avec de Villiers de Combat pour les Valeurs, madone anti-IVG et anti-Minitel rose, et présidente d’honneur du Cercle de la Cité Vivante.
L’étendard des associations qui soutiennent le CID est une charte « pour une saine campagne de prévention du sida » qui préconise l’obligation du dépistage prénuptial, condamne le « vagabondage sexuel et les comportements contre nature » et « l’utilisation des médias en faveur des lobbies incitateurs à la débauche ». Selon Michel Auray, la charte aurait recueilli, au 15 mai 1994, 9000 signatures et le soutien de 73 associations familiales, catholiques ou œcuméniques. Elle aurait été envoyée à Edouard Balladur et aux ministres concernés, au moment du débat sur le sida à l’Assemblée Nationale, ainsi qu’aux évêques de France. Le but avoué de la manoeuvre est de faire pression sur l’Académie de Médecine et le Conseil de l’Ordre pour que « la vérité scientifique sur les risques de transmission du virus soit faite publiquement ».
En clair, le CID dénonce « l’imposture des obsédés du préservatif quant à la fiabilité supposée de ce moyen de prévention », comme l’explique Michel Auray dans une lettre adressée aux 84 médecins qui ont signé la charte pour les inviter à continuer le combat. Très actif défenseur de la thèse anti-préservatif, le professeur Henri Lestradet s’avance, auréolé du prestige de son appartenance à l’Académie de Médecine, pour mener sa croisade dans la presse catholique de droite. Utilisé comme caution scientifique par les ligues de vertu, on retrouve son nom et ses arguments, qui sont d’ailleurs ignorés par les spécialistes du sida, dans les tracts, appels et articles du CID qu’il soutiendrait. Les thèses de Lestradet rejoignent celles de la branche française de la Secte Moon qui condamne également « la politique suicidaire du préservatif ». On retrouve d’ailleurs le nom et les arguments de Lestradet dans un tract de SOS-Familles de l’ex-député européen Pierre Ceyrac, sympathisant de Moon.
L’association Avenir de la Culture, dans un appel lancé un mois avant la soirée du 7 avril 1994, entend elle aussi s’opposer « à l’abandon des règles de la morale chrétienne au nom du libertinage sexuel ». Réclamant 350 francs à chaque signataire d’une pétition destinée au professeur Luc Montagnier, son président, Luc Berrou, revendique plus de 10 000 signatures. Avenir de la Culture, spécialiste des mailings de masse, inonde les chaînes de télévision de lettres de ses membres dénonçant tout programme jugé dégradant ou antichrétien et sert en fait à la collecte de fonds pour Tradition Famille Propriété (TFP), une secte catholique intégriste brésilienne présente dans une quinzaine de pays. En France, elle fait fructifier un fichier de quelque 250 000 donateurs qui ne savent sans doute pas que leur adresse est revendue plusieurs fois par Avenir de la Culture à des loueurs de fichiers pour le compte de TFP.
Au fil des ans, les coalitions de pudibonds activistes accumulent des forces, notamment financières, et tissent une véritable toile d’araignée de la France intégriste et réactionnaire. Elles ont leurs radios, leurs maisons d’éditions et d’audiovisuel, leurs serveurs minitel. Par exemple, la messagerie « Femmes et Enfants » du mouvement antiavortement de Jérôme Lejeune est hébergée par le réseau minitel de la Communauté Charismatique de l’Emmanuel, et le créateur belge des Center Parks a vendu son entreprise et a tout réinvesti dans Média Participations, une maison d’éditions intégriste. La secte Moon est également présente avec l’ex-député Michel de Rostoland.
L’extrême-droite historique française, née il y a deux cents ans, est toujours là. C’est une idéologie très insidieuse, héritée de la contre-révolution, anti-droits de l’homme et catholique. Ses militants sont convaincus et agissent toujours dans un esprit de croisade, comme en témoigne la campagne contre l’avortement. Ils ont toujours été là, mais, aujourd’hui, la conjoncture leur est plus favorable. Ils ont la conviction que le temps joue pour eux : ils ne montent pas au créneau, ils ne sont pas pressés. Leur combat est permanent, et c’est ce qui les différencie du Front National de Le Pen, qui n’a pas d’histoire et doit provoquer en permanence pour maintenir l’attention.
En démocratie, il faut des contre-pouvoirs. Or, aujourd’hui, ceux-ci n’existent plus. La droite au pouvoir est en train de faire le lit de l’extrême-droite en se dotant d’un arsenal de lois répressives : vidéo-surveillance des citoyens, censure des médias, loi Toubon contre les squats, loi Pasqua contre les étrangers… dont les effets se feront pleinement sentir après la présidentielle de 1995. Pour le moment, l’ordre moral ronge son frein et fourbit ses armes. Difficile, d’ailleurs, de faire campagne sur « Halte à la famille ! » ou « Oui à la pornographie ! ».
« Qui est contre la dignité humaine ? Qui est contre la protection de la jeunesse ? Personne ! L’article (227-24) est inclus dans la protection des mineurs. Les associations familiales agréées par l’Etat sont donc habilitées à se porter partie civile sur tout le territoire, où elles le désirent et, par exemple, auprès d’un procureur « ami » dont elles connaissent les sensibilités. Ce qu’elles ont fait. Leur but est, de toute évidence, d’accumuler les jurisprudences. » déclare Thierry Meyssan, l’animateur du Réseau Voltaire. La nouvelle stratégie à leur opposer est difficile à formuler. De plus, leurs valeurs sont très transversales, politiquement très diffuses. Ce n’est pas un parti politique, bien que ces courants se soient maintenant fédérés derrière de Villiers dont le livre blanc, Le Choix de la Vie, soit un condensé des rapports des associations familiales.
Il y a là un combat à mener contre une tentative de rétablissement de l’ordre moral pire que sous l’Empire, avec l’hypocrisie en plus. Un combat à mener pour sauvegarder cette liberté fondamentale de s’exprimer que garantit la constitution. Un combat qui redonne à la politique cette noblesse que les babillages de nos politiciens ont peu à peu estompée, dans l’esprit des citoyens.
Intervention de Philippe Lamotte, Laïq – Section Marseille de La Libre Pensée (laïque et indépendante), contribution à la conférence-débat du 21.9.96 au Théâtre Toursky à Marseille
Sur tous les fronts et contre le Front (national) !
Philippe Lamotte parmi quelques uns de ses engagements : à Vitrolles (13) avec Ras-le-Front lors de la municipalité d’extrême-droite Mégret ; à Château-Arnoux (04) le 11 novembre devant le monument pacifiste avec des laïques, des libres-penseurs, des pacifistes et des libertaires ; fidèle des Libre Pensée du 13 et des 04-05 non liées à des politiciens ; et à Marseille, sur le stand de UFAL Familles Laïques et des libres-penseurs indépendants…
création, juillet 2022 – a.boyer.lp13(a)gmail.com – Libres Penseurs – 06 52 27 09 38