Collectif Féministe d'Arles, autour du 8 mars '24 © Laicite.fr/8-mars-24

autour du 8 mars 2024

Autour du 8 mars ’24. Journée Internationale de Lutte pour les Droits des Femmes

Programme du Collectif Féministe d’Arles

Le Collectif Féministe d’Arles : CIDFF Pays d’Arles, La compagnie de l’ambre, Femmes Solidaires d’Arles,
Libre Pensée G. Babeuf, Osez le Féminisme ! Arles, UFAL Familles Laïques
Contact : feministes.arles(a)proton.me[page réalisée sous la seule responsabilité du site Laicite.fr Midi et de UFAL Familles Laïques].

UniversElles Expo 3.16 Arles UFAL Familles Laïques © PhI
UniversElles Expo 3.24 Arles UFAL Familles Laïques © PhI

La Réputation. Enquête sur la Fabrique des « Filles Faciles »

Mercredi 6 mars, 18 h, Maison de la Vie Associative 3, bd des lices Arles. Projection Court-Métrage Le Bruit du Silence, du MOPA. La Réputation, Enquête sur la Fabrique des « Filles Faciles » avec l’autrice, Laure Daussy, journaliste à Charlie Hebdo.

Puis à la Galerie de la Maison de la Vie Associative Vernissage des deux…

EXPOS Photos : UniversElles & Elles Bougent !

UFAL Familles Laïques & Femmes Solidaires d’Arles. Info : arles(a)laicite.fr – 06 19 58 40 84 – Laicite.fr/8-mars-24

Femmes en Mouvement Arles, Femmes du Monde © PhI 3.19

Une Femme Enceinte Hors Mariage Fuit Son Village

Jeudi 7 mars à 14 h à la Médiathèque d’Arles, Espace Van Gogh, place Félix Rey. Projection d’une Fiction, 1 h 40. Une femme enceinte hors mariage fuit son village, répudiée par sa famille, Et Débat autour de la grossesse, l’accouchement des femmes seules, de l’avortement. La compagnie de l’ambre – De ses Battements d’Elles. Entrée Libre – Information et réservation souhaitée au 06 07 40 57 59BlogFacebook.

Collectif Féministe d'Arles, autour du 8 mars '24 © Laicite.fr/8-mars-24
Collectif Féministe d’Arles, autour du 8 mars ’24 © Laicite.fr/8-mars-24

Les Rues du Centre-Ville d’Arles Changent de Nom

A partir du jeudi 8 mars. Les Rues du Centre-Ville d’Arles Changent de Nom, par Osez le Féminisme ! Arles, olf13arles@gmail.com

8 mars 2021 Journée Internationale des Droits des Femmes Arles
8 mars 2021 Journée Internationale des Droits des Femmes Arles

Aujourd’hui Les Femmes

Aujourd’hui les Femmes, vendredi 8 mars de 10 h à minuit au Cargo de Nuit 7-9, av. Sadi Carnot, Arles.
Ateliers, Lectures, Chorale, Projection, Performance Dansée et un DJ Set. CIDFF Pays d’Arles, La Collective, Librairie Les Grandes Largeurs, l’Atelier Saugrenu. Entrée Libre – Info sur CargoDeNuit.com – 04 90 49 55 99

dos de moutons 14.8.11 Pays Basque © PhI

Les Femmes dans l’Espace Public

Manifestation déplacée le dimanche 10 mars, à 10 h 30, départ Esplanade, bd des lices, Arles

Les Femmes dans l’Espace Public Elles courent, elles marchent, elles se rassemblent, elles chantent. Courses et Marches à Pied, proposées par l’association Sine Qua Non. Rendez-vous, Esplanade, bd des lices Arles, (10 km, 6 km et la marche).

Rassemblement à l’appel du Collectif Féministe d’Arles

Rassemblement : HALL de l’Hôtel de ville, à 18 h. Initié par le Collectif Féministe d’Arles, accompagné par la chorale arlésienne Koupalinka (qui interprète des chants russes et ukrainiens, seule la cheffe de coeur est ukrainienne).

25 nov. '17 Arles (13) Contre les Violences Faites aux Femmes © PhI
25 nov. ’17 Arles (13) Contre les Violences Faites aux Femmes © PhI

Echange sur le Conflit entre les Femmes et la Société Masculine

Mardi 12 mars à 15 h à la Médiathèque d’Arles, Espace Van Gogh, place Félix Rey, Arles. Projection. Une adaptation théâtrale. Suivie d’un Echange sur le Conflit entre les Femmes et la Société Masculine, La Libre Pensée G. Babeuf. Entrée Libre – Info et Réservation souhaitée au 06 17 15 21 69

Tournesol (84) détail 19.7.23 © PhI

Oeuvres Calligraphiées & Mots Féministes, Josette Desseries

Vendredi 15 mars à 18 h à l’Atelier Galerie 15, rue Molière Arles. Vernissage des Oeuvres Calligraphiées de Josette Desseries, inspirées de Mots Féministes, association Pigment & Calam et Femmes Solidaires d’Arles. Mise en vente au profit de l’association Gamissa d’Ethiopie contre l’Excision, les Mariages Forcés, pour l’Education et l’Autonomisation des Femmes et des Filles. Entrée libre. Information au 06 64 66 79 88 – PigmentEtCalam@gmail.com [France24.fr, 17.5.23 ; ClaraMagazine, janv. ’19]

8 mars '21 unitaire (13) Arles © Laicite.fr Midi
8 mars ’21 unitaire (13) Arles © Laicite.fr Midi

création 12.2.24 – arles(a)laicite.fr06 52 27 09 38 Aidez le site Laicite.fr Midi, don sur HelloAsso .

2.4.24 Eyguières (13) © PhI

Info Dernière avril 2024

chèvres (84) Vitrolles-en-Luberon 24.4.24 © PhI
chèvres (84) Vitrolles-en-Luberon 24.4.24 © PhI

Ecole, Europe

Pas de Vagues & d’Amalgames

Amal, Esprit Libre

Ecole et islamisme : des professeurs dans la tourmente ? Autour du film Amal, un esprit libre, 14.4.24 FranceCulture.fr « A l’occasion de la sortie en salles du film Amal, un esprit libre le 17 avril, Signes des temps s’interroge sur le rôle que jouent les professeurs face à des phénomènes de violences et de remise en cause de la laïcité qui peuvent toucher le milieu scolaire. Avec : Iannis Roder, enseignant ; Lubna Azabal, actrice ; Jawad Rhalib, réalisateur ; Laure Daussy, journaliste. Dans ce film écrit et réalisé par Jawad Rhalib, Lubna Azabal interprète Amal, enseignante de littérature dans un lycée bruxellois. Elle fait face à une levée de boucliers et de menaces lorsqu’elle décide de faire étudier à ses élèves les textes du poète arabe Aboû Nouwâs, témoignant de sa grande liberté sexuelle []. »

Belgique. « Le film « Amal un esprit libre« , une enseignante bruxelloise face à la radicalisation au sein de son lycée, 10.4.24 FranceInter.fr, « Nous recevons aujourd’hui Jawad Rhalib, réalisateur du film « Amal un esprit libre » et Lubna Azabal, actrice qui incarne le rôle de la professeure de littérature en lutte contre la radicalisation de ses élèves. » [info, Alain Py]

brume 14.8.11 Pays Basque © PhI

« Amal, enseignante dans une école bruxelloise, encourage ses élèves à cultiver l’amour de la lecture et à défendre la liberté d’expression, quitte à se mettre en danger. Grâce à ses méthodes pédagogiques audacieuses, elle va bouleverser la vie de ses élèves. » – « L’auteur et réalisateur précise : « Il est important de souligner que le film ne porte jamais atteinte à l’islam. Comme le personnage d’Amal le mentionne, nous ne devrions pas nous sentir constamment obligés de nous excuser d’être musulmans, car nous n’avons aucun lien avec ces personnes. Ce sont certains individus qui détournent les écrits religieux afin d’imposer leur vision du monde” avant de poursuivre : « Les amalgames et les préjugés sont monnaie courante, et à mon avis, tout cela peut être résolu par le biais de l’éducation, de la lecture, de la culture et de la recherche ». 7.2.24 RTBF.be –

Pas de Vagues

Franco-Belge. Harcèlement, Mensonge & Lâcheté scolaire. « Pas de vagues » est un film dramatique franco-belge co-écrit avec Audrey Diwan et réalisé par Teddy Lussi-Modeste, sorti en mars 2024. Le film s’inspire d’une histoire vraie vécue par le réalisateur en 2020, lorsqu’il était professeur de français dans un collège d’Aubervilliers et a été accusé à tort de harcèlement par une élève. […] » Wikipédia – Critique : LeBleuDuMiroir.fr –

La Réputation par L. Daussy 26.4.24 Nîmes © PhI
La Réputation par L. Daussy 26.4.24 Nîmes © PhI

Ecole Privée

Marseille. Un collège jésuite plutôt qu’un collège public, à Arenc, avec la « bénédiction » du Conseil Départemental 13 et de la 3e adjointe de la ville de Marseille, Samia Ghali (LaProvence.com, fév. ’24)

Loi de Neutralité Scolaire

Préserver la Laïcité, Iannis Roder avec Alain Seksig et Milan Sen, éd. de l’Observatoire

Trois coeurs, pique et entamés, Vaucluse, Gap (05), Puimichel (04) © PhI
Trois coeurs, pique et entamés, Vaucluse, Gap (05), Puimichel (04) © PhI

Traditions

Œufs de Pâques et poissons d’avril : d’où viennent ces traditions populaires ? 1.4.24 FranceCulture.fr « Alors que de nombreuses familles se sont rassemblées ce week-end pour « chasser » les oeufs aux chocolat, que ce lundi 1er avril devrait être l’occasion pour beaucoup de tester leurs meilleurs farces, d’où viennent ces traditions qui se perpétuent dans la plupart de nos sociétés occidentales ? []« 

2.4.24 Eyguières (13) © PhI
2.4.24 Eyguières (13) © PhI

Desseins & Dessins

Ni dieu, ni eux, Tignous, éd. du Chêne, 96 p. 14,90 €. « Deux ans après Charlie Hebdo et l’assassinat de Bernard Verlhac alias Tignous, ce recueil sélectif se veut un pamphlet contre toutes les religiosités qui gangrènent le cerveau humain. Ça tape sur les religions, les croyances, et surtout sur les hommes et les femmes qui abusent ceux qui se laissent abuser []«  # Marianne.net

La Science selon l’Hindouisme. Fake News, 27.3.24 Edgard Lalande CharlieHebdo.fr

Evangéliques Prosélytes

Chrétiens évangéliques : la fabrique du lien, 16.3.24 FranceCulture.fr « Le christianisme évangélique est le groupe religieux dont la progression est la plus forte en France. Très populaire dans les communautés issues de l’immigration, ce culte se distingue par des liens sociaux très forts entre fidèles, notamment là où l’Etat et les services sociaux sont absents. [] Et ces églises ouvrent partout, des grandes villes aux banlieues, du périurbain au zone rurale… Certaines mega churches, à l’américaine, sont à la fois sanctuaire, salles d’enseignement biblique, espaces culturels, restaurants, crèches ou librairie… En somme, bien plus qu’un lieu de culte : un espace de solidarité et d’entraide, communautaire et joyeux. Comment expliquer cet élan ? Notamment les conversions des musulmans, cible des efforts du prosélytisme évangélique ? Quelles places ont les prédicateurs du web pour les plus jeunes, qui se retrouvent aussi dans les concerts et festivals de rap chrétien, eux aussi en pleine expansion ? [] »

Autour du 8 mars ’24

Festival Voix de Femmes 21e édition, 9 au 30 mars ’24 (13) St-Martin-de-Crau

8 mars '21 unitaire (13) Arles © Laicite.fr Midi
8 mars ’21 unitaire (13) Arles © Laicite.fr Midi

Le Méli Mélo de Mila, Caroline Fourest, Franc-Tireur

Droits des Femmes, La Grande Cause Nationale dans la Dèche, Laure Daussy, CharlieHebdo.fr

Les Arabes, les Femmes, la Liberté, Sophie Bessis, éd. Albin Michel 10.07, 170 pp. 14 €

Voix de Femmes, XXIe édition (13) St-Martin-de-Crau, CDC (du 9 au 30 mars 2024).

Sexe & Genre. Que dit la biologie ? Science & Pseudo-Sciences n° 347, janv.-mars ’24

Anniversaire d' »ActuElles » : une décennie à défendre les droits des femmes, 15.12.23 France24.com [émission de la télé publique France24.com] « ActuElles » fête ses 10 ans. Depuis sa création en 2013 par Virginie Herz et Annette Young, de très nombreux·ses invité·es sont venu·es parler des droits des femmes et des questions d’égalité sur le plateau de l’émission. L’équipe a aussi voyagé pour rendre compte des combats féministes à travers la planète. Coup de projecteur sur une décennie de lutte avec l’historienne Christelle Taraud et la sociologue du genre Ndèye Fatou Kane, accompagnées de Virginie Herz. []« 

1974 Portugal La Révolution des Oeillets, revue l’Histoire, mars ’24

Collectif Féministe d'Arles, autour du 8 mars '24 © Laicite.fr/8-mars-24
Collectif Féministe d’Arles, autour du 8 mars ’24 © Laicite.fr/8-mars-24

Pages Mises à Jour

Jacques Higelin « Tombé du Ciel » à Tallard (05) – à Trinquetaille d’Arles (13) – 7 Coeurs et plus – Philippe LamotteDemoiselles de Provence & Plagiat ? –

Info Dernière 2023-2024

25 nov. '17 Arles (13) Contre les Violences Faites aux Femmes © PhI

Communes en images

création 1.4.24derniere(a)laicite.info06 52 27 09 38 Aidez le site Laicite.fr Midi, don sur HelloAsso .

vignes aux couleurs d'automne (84) Loriol-du-Comtat 12.11.20 © PhI

Info Dernière octobre 2023

Infos rassemblées par des laïques d’ici et d’ailleurs

Tournesol (84) détail 19.7.23 © PhI

Contre la Laïcité Scolaire

Laïcité à l’Ecole, 28.10.23 FranceCulture.fr, émission La suite dans les idées. « À l’école, on invoque souvent la laïcité, mais on ne l’enseigne pas toujours juridiquement correctement« , avec Stéphanie Hennette-Vauchez, prof. de droit [L’École et la République. La nouvelle laïcité scolaire, éd. Dalloz 10.23 ; Laïcité, éd. Anamosa 10.23] et Léa Drouet, metteur en scène. [Victimisation & Révision de la laïcité pour ces opposantes à la loi de laïcité scolaire de 2004].

Propos auquel répond Iannis Roder dans La Jeunesse Française, l’Ecole et la République (p. 178), « Il est toujours étonnant d’entendre certains militants d’une laïcité qu’ils nomment « ouverte », « inclusive » ou encore « apaisée », résumer leur lecture de la laïcité à une sorte de slogan « la loi, rien que la loi« , comme si la laïcité voulue par les pères de la République n’était pas une philosophie politique comme le montre le fait que l’école est devenue laïque avant la République » !

Abbé Pierre, Film, Enquête, BD

Le film « L’Abbé Pierre. Une Vie de Combat sort au cinéma le 8 nov. ’23 »…. avant-première et rencontre avec l’équipe du film dim. 15 octobre… A la fin de la projection, vous pourrez poser vos questions en direct live par satellite à Benjamin Lavernhe, Emmanuelle Bercot et Laurent Desmard, qui fut son secrétaire. » Liste des cinémas [Avignon, Barcelonnette…] ». Bande-AnnonceWikipédia – Critique : CinEuropa.org –

l’Abbé, dessins Edmond Baudoin, éd. AlterComics 11.11, 56 pp. ISBN 978-2-820700261 (travail de commande semble-t-il).

herbe à moutons 14.8.11 Pays Basque © PhI

Ecole & Emancipation

La Jeunesse française, l’école et la République, éd. de l’Observatoire 8.22, 220 pp. 19 €. Agrégé d’histoire, lannis Roder est prof en Réseau d’éducation prioritaire (REP) depuis vingt-deux ans. Également responsable des formations au Mémorial de la Shoah, il dirige l’Observatoire de l’éducation de la Fondation Jean-Jaurès et est membre du Conseil des sages de la laïcité. « Qu’apprennent vraiment les élèves français à l’école ? Il faut l’admettre : l’école de la République n’est plus en mesure de répondre à l’une des missions qui lui fut originellement donnée. Cette mission, c’est l’édification de jeunes républicains, conscients des enjeux démocratiques, et convaincus de la nécessaire pérennité de la République… Mais de fait, l’école a-t-elle aujourd’hui la possibilité d’expliquer de manière satisfaisante ce qu’est la République, d’en transmettre les valeurs et les principes, dans des conditions qui permettraient à la jeunesse d’adhérer à ce beau projet émancipateur ? Et comment faire si l’institution scolaire possède, en son sein même, des difficultés structurelles, des éléments perturbateurs, qui compliquent sa tâche ou la rendent impossible ? Dans ce livre de témoignage et de réflexion, lannis Roder alerte les parents, les hommes politiques, et tous les citoyens, sur les efforts à fournir, et sur les adaptations à faire, pour refonder l’institution scolaire, et par-là même, pour refonder le pacte républicain. » [« remarquable pédagogue ! »]

brume 14.8.11 Pays Basque © PhI

Manifestations d’appartenance

Les Profs Ont Peur, Jean-Pierre Obin, éd. de l’Observatoire 10.23, 20 €, ISBN 979-10-329-2986-5 « Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, où en est l’école et sa grande ambition laïque ? Les professeurs peuvent-ils encore tout enseigner ? Les élèves osent-ils toujours prendre la parole ? Donner un cours sur la Seconde Guerre mondiale sans évoquer le sort des Juifs, ne plus sanctionner les propos antisémites ou homophobes, devoir fermer les yeux devant des tenues manifestant une appartenance religieuse : c’est désormais le quotidien, en France, de nombreux professeurs. Quatre enseignants sur cinq reconnaissent craindre les conflits avec des élèves influencés par une idéologie politico-religieuse [] la peur contamine même les deux tiers de ceux qui enseignent l’histoire et l’éducation morale et civique… Jean-Pierre Obin a recueilli les témoignages de tous ces professeurs qui baissent la tête par crainte des réactions d’élèves et de parents. Pendant que ces petits et grands renoncements se multiplient dans les classes, c’est l’école républicaine qui souffre et la laïcité qui se réduit comme peau de chagrin…[] Pour l’auteur, l’urgence est de former, soutenir et protéger les enseignants, et favoriser la mixité scolaire, afin de sortir les élèves et les établissements d’un entre-soi social, ethnique et religieux mortifère. »

dos de moutons 14.8.11 Pays Basque © PhI

Liberté de Conscience et d’Expression

Le Collège de Monsieur Paty, 17.10.23 France2 (2 h 21, documentaire et débat, redif. et site) « Professeur d’histoire-géographie au collège du Bois d’Aulnes, Samuel Paty est assassiné le 16 octobre 2020 par un homme qui l’attendait à sa sortie du travail. La raison ? Il avait décidé de montrer des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves lors d’un cours sur la liberté d’expression. Rapidement, il reçoit des messages haineux et des menaces après la diffusion de rumeurs sur les réseaux sociaux. Elèves et membres du personnel enseignant de l’établissement témoignent et expliquent comment ils tentent de retrouver une certaine sérénité et de continuer à avancer malgré l’ampleur de la tragédie. »

8 mars 2021 Journée Internationale des Droits des Femmes Arles
8 mars 2021 Journée Internationale des Droits des Femmes Arles

Ordre Moral & Quartiers Populaires

La Réputation. Enquête sur la Fabrique des « Filles Faciles« , Laure Daussy, éd. les Echappés / CharlieHebdo. « Un féminicide, une ville. Le point de départ de ce livre est le meurtre de Shaïna, 15 ans, poignardée et brûlée vive à Creil (Oise) par son petit ami en 2019. À partir de cette histoire, Laure Daussy interroge la situation des femmes dans les quartiers populaires et donne la parole aux habitants de Creil. Résonnent dans leurs voix le poids des rumeurs et la menace de la réputation de « fille facile » pour les adolescentes. Pour les protéger, la justice et les services publics se révèlent trop souvent inadaptés. À une époque où les combats féministes prennent de plus en plus d’ampleur, pourquoi ne sont-ils pas parvenus jusqu’à ces jeunes femmes ? Si le sexisme est partout, il y a des endroits en France où le quotidien des adolescentes relève de l’urgence. […]« 

pieds de moutons 14.8.11 Pays Basque © PhI

Abaya & Ecole

Revue de media. L’Abaya à l’école : une interdiction que toute la gauche devrait revendiquer, 31.8.23 Thomas Legrand, Liberation.fr « La décision du ministre de l’Education Nationale de définir ce vêtement comme «ostensible», donc contraire à la loi, n’est pas d’extrême droite. La gauche ne doit pas laisser la laïcité dévoyée à Marine Le Pen et Eric Zemmour.[…] »Abaya, Wikipédia.

Abaya & Laïcité Scolaire, la page

Abaya & Voile, Marseille & Manosque 2007-2011 © Laicite.fr Midi. PhI
Abaya & Voile, Marseille & Manosque 2007-2011 © Laicite.fr Midi. PhI

Précision importante. L’image ci-dessus (de la couverture de la page web « Abaya« ) a un simple but d’illustration, elle décrit des lieux « extérieurs », rue ou plage, qui ne sont pas concernés par l’exigence de neutralité # La neutralité confessionnelle n’est exigée qu’à l’école (élèves et personnels) et pour les employés des services publics (les usagers des services publics n’y sont pas soumis).

Corse & Vatican

Monseigneur Bustillo est créé cardinal, toute la Corse le suit à Rome. 29.9.23 LeMonde.fr « Trois avions ont été affrétés pour la cérémonie au Vatican, samedi, à laquelle assisteront huit cents fidèles et presque tous les élus corses. En deux ans, à Ajaccio, l’évêque a su se faire aimer des insulaires. [] »

brume 14.8.11 Pays Basque © PhI

Laïciser nos Elus ?

Tout ceci n’est guère surprenant, ni spécifiquement insulaire : en 2018, à l’invitation des évêques, beaucoup d’élus de Rhône-Alpes, de PACA et de Corse (dont des « laïques ») s’étaient rendus au Vatican (à titre privé, ont dit certains, mais avec des photos publiques, réseaux sociaux en particulier) ; source, France3.
2018 Elus au Vatican : « Les élus des régions PACA et Corse, en visite au Vatican… » mars 2018. [contesté par un appel public associatif, initié par des laïques de Rhône et de l’Isère, rejoints par des UFAL Familles Laïques de PACA et de Rhône-Alpes]
« Près de 300 élus des régions PACA et Corse sont en voyage au Vatican jusqu’à mercredi, pour rencontrer le pape François. 13.3.18 France3-regions.FranceTvInfo.fr – Leur but : échanger sur des questions de société, qui touchent à la politique et à la religion. A la rencontre du pape François. Environ 300 élus des régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Corse, tous partis confondus, sont réunis au Vatican pour quatre jours, jusqu’à mercredi. Ces personnalités politiques ont choisi de faire le déplacement, sur l’initiative de l’archevêque de Marseille, Monseigneur Georges Pontier. Elles sont accompagnées de sept évêques. Les élus ont rencontré le pape François ce lundi, pour aborder les questions de société, qui touchent à la fois à la politique et à la religion. []« 

Europe & Laïcité, Martine Cerf, EGALE.org 14.9.23 Avignon © PhI
Europe & Laïcité, Martine Cerf, EGALE.org 14.9.23 Avignon © PhI

Europe & Laïcité

Avignon (84) « Europe & Laïcité, Etat des Lieux et Perspectives ». La SAEL 84, Société d’Action et d’Etude Laïques (sael84(a)free.fr), et le CLR 84, Comité Laïcité République, invitait Martine Cerf de EGALE.eu, Egalité Laïcité Europe, pour une conférence à la mairie d’Avignon, le 14 sept. ’23 (soutenue par UFAL Familles LAÏQUES).

Lyon (69) Laïcité & Communautarisme © PhI & Laicite.fr Midi
Lyon (69) Laïcité & Communautarisme © PhI & Laicite.fr Midi

Pages Complétées & Mises à jour

Lyon Laïcité Communautarisme, sous le mandat de Gérard Collomb.

Hautes-Alpes, quelques images du département.

abeille sur tournesol (84) détail 19.7.23 © PhI

Moyen-Orient

Israël-Palestine : les mots de la guerre, 11 épisodes, oct. ’23 FranceCulture.fr. « […] une guerre des récits et de mots. Des universitaires reconnus expliquent les notions qui sous-tendent cet affrontement […] Chaque conflit plonge le public dans l’obscurité, abandonnant chacun à ses approximations et à ses préjugés. C’est particulièrement le cas de la guerre entre israéliens et palestiniens qui depuis plus d’un siècle est aussi une guerre des récits. Que s’est-il passé depuis 1917, autrement dit depuis la déclaration Balfour, par laquelle le colonisateur britannique évoque la création d’un foyer national juif en Palestine ? Chaque date est un jalon de plus dans cette histoire complexe où tout est symbole. Impossible désormais de « voler vers l’orient compliqué avec des idées simples« , selon la formule de De Gaulle []« 

La Paix Maintenant !

Tous Rassemblés à l’occasion de la Journée Internationale de la Paix, 21.9.23 LaMarseillaise.fr « … « S’il y avait les casques bleus dans le conflit entre [les territoires] l’Israël et la Palestine, on aurait la paix », estime le représentant régional de l’UFAL, Union des Familles Laïques«  [propos tenus avant l’ignoble massacre terroriste du Hamas de civils israéliens et la riposte militaire disproportionnée de l’Etat d’Israël]

vignes aux couleurs d'automne (84) Loriol-du-Comtat 12.11.20 © PhI
vignes aux couleurs d’automne (84) Loriol-du-Comtat 12.11.20 © PhI

Info Dernière 2023

Automne 2018 Var & Vaucluse 9.18 © PhI
Automne 2018 Var & Vaucluse 9.18 © PhI

Communes en images

abeille, tournesol (84) détail 19.7.23 © PhI
abeille, tournesol (84) détail 19.7.23 © PhI

création 1.10.23derniere(a)laicite.info06 52 27 09 38 Aidez le site Laicite.fr Midi, don sur HelloAsso

Romans, Similitude ou Plagiat ? P. de Carolis / Th. Monnier 8.05 © Laicite.fr

Demoiselles de Provence & Plagiat ?

L’historien de Forcalquier (04) Jean-Yves Royer compare les romans de Patrick de Carolis et de Thyde Monnier. Voici son texte que nous avons publié, fin août 2005, avec une correspondance bas-alpine, et, qui est à la base des articles des hebdos Haute-Provence Info et Le Canard Enchaîné (8.05).

Sources & Ressources

« Carolis accusé de plagiat, rien que ça. C. Barry 3.11.11 BibliObs.NouvelObs.com Patrick de Carolis pourrait faire l’objet d’une plainte pour «plagiat caractérisé». La veuve de Pierre Grimal trouve en effet son dernier roman historique, «la Dame du Palatin», publié en mars 2010, fortement inspiré de «l’Amour à Rome» qu’avait écrit l’historien en 1979. […] Au «Canard enchaîné», qui semble compter un spécialiste de son oeuvre romanesque, on avait déjà relevé autrefois «d’étranges similitudes entre son premier roman et un bouquin de feu Mathilde Thyde-Monnier». Cette semaine, rebelote: dans un article assez plaisamment intitulé «Des racines et des aides», le «Canard» observe qu’entre son dernier livre, «La Dame du Palatin», publié chez Plon, et «L’Amour à Rome» écrit en 1979 par l’historien Pierre Grimal, les différences seraient plutôt bien camouflées […] Cité par l’hebdomadaire satirique, l’éditeur de Carolis, Olivier Orban conteste pourtant l’accusation: «Dire que c’est un plagiat est une aberration ! Ce sont des faits historiques mélangés à du roman. Evidemment que l’auteur prend ses sources chez Pierre Grimal, mais il le fait aussi chez les auteurs antiques, Tacite et d’autres…» […] Pris de remords, l’éditeur a néanmoins reconnu dans le «Canard» que son auteur «aurait dû dire à la fin de son livre, quelles étaient ses sources.» En somme, qu’il aurait peut-être été plus prudent de montrer ses racines, pour voler de ses propres ailes.».

Romans, Similitude ou Plagiat ? P. de Carolis / Th. Monnier 8.05 © Laicite.fr
Romans, Similitude ou Plagiat ? P. de Carolis / Th. Monnier 8.05 © Laicite.fr

« Les Demoiselles de Provence et le Plagiaire de Paris »

À la fin de son roman Les demoiselles de Provence (éd. Plon 2005), Patrick de Carolis remercie Philippe Franchini pour la documentation très précieuse qu’il a mise à ma disposition et Muriel Beyer pour son accompagnement amical et avisé.

Il aurait été bien inspiré d’ajouter d’autres noms à cette liste. Celui de l’auteur du titre de son livre pour commencer, puisque cette expression pour désigner les quatre filles de Raimon Bérenger V n’est pas de lui, mais de Gérard Sivéry[1].

Mais surtout il aurait dû mentionner celui de Thyde Monnier, auteur d’un roman sur le même sujet (La ferme des quatre reines, éd. Plon 1963), à qui, comme nous allons le voir, il a fait – sans jamais le dire – de nombreux emprunts.

La lavande mauve

Forcalquier, 1231. « L’été tend son voile bleu sur le pays de Forcalquier. (…) Un franc soleil y répand sa poudre d’or et lache ses effluves de chaleur sur la plaine de la Laye qui étale en contrebas ses terres à froment tachetées çà et là de carrés de lavande mauve. »

Nous sommes à la première page du livre de Patrick de Carolis, et à ces mots quiconque connaît ce pays rigole déjà. La plaine de la Laye (qui se nomme en réalité « plaine de Mane », mais la Laye y coule) étale certes ses terres à froment, mais celles-ci y alternent avec des prés à vaches, nullement avec des carrés de lavande… D’autant que cette plante ne se cultive que depuis la fin du XIXe siècle : jusque là on se contentait de la ramasser à l’état sauvage (mais pas dans la plaine de Mane, qui ne compte pas précisément parmi ses lieux de prédilection…). Et puis l’adjectif « mauve » désigne la couleur de la plante éponyme, un violet pâle tirant sur le rose. Le violet de la lavande est plus foncé et tend davantage vers le bleu ; ne parle-t-on pas, justement, pour dire la couleur de cette plante, de bleu lavande ?

Cette seule phrase comporte donc trois incongruités : il n’y a pas de lavande dans la plaine en question ; à l’époque mentionnée on ne saurait en trouver nulle part des carrés ; enfin cette fleur n’est pas mauve. Où donc Patrick de Carolis est-il allé chercher tout ça ?

Sur la jaquette du roman de Thyde Monnier (signée Cyril), on voit nos quatre reines galopant devant une plaine que domine un château sur une colline, une ferme à ses pieds, et dans le fond une crête ondulée. L’ensemble évoque à l’évidence la plaine de Mane avec la ferme des Encontres, le château de Saint-Maime et le Luberon, sans trop de réalisme mais avec une allure générale et des positions respectives qui les rendent identifiables. Or cette plaine est ici figurée zébrée de grandes traînées mauves, alternant avec des bandes rousses et d’autres vertes[2], parsemées des points rouges de manifestes coquelicots, au caractère messicole bien connu. Comment ne pas y voir la source des terres à froment tachetées çà et là de carrés de lavande mauve de Patrick de Carolis, puisqu’on sait ces caractéristiques impossibles dans la réalité à laquelle il se réfère ?

Sans doute n’y a-t-il pas là de quoi fesser un faussaire. Mais dans la riche histoire du plagiat, il ne paraît pas si courant qu’on puisse déjà flairer la contrefaçon avant même d’ouvrir l’ouvrage ayant servi de modèle…

C’est cet ouvrage que nous allons maintenant feuilleter, examinant au fur et à mesure l’usage que Patrick de Carolis en a fait.

La ferme des Encontres

Le premier chapitre du roman de Thyde Monnier s’intitule « La ferme des Encontres ». Il se déroule en effet tout entier à cet endroit, où nous voyons jouer les trois premières filles de Raimon Bérenger V, autour du berceau de leur petite sœur. Voilà donc la maison qui donne son titre au roman : La ferme des quatre reines.

Cette belle bâtisse fortifiée – où Thyde Monnier imagine que les filles du comte on été en grande partie élevées – existe réellement, au bas de la plaine de Mane, un peu avant Saint-Maime et Dauphin, dont les châteaux subsistent en partie.

Par contre aucune source historique ne permet de placer en ces lieux quelque péripétie que ce soit concernant le comte de Provence et de Forcalquier ni ses filles. Aucun des châteaux susdits ne lui appartenait[3], et aucun document ne mentionne sa présence (pas plus que celle de sa femme ou de ses filles) un jour dans l’un d’entre eux[4]. Et encore moins dans cette ferme, nous allons voir pourquoi.

Le premier rapprochement jamais effectué entre ces lieux et ces personnages est l’œuvre d’un historien local, D.J.M. Henry, dans ses Recherches sur la géographie ancienne et les antiquités du département des Basses-Alpes (Forcalquier, Gaudibert, 1818). Cet auteur ne saisissait pas le sens du toponyme « La Cour », fréquent dans l’espace rural provençal où il désigne un enclos à moutons, et que portait, au pied de Saint-Maime, la zone située entre les confluents de la Laye avec le Viou et avec le Largue (approximativement les alentours de l’ancienne gare). Il s’imagina donc, malgré le caractère parfaitement incongru de cette supposition, que c’était là que quelque seigneur tenait sa cour (en plein champ, près de la rivière…) et songea à celle de Raimon Bérenger, le plus connu des souverains dont la présence soit attestée pas trop loin. Il en conclut (tant qu’à faire…) que ses quatre filles avaient été élevées au château de Saint-Maime. Ses propos, flatteurs pour l’esprit de clocher et les offices de tourisme, furent par la suite repris par de nombreux auteurs. Un écrivain provençal forcalquiéren, Eugène Plauchud, devait même en tirer un épopée en vers occitans, Lou Diamant de Sant-Maime (Forcalquier, Crest, 1893), centrée sur la cadette du comte.

Cette épopée fut une des sources de Thyde Monnier, ce dont celle-ci ne se cache nullement, citant l’auteur à plusieurs reprises[5]. De la même façon, elle mentionne son utilisation d’historiens locaux, dont Cyprien Bernard[6]. Mais comme nous allons le voir, ce n’est pas à ces sources locales qu’est remonté ici Patrick de Carolis (ce qui de toute façon ne l’aurait pas dispensé d’avoir l’honnêteté de les citer), mais à la seule Thyde Monnier.

L’idée de mettre en scène, dans ce récit de la vie de Raimon Bérenger V et de ses filles, la ferme des Encontres appartient en effet en propre à cette dernière. Une idée d’ailleurs assez cocasse : ce bâtiment est du XVIe siècle [7], et y faire évoluer des personnages du XIIIe constitue un anachronisme du même ordre que celui qui montrerait Louis XIV gravissant les étages de la tour Montparnasse…

Or Patrick de Carolis nous emmène (page 25) au lieu-dit les Encontres, dans une grande ferme fortifiée, où le comte a vécu enfant après son évasion d’Aragon. La comtesse en a fait le centre de ses excursions et y envoie ses filles afin de les initier à la vie et aux activités du peuple des campagnes, « ce que tout enfant de seigneur se doit de connaître ».

Ce n’est donc ni dans l’histoire, ni dans l’archéologie, que Patrick de Carolis a pu prendre cette idée saugrenue, mais uniquement dans Thyde Monnier. Et non seulement il y a là l’origine du cadre de tout son premier chapitre, qui se déroule entièrement aux alentours (entre Forcalquier au nord, Saint-Maime à l’est et Carluc à l’ouest), mais il revient à plusieurs reprises dans son livre sur cette maison, qu’il nomme tantôt la ferme des Encontres (pages 160-161, 345), tantôt le castel des Encontres (pages 66, 178). Et cela, bien entendu, toujours en rapport avec les scènes que Thyde Monnier y avait imaginées.

La gouvernante Flamenque

Après avoir examiné le titre de ce premier chapitre de La ferme des quatre reines, et l’usage que Patrick de Carolis en a fait, nous allons en lire à présent… la première ligne (page 13) :

Alertée par des cris stridents, la gouvernante Flamenque, (…).

À la page 12 du livre de Patrick de Carolis (en fait la deuxième du roman), on peut lire :

La gouvernante Flamenque professe la même opinion, (…).

Or nous ignorons tout de l’existence d’une éventuelle « gouvernante » des filles de Raimon Bérenger, et il est de toute façon exclu qu’elle ait pu s’appeler Flamenque. Ce prénom a été forgé par Thyde Monnier à partir du nom de l’héroïne d’un roman occitan du XIIIe siècle, dont nous n’avons pas le titre mais que ses éditeurs appellent habituellement Le roman de Flamenca[8], ou Flamenca[9] tout court. Mais aucun de ceux-ci ne s’est jamais avisé de le franciser en « Flamenque », et aucun document médiéval n’atteste de l’emploi de ce prénom, pure invention littéraire. C’est donc forcément dans Thyde Monnier, et nulle part ailleurs, que Patrick de Carolis a pris ce personnage, et son nom même.

Personnage qui ne fait pas là sa seule apparition : Thyde Monnier en parlera 16 fois (en 9 pages, entre la 13 et la 118), Patrick de Carolis 45 fois (en 31 pages, entre la 12 et la 178). On voit qu’il en a augmenté l’importance, sans d’ailleurs jamais le caractériser davantage qu’il ne l’est dans son modèle.

Marca la Brune

Le principal personnage inventé du livre de Thyde Monnier (introduit page 15) est une brune très typée, aux cheveux noirs frisés, pieds nus, aux vêtements bariolés. Elle se dit fille du célèbre troubadour Marcabru, reçu jusqu’à la cour d’Espagne mais réputé pour sa langue plus affilée qu’un bec de rapace. Elle se nomme Marca la Brune et prédit que les quatre filles du comte deviendront toutes reines.

Le principal personnage inventé du livre de Patrick de Carolis (introduit page 18) est une brune très typée, aux cheveux noirs frisés, pieds nus, aux vêtements bariolés. Elle se dit fille du célèbre troubadour Marcabru, reçu jusqu’à la cour d’Espagne mais réputé pour sa langue plus affilée qu’un bec de rapace. Elle se nomme Marca la Brune et prédit que les quatre filles du comte deviendront toutes reines.

Mais citons précisément les caractéristiques de cette Marca la Brune chez nos deux auteurs, dans leur ordre propre, et l’on jugera si le résumé que je viens d’en présenter peut être tenu pour fidèle.

Description de Marca la Brune chez Thyde Monnier :

Marca la Brune est dite gitane ou bohémienne.
Une grande femme maigre dans ses jupes dansantes (…)
La gitane, mince comme une tige de saule et dont la face ridée par le soleil se détache sur une mousseuse chevelure d’un noir de suie, redresse fièrement son corps souple (…)
Marca fixe alors sur elle son regard noir de passion (…)
Rigide, dans sa robe à ramages dont les franges couvrent à demi ses maigres pieds nus, redressant son visage noir et pourtant beau, empreint d’une telle assurance que nul n’ose plus l’interroger, (…).

Description de Marca la Brune chez Patrick de Carolis :

Marca la Brune est dite orientale ou sarrasine – on ne sait pas trop.
Jeune d’allure, on lui donnerait aussi bien vingt que trente-cinq ans. Sa peau a la couleur brune d’une noix muscade et son visage finement sculpté est illuminé par l’éclat flamboyant de larges yeux noirs. Un turban oriental aux rayures roses et vertes retient une chevelure de jais et laisse échapper de longues mèches frisées. Sa vêture est peu banale : un châle rouge, posé sur les épaules, couvre des seins lourds qui tressautent à chaque pas. Le long surcot qui tombe jusqu’aux chevilles, découvrant les pieds nus, est taillé dans un tissu strié de bandes jaunes, vertes et noires.
(…)

Ouvrant soudain les paupières, il croise le regard de Marca, qui brille d’une flamme ardente.

Origines de Marca la Brune chez Thyde Monnier :

– Je suis descendante de Marcabru le Grand, ne l’oublie pas ! (…) Il était reçu dans les châteaux de Guyenne et à la cour du roi d’Espagne, pour le mérite de sa langue de poète gascon, plus affilée que bec de milan. (…)[10]

Origines de Marca la Brune chez Patrick de Carolis :

Interrogée, elle lui avait affirmé avoir pour père Marcabru, un ménestrel qui avait fréquenté plusieurs cours princières et vagabondé entre Occitanie et Portugal, entre Espagne et France. Apprécié pour son talent mais redouté et haï pour l’acuité de sa langue, « plus affilée qu’un bec d’aigle » (…)

Description et origines du personnage en bref :

Thyde Monnier :
Marca la Brune
gitane bohémienne.
mince comme une tige de saule
face ridée par le soleil visage noir
mousseuse chevelure d’un noir de suie
regard noir
robe à ramages franges
pieds nus
descendante de Marcabru
cour Espagne
langue plus affilée que bec de milan.

Patrick de Carolis :
Marca la Brune
orientale sarrasine
Jeune d’allure,
Sa peau a la couleur brune d’une noix muscade
chevelure de jais longues mèches frisées larges yeux noirs
rayures roses et vertes châle rouge tissu strié de bandes jaunes, vertes et noires
pieds nus pour père Marcabru cours Espagne
langue, « plus affilée qu’un bec d’aigle »

Prédiction de Marca la Brune chez Thyde Monnier :

Quitte cette humble couronne, Damoiselle, dit-elle, car tu dois porter plus tard du plus précieux métal. Et tu seras la première.
La première de quoi ? demande Marguerite. La première des quatre et la plus glorieuse.

Prédiction de Marca la Brune chez Patrick de Carolis :

Au comte (pages 20-21) :
Tu verras que tes quatre filles te tresseront un cercle de couronnes au milieu desquelles resplendira ta gloire…
À la comtesse (page 222) :
Sur chaque verbe, j’ai vu apparaître le visage d’une de tes filles et sur chacune une couronne d’or…
⦁ Sur chacune des quatre ?
⦁ Je te le dis ! (…)

Bien entendu ce renouvellement de la prophétie, alors que les deux premières filles du comte sont déjà reines, n’a pas d’utilité particulière, si ce n’est d’user jusqu’à la corde l’idée de Thyde Monnier.

Quant à la formulation de la prédiction elle-même, elle diffère dans la forme mais pas sur le fond, qui est bien l’annonce de la future royauté des quatre filles. Faite par un personnage qui, à quelques synonymes près, est chez Patrick de Carolis la copie conforme de celui imaginé par Thyde Monnier. À tel point que la seule question qui se pose ici est de savoir si nous sommes encore dans le domaine du plagiat, ou plutôt dans celui de la citation. Il manque juste les guillemets…

Mais il manque aussi, comme élément d’appréciation du procédé, d’examiner l’importance que donne Patrick de Carolis à ce nouveau personnage pris à Thyde Monnier. Celle-ci nous parle 16 fois de Marca la Brune sur 9 pages (15 à 20, 27, 53 et 267). Patrick de Carolis nous la ressert 29 fois en 19 pages, dont on notera la répartition : 18 à 21, 47, 59, 60, 162, 176 à 178, 209, 222, 223, 239, 315, 316, 431, 432. De plus son chapitre 10 est entièrement sous son égide, puisqu’il s’intitule « Le quaternaire de Marca ». Son rôle s’enrichit bien entendu dans les mêmes proportions, mais sans jamais s’écarter du type humain campé par Thyde Monnier. Au fond, Patrick de Carolis n’a fait que broder – rebroder plutôt – sur les ramages de Marca. Ce qui manque pour le moins d’élégance. Et nous montre que Patrick de Carolis est plus expert en l’art de rentabiliser le produit de ses pillages[11] que dans celui de les dissimuler. Mais il ne semble pas qu’aucun juge ait jamais vu là des circonstances atténuantes…

Gaucher le bastardon

Parmi les personnages qui courent les pages de La ferme des quatre reines sans jamais être passés par la case histoire il y a Gaucher, qui y fait sa première apparition page 16. Thyde Monnier précisera plus tard : Gaucher, « le bâstardon » comme on dit chez nous, celui dont le père n’a pas signé l’acte de naissance (…). (Page 245.) Ignorant que ce père n’est autre que Raimon Bérenger[12], il tombera en grandissant amoureux de sa cadette, dont il s’est fait le plus fidèle esclave (page 116)… Les historiens n’ayant jamais relevé la moindre trace de l’existence d’un bâtard du comte, inutile d’expliquer où Patrick de Carolis est allé chercher le personnage qu’il introduit page 178 : Il s’appelait Gaucher, enfant trouvé dont on chuchotait que c’était un bastardon du comte comme Gontran. Car Patrick de Carolis a dédoublé la figure du bâtard, et c’est le deuxième exemplaire (dont il n’est pas allé chercher le nom trop loin dans l’ordre alphabétique) qui est amoureux de sa sœur, pour qui Gaucher se contente sous sa plume d’être un chien de berger en quelque sorte. On retrouve là un procédé analogue au redoublement de la prophétie de Marca. Patrick de Carolis serait-il un plagiaire paresseux ?

La servante Fantine

Page 20, Thyde Monnier introduit un nouveau personnage, qui jouera lui aussi son rôle quelque temps (7 apparitions entre les pages 20 et 26) : la servante Fantine. Nous ignorons bien sûr l’identité des servantes du comte de Provence dans ces années-là, mais nous savons par contre qu’un tel prénom alors n’existe pas chez nous. Il ne doit d’ailleurs rien à Victor Hugo, mais tout au folklore des régions alpines. Du reste, pour qu’aucun doute ne puisse subsister à ce sujet, Thyde Monnier prend bien soin de nous indiquer qu’elle connaît l’existence de ces « Fantines » là [13].

C’est à la page 14 de son livre que Patrick de Carolis nous parle pour la première fois de la servante Fantine imaginée par Thyde Monnier. Mais pas la dernière : 20 occurrences, aux pages 14, 24, 35, 44, 46, 132, 221, 232, 324, 325, 430. Nous avons là une intensification de l’utilisation du petit personnel, ainsi qu’un étalement de ses prestations, qui nous montrent que la Fantine de Thyde Monnier est devenue un personnage du roman de Patrick de Carolis à part entière.

Le serpent et le dragon

Au dire de Thyde Monnier (page 21), dans le peuple provençal à l’époque on croit au serpent monstrueux vivant dans les bois touffus de Draguignan, au dragon ravageant Sisteron et Cavaillon, à la Tarasque cachée dans les boues du Rhône (…).

Selon Patrick de Carolis (page 48) ces croyances sont partagées par la progéniture comtale, puisqu’il fait chanter à Éléonore :

A Draguignan un serpent mange les enfants,
A Cavaillon c’est un dragon,
A Pâques sort la Tarasque…

Ce ne sont pas les légendes qui manquent en Provence, et n’en citer que ces trois-là, pour qui plus est les donner dans le même ordre que Thyde Monnier, c’est signer son emprunt. Mais cela ne suffit pas à Patrick de Carolis : lui, en plus, il le surligne. En effet, soit par étourderie, soit par jeu, Thyde Monnier a interverti les bestioles. Car comme le savent tous les connaisseurs de la tradition provençale, c’est à Draguignan que vit le dragon, et à Cavaillon le serpent… Ce serpent a d’ailleurs un nom : il s’appelle Lo Colobre et, comme ce nom l’indique, c’est une couleuvre géante qu’heureusement saint Véran parvint un jour à dompter (comme on peut le voir, entre autres, sur un tableau dans le chœur de la cathédrale cavaillonnaise). À Draguignan, c’est saint Hermentaire qui terrassa un dragon, réduit depuis à lever la patte sur les armoiries municipales.

À Paris, De Carolis plagie…

Ah, j’oubliais. La deuxième édition de cette chanson se trouve page 430… Avec une variante au dernier vers, s’il-vous-plaît :

A Draguignan un serpent mange les enfants,
A Cavaillon c’est un dragon,
Dans le lac noir danse la Tarasque…

Le fantôme de Dauphin

Mais j’ai tronqué la suite des croyances locales selon Thyde Monnier : en plus des monstres susdits, on y croit aussi au fantôme armurié hantant ce village de Dauphin. Mais là aucune confusion ni inversion possible : ce fantôme n’a jamais existé ailleurs que sous sa plume. Vous allez peut-être penser que c’est pour cela que Patrick de Carolis l’a prudemment écarté ? Que nenni. Il l’a tout simplement mis ailleurs, l’envoyant hanter les bas-fonds de la page 24, où tout près d’ici, à Dauphin, rôde un fantôme en armure.

Je me suis demandé le pourquoi de cette mise à l’écart, et crois l’avoir trouvé. Reprenez les « rimes » carolissiennes (pas même mirlitonesques) :

Draguignan / serpent / enfants,
Cavaillon / dragon,
Pâques / Tarasque…

Certes, la rime intérieure Draguignan / serpent, comme celle Cavaillon / dragon, étaient déjà dans la phrase de Thyde Monnier (et c’est peut-être bien là la vraie raison de son inversion). Mais ajouter enfants à la première, et fabriquer la très approximative Pâques / Tarasque ayant sans doute épuisé son imagination, Patrick de Carolis n’a rien pu trouver pour fantôme ni Dauphin, pas plus que pour armurié ou armure… Mais alors, me direz-vous, pourquoi ne pas avoir simplement laissé choir cette inrimable apparition ? Les idées de Patrick de Carolis pour tenter de faire un roman d’un récit historique – dont on ne peut guère changer la trame – seraient-elles si pauvres, qu’il ne puisse se permettre de délaisser la plus mince anecdote inventée par quelqu’un autour de ce sujet ? Quiconque parviendrait à lire son livre jusqu’au bout aurait peut-être la réponse à la question, mais à ce jour je n’ai encore rencontré personne qui se soit mis dans cette situation…

Les narcisses de l’été

Page 22, Thyde Monnier nous décrit une scène étonnante :

Je vais faire une couronne de narcisses pour mademoiselle Marguerite, reprend Catelan. J’en ai vu en fleur sur la rive de la Laye.
Jordane soupire en le regardant s’éloigner. Son pourpoint met une tache claire dans le fourré, au bord du grand champ de blé mûr (…).

Ainsi donc voilà un personnage cueillant, à la veille des moissons, rien moins que des narcisses ! Fleurs dont le caractère estival est bien connu, surtout en Provence où nous les nommons flors de mai…

Le motif d’une telle bourde de la part de Thyde Monnier n’est pas ici de notre propos. On se demandera simplement si, en plagiant ce passage, Patrick de Carolis s’apercevra de l’erreur et la rectifiera, ou s’il fera à son tour éclore en plein été les entêtantes fleurs printanières ? À votre avis ?

Arrivé lui à sa page 25, Patrick de Carolis prend soin de nous rappeler la saison où se déroule la scène décrite. Dans le lit de la Laye les maigres eaux d’été murmurent sur leur lit de cailloux. Ce rappel s’imposait, puisqu’il s’agit de nous apprendre, quelques lignes plus bas, que non loin de ce restant de rivière, Marguerite cueille des narcisses…

Ajoutons juste qu’un peu plus bas, revenant sur cette cueillette pour une énumération plus large, Thyde Monnier précise qu’il s’agit du narcisse des poètes, et le fait suivre immédiatement de tulipe sauvage. L’énumération est elle aussi plus longue chez Patrick de Carolis, et des narcisses y sont suivis immédiatement par des tulipes sauvages… Ce qui est botaniquement impossible, ces deux plantes ne poussant pas du tout dans les mêmes endroits… Mais le plagiat, lui, peut fleurir n’importe où…


J’arrête là cette comparaison entre le livre de Thyde Monnier et celui de Patrick de Carolis. Là, c’est-à-dire à la fin du premier chapitre de La ferme des quatre reines, page 27. Comme il commence à la page 13 (l’ouvrage va jusqu’à la 317), ce sont donc en seulement en 15 pages que j’ai relevé les emprunts ci-dessus. Lesquels par contre m’ont mené jusqu’à la fin du livre de Patrick de Carolis. Fautil pour autant en conclure que ce dernier n’a puisé que là pour irriguer l’ensemble de son livre ? Sans doute pas. En feuilletant le reste, je suis tombé sur un passage où Thyde Monnier nous décrit (pages 117 à 119) les premières règles de Marguerite, l’aînée des quatre sœurs. Chez Patrick de Carolis, cette scène se trouve aux pages 75 à 77. Ça change tout…

Je noterai pour finir que, si l’on veut apprécier l’étendue exacte du plagiat, il convient de ne pas oublier que, pour l’essentiel, le livre de Patrick de Carolis est constitué par une compilation de faits historiques avérés. Et c’est donc finalement une part notable de l’aspect proprement romanesque de son ouvrage qui est pris à Thyde Monnier.


Au fait, ce que Patrick de Carolis a pris à autrui sans le dire, qu’en a-t-il fait ? En d’autres termes : les qualités du romancier autorisent-elles quelque indulgence envers les malhonnêtetés du plagiaire ?

En vérité, le bouquin du Carolis est grotesque quand il n’est pas simplement rasant (à côté, la lecture de l’annuaire du téléphone est tout simplement palpitante).

Sa seule trouvaille véritable est d’imaginer que chaque fois qu’il mariait une de ses filles, Raimon Bérenger leur offrait un bijou en forme de cigale. Et quels bijoux ! La cigale de Marguerite peut ouvrir les ailes, et sent alors le pin et la lavande !… (page 87). Et chaque fois qu’une de nos pauvres reines se trouvera dans des circonstances délicates, style nuit de noces (page 112) ou changement de château (page 173), elle se tripotera la cigale en pensant à papa et au pays ! Et que feront-elles lorsque les circonstances les réuniront ? Eh bien elles se montreront leur cigale, en glosant sur leurs vertus respectives (page 335)…

Et je ne parle pas des vraies cigales, qui elles chantent en plein hiver (page 47) ni, lorsque Marguerite épouse son Louis, de ce qu’ils font à la sortie de la cathédrale : ils se partagent « le pin et le vin » !… (page 90). Sans doute le côté cigale de la Guite… D’ailleurs Patrick de Carolis dit parfois expressément « les cigales » en parlant des quatre sœurs ! On peut du reste se demander si ces dernières auraient réellement goûté le compliment…

Quant à son style, il est inimitable, et ne sera sans doute heureusement pas imité de si tôt. Chez lui les chevauchées en forêt sont folles, les landes désertiques, les vallées sombres, la lueur du crépuscule incertaine et l’imaginaire s’envole. Vous ne me croyez pas ? Je cite :

(…) elle se lance dans de folles chevauchées en forêt, à travers des landes désertiques ou dans de sombres vallées, et quand elle est seule, de préférence entre chien et loup, dans la lueur incertaine du crépuscule qui permet l’envol de l’imaginaire. (Page 227).

Visiblement, Patrick de Carolis s’est toujours couché longtemps avant le crépuscule…

Le petit peuple provençal, quant à lui, parle comme chez Pagnol :

– Sa fille va tout de même la voir, j’espère.
– Ça oui, tous les jours. La pôvre…
– Pourquoi, la pôvre ?
– Il n’est pas drôle, le Franchimand. Etc. (page 209).

(La pôvre en question, c’est la comtesse Béatrice…)

Heureusement le roi d’Angleterre relève le niveau, et lorsqu’Éléonore feint un malaise, ça nous vaut ça :

Ooooh, my God… ma douce amie… ooooh, my God… oooh, my God… (page 151, nombre exact de « o » garanti).

En tout cas le niveau relevé n’est pas celui de la connaissance historique. Car comme me le rappelle opportunément Philippe Martel, en ces lieux et temps on ne parle pas l’anglais (pas plus que le peuple occitan ne sait alors le français), mais l’anglo-normand. Qui est un dialecte d’oïl. Autrement dit du français… Ce qui rend d’autant plus ridicule le riche étalage d’anglophonie de Patrick de Carolis… Lequel, en voulant faire couleur locale, et d’époque, s’est comme avec sa « pôvre » pagnolesque trompé de boîte de peinture autant que de calendrier.

Bref, Patrick de Carolis n’a aucune excuse.


Sur la quatrième page de couverture de son livre, une phrase se détache, imprimée en rouge et en gros caractères. Elle parle de la Provence : une Provence que Patrick de Carolis, né à Arles, connaît bien et dans laquelle il aime à retrouver ses racines. Visiblement, il n’a pas creusé assez profond. Et nous démontre qu’avec des ailes de cigale, on peut certes voler, mais pas bien haut…

Jean-Yves Royer, août 2005

Tournesol (84) détail 19.7.23 © PhI

NOTES

1 – Auteur de Marguerite de Provence, Une reine au temps des Cathédrales, Paris, Fayard, 1987. On peut y lire page 179, à propos de Louis IX : Au lieu de se laisser mener par les « demoiselles » de Provence, c’est lui qui les utilise au mieux des intérêts du royaume.

2 – La perspective nous montre des bandes ; au sol ce sont donc des rectangles ou des carrés. Du reste la définition potagère du carré concerne en priorité le fait qu’il s’agit d’une partie de jardin où l’on cultive une même espèce de plantes, comme un carré de choux, pour reprendre l’exemple du Larousse.

3Les châteaux de Saint-Maime et de Dauphin avaient été donnés en 1168 aux Hospitaliers par le comte Bertran II de Forcalquier. Les seigneurs locaux avaient pu ensuite remettre plus ou moins la main sur Saint-Maime (Bertran et Laugier de Saint-Maime y sont coseigneurs en 1217), avant que la communauté elle-même n’en dispose, pour laisser finalement – comme à Dauphin – la place à la maison d’Agoult au XIVe siècle.

4La principale source historique à ce sujet demeure l’ouvrage de Fernand Benoit, Recueil des actes des comtes de Provence appartenant à la maison de Barcelone, 2 vol., Monaco-Paris, 1925. Nous y voyons Raimon Bérenger (qui, comme tous les souverains de son temps, se déplaçait sans cesse pour régner) venir quatre fois à Forcalquier : en 1217-1218 (pour le plus long séjour – presque un an – qu’il y fit jamais ; il avait alors douze ans), en 1235, en 1236 (quelques jours seulement autour du 25 juin), en 1244 (trois mois au plus). Il vint également une fois à Mane, où sa présence est attestée au prieuré de Salagon le 5 juin 1225. Un séjour à Forcalquier peut être imaginé autour de cette date, de même qu’un bref passage peut être conjecturé, au vu d’un itinéraire logique, en 1222 entre le 2 février (où il est à Noves) et le 8 mars (où il est à Digne). Mais on ne peut guère aller au-delà de cette demi-douzaine de séjours, certains ou seulement possibles, lors desquels ni sa femme ni aucune de ses filles ne l’accompagnaient (alors qu’on sait par exemple que son épouse était avec lui à Sisteron en mars 1232, ou en avril 1234.

5Dès la page 14, et encore p. 245 (Dans « Lou Diamant de Sant-Maime », Plauchud nous rappelle etc. Le poème est beau qui décrit la scène etc.)

6Page 312. Auteur d’un Essai historique sur la ville de Forcalquier, Forcalquier, 1905.

7Cf. Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, 1986, p. 317.

8 – Paul Meyer, Le roman de Flamenca, Paris, Béziers, 1865.

9 – René Nelli, Les troubadours, Jaufre, Flamenca, Barlaam et Josaphat, Bruges, Desclée de Brouwer, 1960.

10 – En nous parlant de Marcabru, Thyde Monnier nous indique où elle a pris l’idée de son personnage. Le célèbre troubadour gascon dit en effet, dans une de ses chansons les plus célèbres : Marcabrus, filhs Marcabruna, / fon engendrats en tal luna / qu’el sap d’amor com desgruna, / escoutatz : / que anc non amet neguna / ni d’autra non fon amats. Mais c’est là juste un point de départ, car il y loin de la mention de cette maternelle Marcabruna au personnage de Marca la Brune de La ferme des quatre reines. Enfin les érudits auront noté que, vivant dans la première moitié du siècle XIIe siècle, Marcabru pouvait difficilement avoir une fille adulte un siècle plus tard…

11 – J’emploie le mot en référence à mon Larousse, qui définit ainsi ce qu’est « plagier » : piller les œuvres d’autrui.

12 – Raymond Bérenger n’avait pas avoué à Jean Gaucher qu’il était son père. (Page 249).

13 – Page 193 : même en cette époque naïve, il ne croyait pas aux Fantines et aux Dracs (…).

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