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Beaucaire (30) vu d'un canal 2.12.14 bando (c) PhI

Beaucaire sur Rhône

Beaucaire, ville du Gard, Languedoc-Roussillon, sud de la France, au bord du Rhône, séparée et réunie par deux ponts avec la ville de Tarascon (Bouches-du-Rhône, PACA). Rivalité et union : pour les deux cités, une seule piscine, une seule librairie, un seul cinéma, une association Les Têtes à Claps, qui travaille de chaque côté du pont…


Quelques images et infos sur la ville de Beaucaire, la Laïcité, l’extrême-droite…



Vue de la ville et détails d’un bateau abandonné au bord d’une annexe du canal principal, à Beaucaire


  • Beaucaire (30), le 9 décembre 2014 la laïcité fêtée avec la Ligue de l’enseignement et des citoyens qui s’opposent à la nouvelle mairie d’extrême-droite. « Journée de la Laïcité en partenariat avec la Ligue de l’Enseignement du Gard, Prix Desmons & Banquet Républicain, à Beaucaire. Remise du Galet de Brignon aux établissements scolaires lauréats et à une personnalité qui s’est particulièrement illustrée pour la promotion et la défense de la liberté de conscience » [billet de Laure, Beaucaire] 11.12.14.

  • « A Beaucaire ce soir nous fêterons la Laïcité dans un centre socio-culturel appelé hélas à fermer ses portes à la fin du mois. Nous remettrons le Galet de Grignon à une personnalité qui a œuvré pour la laïcité et ensuite nous partagerons un apéritif du vivre ensemble préparé par les familles de toutes origines du centre ville qui sera suivi d’un banquet républicain  Une belle soirée en perspective ! » L. Cordelet
Beaucaire (30) bateau 2.12.14 (c) PhI

Beaucaire (30) bateau 2.12.14 © PhI


  • Un centre social doit fermer à Beaucaire. Un centre social se nomme Ferdinand Buisson, qui  » [co-fondateur de] la Ligue des Droits de l’Homme […] participa à la Ligue de l’Enseignement, [et] en 1905, est le président de la commission parlementaire qui rédige le texte de la loi de séparation des Églises et de l’État. […] Ferdinand Buisson fut également le maître d’œuvre d’un chantier éditorial remarquable, le Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire […] » (source,Wikipédia),11.12.14.

bando Beaucaire (30) bateaux, détails 2.12.14 © PhI

Beaucaire (30) bateaux, détails 2.12.14 © PhI

(à la photographe Sandra Affentranger d’Arles)


  • « On répète incessamment que la société laïque n’a aucun principe, et par conséquent rien à enseigner. Il faut du moins reconnaître qu’elle peut mieux qu’aucune autre s’enseigner elle-même, et voilà précisément de quoi il est question dans l’enseignement laïque. Pour moi, j’ai toujours prétendu qu’elle possède un principe que, seule, elle est en état de professer et c’est sur ce principe qu’est fondé son droit absolu d’enseignement en matière civile. Ce qui fait le fond de cette société, ce qui la rend possible, ce qui l’empêche de se décomposer est précisément un point qui ne peut être enseigné avec la même autorité par aucun des cultes officiels. Cette société vit sur le principe de l’amour des citoyens les uns pour les autres, indépendamment de leur croyance. Or, dites-moi qui professera, non pas seulement en paroles, mais en action cette doctrine, qui est le pain de vie du monde moderne ? Evidemment un principe supérieur et plus universel. Ce principe, qui n’est celui d’aucune église, voilà la pierre de fondation de l’enseignement laïque. » Edgar QuinetExtrait de L’Enseignement du peuple, Chapitre XIV, 1849. (cité par L. Cordelet)

Chanvre Agricole (30) Beaucaire, 15.7.21 © PhI

Chanvre Agricole (30) Beaucaire, 15.7.21 © PhI


  • Un des deux champs de chanvre, au sud de Beaucaire, en juillet 2021 (plus d’images sur notre page Chanvre (sous tous ses aspects).

Extrême-Droite & « Laïcité »



  • Les élus d’extrême-droite de Beaucaire et de Tarascon ont organisé une manifestation de soutien aux chrétiens d’orient persécutés au départ… d’une église de Beaucaire. Difficile d’accréditer ensuite le credo laïque de ces politiques bien « traditionnels », qui flirtent avec le communautarisme (chrétien). Cette manifestation, qui soutenait uniquement les chrétiens et ayant de plus un départ d’un lieu religieux, a été contestée par des citoyens de Beaucaire.

Question sur la Laïcité

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Beaucaire & République Laïque


  • Rappelons le passé laïque et républicain de la ville : une église de Beaucaire a une inscription républicaine « République Française – Liberté Egalité Fraternité » (inscription identique au fronton de l’hôtel de ville) ; des rues renommées avec des noms républicains : la rue Rouget de l’Isle était la rue de la Providence…  On trouve des rues renommées à Manosque, Arles et Tarascon… Voir nos pages : Patrimoine Laïque et Les Routes de la République.

Citons des extraits de « Beaucaire, Maurice Contestin, éd. Equinoxe, coll. le temps retrouvé 1990, 96 pp. 98 FF, ISBN 2-908-209-09-8.


  • Rues Renommées.  » A partir de 1881, la politique républicaine, teintée d’Anticléricalisme, se manifeste jusque dans la dénomination des rues » [pp. 78-79]. comme à Tarascon, Arles, Manosque… des noms de voies publiques d’origine religieuse et de l’Ancien régime sont remplacées par des noms républicains, ainsi, près du canal, la Rue de la Providence devient la Rue Rouget de l’Isle, auteur de la Marseillaise.

De la Liberté à la République. « La place vieille, était la place de la Liberté sous la Révolution, avec un arbre de la Liberté et un autel de la patrie. Aujourd’hui, cette place est nommée place de la République »… avec à l’époque « un Drac de carton-pâte, modèle languedocien du monstre provençal, la Tarasque » [p. 78]. Cet auteur oublie, le Drac, la bête du Rhône, évoqué par Frédéric Mistral, ainsi que le Drac de Mondragon et celui de Draguignan.


Beaucaire (30) vu d'un canal 2.12.14 bando (c) PhI

Beaucaire (30) vu d’un canal 2.12.14 © PhI



bando 4 Drac © PhI

Quatre Drac’s, Vinon, Beaucaire et Gréoux © PhI


LIRE à Beaucaire (30). Une Maison de la Presse (autrefois près de la mairie, maintenant près du canal), avec donc, de la presse, mais aussi des livres (régionalisme, actualité, livres de poche,livres scolaires et éducatifs, etc.) – ex-18, rue de l’Hôtel de Ville 30300 Beaucaire, tél. 04 66 59 65 68


bando Drac's (c) PhI

Drac’s : Draguignan, Laye et Beaucaire © PhI


« Le Drac de Beaucaire. La légende d’un dragon du Rhône« , Valeria Jourcin-Campanile (texte), Yannick Vincente (illustrations), éd. Rêve de livres (13) Boulbon, coll. Rêve de légendes, 14 €, 28 pp. ISBN 978-2-9543054-2-4 (« à partir de 8 ans ») – Page Lo Drac.



création, avec l’aide de citoyennes et citoyens de Beaucaire et Tarascon, 19.12.14 – 30(a)laicite.fr – 06 52 27 09 38 – Aidez Laicite.fr Midi, don sur HelloAsso.

Rassemblement, Vitrolles (13) mairie alors d'extrême-droite, années 90 © PhI

Le Nouvel Ordre Moral

Contribution à la conférence-débat du 21.9.96 au Théâtre Toursky à Marseille, intervention de Philippe Lamotte, SDM-LP [Ph. Lamotte est décédé le 17.7.22 ; archives Laicite.fr Midi].

Philippe Lamotte.

Chevalier de la Barre martyr des libres-penseurs © Laicite.fr
Chevalier de la Barre martyr des libres-penseurs © Laicite.fr

En 1981, la refonte du code pénal français commence. Au Sénat, un groupe de pression, dirigé par le sénateur Jolibois et soutenu par quelques dirigeants des Associations Familiales Catholiques (AFC), s’active. Il se constitue d’un réseau de 52 media et associations regroupés dans le Comité de Coordination et d’Action contre la Perversion des Moeurs et les Incitations à la Débauche (CCAPMID). Cette organisation a pour porte-parole Brigitte Chapouthier, également animatrice de Droit et Vérité qui est le comité de soutien à Paul Touvier. Militia Sanctæ Mariæ (MSM) : la Milice de Sainte-Marie, société secrète proche de l’Opus Dei, organisation intégriste de l’église espagnole et très active au Vatican depuis que Jean-Paul II est entré en fonction fait également partie du CCAPMID. Le service d’ordre de MSM est dirigé par l’ancien SS Jean-Pierre Lefebvre et compte Paul Touvier parmi ses membres. Les articles 283 et 284 réprimant les outrages aux bonnes moeurs vont disparaître du nouveau code et le réseau intégriste exige une contrepartie.

En 1982, Jean-Paul II sonne la charge pour la nouvelle croisade morale avec son encyclique sur la seconde évangélisation et la reconquête des âmes à travers la société civile.

En 1989, la chute du Mur de Berlin et donc la mise en veilleuse du combat anticommuniste libère une frange intégriste militante qui va se rabattre sur la famille, le retour à la morale et le populisme. Complot médiatique, société invertie et combat contre l’homosexualité, responsable de la décadence de la société, sont ses chevaux de bataille.

Le 1er mars 1994, le nouveau code pénal entre en application. Les membres du Projet Ornicar, réunis au Parlement Européen, constituent le Réseau Voltaire, association fédérative qui se fixe pour but de défendre la liberté d’expression et d’information, reconnue notamment par l’article 10 de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales de 1950. Parmi ses fondateurs, des militants des droits de l’homme, des responsables politiques, des écrivains, des éditeurs, des journalistes, des associations de téléspectateurs (dont Les Pieds dans le PAF) et de lutte contre le sida. Depuis sa création, le Réseau Voltaire observe les atteintes à la liberté d’expression, alerte l’opinion publique et mobilise les élus pour faire barrage à l’intégrisme. Il publie des Notes d’Information régulières.

Ainsi, entre autres aberrations, le nouveau code rétablit la censure des moeurs dans tous les médias sous couvert de protection des mineurs. Il viole aussi la laïcité, principe fondamental de la République.

Les partisans du nouvel ordre moral catholique sont notamment regroupés dans Familles de France, la Confédération Nationale des AFC (CNAFC), Familles Rurales et le Comité d’Initiative pour le respect de la Dignité humaine (CID).

Familles de France fédèrent 569 associations et son président, l’économiste Jacques Bichot, se targue de représenter 160 000 familles. Membre du Conseil Economique et Social, Bichot accorde des interviews à l’Action Française, fréquente les associations les plus ultras et les membres actifs du CID bien que Familles de France n’y adhère pas officiellement mais fasse cependant partie du CCAPMID. En mars 94, Bichot participe à Versailles au congrès de l’Action Familiale et Scolaire, mouvement antisémite et antimaçonnique, où il se retrouve aux côtés de Michel Auray, alias Alain Toulza, du CID, dont le titre de la conférence est « Sida : l’alibi pervertisseur, du détournement public des mineurs à l’implosion familiale ». Familles de France, financée par la Caisse Nationale des Allocations Familiales, avait d’ailleurs comme premier président un ancien secrétaire d’Etat chargé de la famille du gouvernement de Vichy.

La CNAFC fédèrent 351 associations et regroupe 45 000 familles. Elle est placée sous l’autorité de Monseigneur Trujillo, président de la Commission Pontificale pour la Pastorale de la Famille. Son ex-vice-présidente, Françoise Seillier, 6e sur la liste de Philippe de Villiers aux élections européennes de 1994 et nouvelle élue au Parlement de Strasbourg, est l’épouse de Bernard Seillier, sénateur « villiériste » de l’Aveyron, proche de l’Opus Dei qui aurait fait une « entrée aussi massive que secrète dans la vie politique française aux élections de mars 1993 », selon le Réseau Voltaire. A peine élue, Françoise Seillier a démissionné de la vice-présidence de la CNAFC et s’est envolée vers Rome avec Christine Boutin du CID.

Familles Rurales regroupent 2623 associations. Cependant, les adhérents de ces associations, dont le nombre semble d’ailleurs exagéré par leurs dirigeants, n’ont en général pas conscience de l’action politique de ces mêmes dirigeants. Ils utilisent les services, les braderies, les garderies d’enfants, le soutien scolaire ou les cours de tennis mis à leur disposition, sans penser plus loin. De toute évidence, ces associations ont un problème de légitimité. Familles de France est un ventre mou de particuliers tandis que les AFC sont plus militantes. Mais les associations familiales ont déjà une plate-forme d’action à travers leur siège de représentation au conseil communal d’action sociale de chaque commune.

Beaucoup plus radical et dans l’ombre du sida, le CID va de certains Barristes et de Villiers à Le Pen et Mme Touvier. Il fait pression auprès des parlementaires et des dizaines de députés et de sénateurs se font régulièrement les relais des défenseurs d’une supposée morale chrétienne menacée. La bible dans une main et maintenant le code pénal dans l’autre, le CID donne la chasse aux publications licencieuses et au Minitel rose. Pétitions, articles, tracts affichettes, mailings, campagnes en direction des jeunes… tout est bon pour combattre le désordre moral qui régnerait en France. Le CID a été créé au début de 1994 et a choisi de lancer une vaste campagne souterraine d’information à l’occasion de la soirée télévisée Sidaction du 7 avril 1994, durant laquelle la France entière aurait été « soumise à un véritable lavage de cerveau destiné à provoquer un bouleversement du comportement sexuel de sa population » selon l’appel « Alerte rouge » lancé par Michel Auray qui cumule les fonctions de secrétaire général du CCAPMID, du CID et de l’Oeuvre Chrétienne de la Cité Vivante (OCCV), cette dernière présidée par François-Marie Algoud, vieux militant de la droite catholique intégriste, qui entend combattre « les pornocrates, pornophones et pornotrafiquants ». Le CID fédère, autour de l’OCCV, toute une nébuleuse d’associations des plus intégristes aux noms évocateurs, telles que Famille Chrétienne, Renaissance Catholique, Union pour le Respect et l’Aide à la Maternité, Provie, Action Familiale et Scolaire, la Fédération de la Médaille de la Famille Française, SOS-Familles, France-Valeurs, Chrétiens pour un Monde Nouveau, l’Institut Culturel et Technique d’Utilité Sociale (ICTUS), le Mouvement des Jeunes Catholiques…

L’inspiratrice et l’autorité morale du CID est Christine Boutin, député UDF des Yvelines, barriste mais cofondatrice avec de Villiers de Combat pour les Valeurs, madone anti-IVG et anti-Minitel rose, et présidente d’honneur du Cercle de la Cité Vivante.

L’étendard des associations qui soutiennent le CID est une charte « pour une saine campagne de prévention du sida » qui préconise l’obligation du dépistage prénuptial, condamne le « vagabondage sexuel et les comportements contre nature » et « l’utilisation des médias en faveur des lobbies incitateurs à la débauche ». Selon Michel Auray, la charte aurait recueilli, au 15 mai 1994, 9000 signatures et le soutien de 73 associations familiales, catholiques ou œcuméniques. Elle aurait été envoyée à Edouard Balladur et aux ministres concernés, au moment du débat sur le sida à l’Assemblée Nationale, ainsi qu’aux évêques de France. Le but avoué de la manoeuvre est de faire pression sur l’Académie de Médecine et le Conseil de l’Ordre pour que « la vérité scientifique sur les risques de transmission du virus soit faite publiquement ».

En clair, le CID dénonce « l’imposture des obsédés du préservatif quant à la fiabilité supposée de ce moyen de prévention », comme l’explique Michel Auray dans une lettre adressée aux 84 médecins qui ont signé la charte pour les inviter à continuer le combat. Très actif défenseur de la thèse anti-préservatif, le professeur Henri Lestradet s’avance, auréolé du prestige de son appartenance à l’Académie de Médecine, pour mener sa croisade dans la presse catholique de droite. Utilisé comme caution scientifique par les ligues de vertu, on retrouve son nom et ses arguments, qui sont d’ailleurs ignorés par les spécialistes du sida, dans les tracts, appels et articles du CID qu’il soutiendrait. Les thèses de Lestradet rejoignent celles de la branche française de la Secte Moon qui condamne également « la politique suicidaire du préservatif ». On retrouve d’ailleurs le nom et les arguments de Lestradet dans un tract de SOS-Familles de l’ex-député européen Pierre Ceyrac, sympathisant de Moon.

L’association Avenir de la Culture, dans un appel lancé un mois avant la soirée du 7 avril 1994, entend elle aussi s’opposer « à l’abandon des règles de la morale chrétienne au nom du libertinage sexuel ». Réclamant 350 francs à chaque signataire d’une pétition destinée au professeur Luc Montagnier, son président, Luc Berrou, revendique plus de 10 000 signatures. Avenir de la Culture, spécialiste des mailings de masse, inonde les chaînes de télévision de lettres de ses membres dénonçant tout programme jugé dégradant ou antichrétien et sert en fait à la collecte de fonds pour Tradition Famille Propriété (TFP), une secte catholique intégriste brésilienne présente dans une quinzaine de pays. En France, elle fait fructifier un fichier de quelque 250 000 donateurs qui ne savent sans doute pas que leur adresse est revendue plusieurs fois par Avenir de la Culture à des loueurs de fichiers pour le compte de TFP.

Au fil des ans, les coalitions de pudibonds activistes accumulent des forces, notamment financières, et tissent une véritable toile d’araignée de la France intégriste et réactionnaire. Elles ont leurs radios, leurs maisons d’éditions et d’audiovisuel, leurs serveurs minitel. Par exemple, la messagerie « Femmes et Enfants » du mouvement antiavortement de Jérôme Lejeune est hébergée par le réseau minitel de la Communauté Charismatique de l’Emmanuel, et le créateur belge des Center Parks a vendu son entreprise et a tout réinvesti dans Média Participations, une maison d’éditions intégriste. La secte Moon est également présente avec l’ex-député Michel de Rostoland.

L’extrême-droite historique française, née il y a deux cents ans, est toujours là. C’est une idéologie très insidieuse, héritée de la contre-révolution, anti-droits de l’homme et catholique. Ses militants sont convaincus et agissent toujours dans un esprit de croisade, comme en témoigne la campagne contre l’avortement. Ils ont toujours été là, mais, aujourd’hui, la conjoncture leur est plus favorable. Ils ont la conviction que le temps joue pour eux : ils ne montent pas au créneau, ils ne sont pas pressés. Leur combat est permanent, et c’est ce qui les différencie du Front National de Le Pen, qui n’a pas d’histoire et doit provoquer en permanence pour maintenir l’attention.

En démocratie, il faut des contre-pouvoirs. Or, aujourd’hui, ceux-ci n’existent plus. La droite au pouvoir est en train de faire le lit de l’extrême-droite en se dotant d’un arsenal de lois répressives : vidéo-surveillance des citoyens, censure des médias, loi Toubon contre les squats, loi Pasqua contre les étrangers… dont les effets se feront pleinement sentir après la présidentielle de 1995. Pour le moment, l’ordre moral ronge son frein et fourbit ses armes. Difficile, d’ailleurs, de faire campagne sur « Halte à la famille ! » ou « Oui à la pornographie ! ».

« Qui est contre la dignité humaine ? Qui est contre la protection de la jeunesse ? Personne ! L’article (227-24) est inclus dans la protection des mineurs. Les associations familiales agréées par l’Etat sont donc habilitées à se porter partie civile sur tout le territoire, où elles le désirent et, par exemple, auprès d’un procureur « ami » dont elles connaissent les sensibilités. Ce qu’elles ont fait. Leur but est, de toute évidence, d’accumuler les jurisprudences. » déclare Thierry Meyssan, l’animateur du Réseau Voltaire. La nouvelle stratégie à leur opposer est difficile à formuler. De plus, leurs valeurs sont très transversales, politiquement très diffuses. Ce n’est pas un parti politique, bien que ces courants se soient maintenant fédérés derrière de Villiers dont le livre blanc, Le Choix de la Vie, soit un condensé des rapports des associations familiales.

Il y a là un combat à mener contre une tentative de rétablissement de l’ordre moral pire que sous l’Empire, avec l’hypocrisie en plus. Un combat à mener pour sauvegarder cette liberté fondamentale de s’exprimer que garantit la constitution. Un combat qui redonne à la politique cette noblesse que les babillages de nos politiciens ont peu à peu estompée, dans l’esprit des citoyens.

Rassemblement, Vitrolles (13) mairie alors d'extrême-droite, années 90 © PhI
Rassemblement, Vitrolles (13) mairie alors d’extrême-droite, années 90 © PhI

Intervention de Philippe Lamotte, Laïq – Section Marseille de La Libre Pensée (laïque et indépendante), contribution à la conférence-débat du 21.9.96 au Théâtre Toursky à Marseille

  • Archives https://laicite.fr Midi [sources : essentiellement les ex-bulletins papier hebdomadaires de l’ancien Réseau Voltaire, autrefois laïque, et qui n’avait pas l’orientation complotiste et non-laïque de celui des années 2000]

Page Philippe Lamotte.

  • Philippe Lamotte est également l’auteur du texte « Un ascenseur pour la Censure » (projet de nouvelle publication).
Philippe Lamotte, libre-penseur, anticlérical, libertaire et anti-fasciste © Laicite.fr Midi
Philippe Lamotte, libre-penseur, anticlérical, libertaire et anti-fasciste © Laicite.fr Midi

Sur tous les fronts et contre le Front (national) !

Philippe Lamotte parmi quelques uns de ses engagements : à Vitrolles (13) avec Ras-le-Front lors de la municipalité d’extrême-droite Mégret ; à Château-Arnoux (04) le 11 novembre devant le monument pacifiste avec des laïques, des libres-penseurs, des pacifistes et des libertaires ; fidèle des Libre Pensée du 13 et des 04-05 non liées à des politiciens ; et à Marseille, sur le stand de UFAL Familles Laïques et des libres-penseurs indépendants…

création, juillet 2022 – a.boyer.lp13(a)gmail.com – Libres Penseurs – 06 52 27 09 38

Dragon (13) Tarascon, 19.12.20 création, Jean Thoosen © PhI

Info dernière, juin 2022

Infos Rassemblées par des Laïques d’ici et d’ailleurs

Collégiennes, Foot, Laïcité, etc. (30) Vauvert 18.6.22 © PhI
Collégiennes, Foot, Laïcité, etc. (30) Vauvert 18.6.22 © PhI

Foot & Laïcité

Vauvert (30), le 18 juin, intervention Laïcité, après le foot, auprès de collégiennes de Vauvert, St-Gilles (30), Beaucaire (30), avec Olaïc 34, UFAL Familles Laïques & Laïcité l’Observatoire PACA.

vigne (13) Alpilles 3.12.20 © PhI
vigne (13) Alpilles 3.12.20 © PhI

Burqini, Dossier

Piscines de Grenoble : Savoir de Quoi on Parle, Charles Arambourou [juriste, responsable laïcité à l’UFAL.org], Mezetulle.fr 7.6.22. « Provocation politicienne en période électorale, nouvel épisode de l’apartheid imposé aux femmes musulmanes par les intégristes, ou simple histoire de chiffons sans rapport avec la religion ? L’affaire des « burkinis » dans les piscines de Grenoble donne lieu à des torrents d’encre et d’octets numériques où la raison trouve rarement son compte. D’où un certain nombre d’approximations, voire de simples énormités, proférées par les camps en présence. Or le maire de Grenoble n’a pas « autorisé le burkini dans les piscines de la ville » – il est plus malin ! Le Tribunal administratif n’a pas davantage « interdit le burkini ». Quant à la laïcité, elle ne se limite pas à la loi de 1905, et il n’est pas vrai que dans l’espace public, on puisse « porter la tenue que l’on veut ». Le plus simple n’est-il pas de remonter aux sources et de prendre la peine de lire les règlements et la première décision de justice en cause ? Sans oublier que le Conseil d’État doit se prononcer en appel. []« 

Parc de Charance (05) Gap 18.3.19 © PhI
Parc de Charance (05) Gap 18.3.19 © PhI

Politique & Burqini

Opération Politique. Faut-il autoriser le port du burkini dans les piscines ? 16.5.22 FranceCulture.fr « Le maire de Grenoble, Eric Piolle, a décidé de mettre cette question, aujourd’hui, à l’ordre du jour du Conseil municipal. Une décision qui aspire à rencontrer un écho médiatique national. [] Une opération à visée politique [] ette opération Burkini constitue donc, vraisemblablement, le troisième étage d’une fusée qui vise à mettre Eric Piolle en orbite et à le faire exister politiquement []« .

Champsaur. Brutinel (05) Laye, vu de la berge du Drac, 2.5.22 © PhI
Champsaur. Brutinel (05) Laye, vu de la berge du Drac, 2.5.22 © PhI

Burqini & Dérives

Dérives communautaristes à Grenoble, 13.5.22 UFAL.org, Collectif Laïque National, « Le maire de Grenoble, après avoir soutenu publiquement un collectif de militantes proches de l’islam politique prônant le port du hidjab dans le sport, souhaite faire approuver, le 16 mai prochain, un projet de modification du règlement des piscines municipales pour y permettre le port du « burkini ». Le maire de Grenoble, inversant les principes, prétend garantir la liberté de quelques militantes communautaristes. C’est une véritable insulte pour toutes celles qui se sont battues depuis des années pour l’égalité, parfois au péril de leur vie, et à celles et ceux qui continuent de le faire. Expression sexiste et patriarcale qui cautionne des injonctions pseudo religieuses, ce projet est contraire à la volonté d’émancipation prônée par la République. Il vise à dicter aux femmes comment se vêtir. Il entretient l’un des ressorts d’une idéologie imposée par des hommes aux femmes, et à elles seules : dissimuler leur corps, assimilé dans sa totalité à un objet sexuel. Triste similitude avec, entre autres, l’Afghanistan qui interdit aux filles la fréquentation de l’école et oblige à nouveau aujourd’hui les femmes à porter la burqa. Les associations membres du Collectif Laïque National dénoncent et s’opposent à ce projet et resteront vigilantes à toutes dérives communautaristes. Elles rappellent que tout traitement différencié des personnes fondé sur des motifs liés au genre et à la religion constitue une discrimination, délit puni par la loi. []« 

Dragon (13) Tarascon, 19.12.20 création, Jean Thoosen © PhI
Dragon (13) Tarascon, 19.12.20 création, Jean Thoosen © PhI

Relativisme Culturel. « Le relativisme culturel est la thèse selon laquelle le sens et la valeur des croyances et des comportements humains n’ont pas de références absolues qui seraient transcendantes et ne devraient être comprises et analysées que du point de vue de leur culture. Bien qu’il n’ait jamais lui-même employé le terme, Franz Boas, et à travers lui l’école américaine d’anthropologie au tout début du XXe siècle, fut un ardent défenseur d’une forme forte de relativisme culturel, s’opposant en cela aux tenants de l’universalisme. [] » Wikipédia, vu 8.6.22.

Chanvre Agricole, détail (04) Lurs 7.15 © PhI
Chanvre Agricole, détail (04) Lurs 7.15 © PhI

Santé & Chanvre

Cannabis thérapeutique : vers une autorisation de mise sur le marché ? 6.5.22 Harmonie Mutuelle / essentiel-sante-magazine.fr – Le cannabis à usage médical est actuellement évalué dans le cadre d’une expérimentation nationale. Au terme de cet essai, une généralisation du cannabis thérapeutique pourrait être envisagée. Toutefois, cette médecine complémentaire interviendrait seulement dans les situations où les patients n’ont pas d’autres recours thérapeutiques. […] Dans le cadre de cette expérimentation, les professionnels de santé bénéficient d’une formation afin de prescrire ou de délivrer du cannabis thérapeutique. La composition de ce dernier varie en fonction des différentes substances actives : le THC (tétrahydrocannabinol) ou le CBD (cannabidiol). Cette molécule possède des propriétés relaxantes, tandis que le THC est un psychotrope qui peut affecter le fonctionnement du cerveau et entraîner une addiction. Le cannabis prescrit peut être majoritairement composé de CBD ou de THC ou encore former un mélange de ces substances. L’absorption se fait par voie orale ou sous forme de fleurs séchées à inhaler. […] » – Dossier Chanvre.

Chanvre Agricole (04) Lurs, 7.15 © PhI
Chanvre Agricole (04) Lurs, 7.15 © PhI

création, 1.6.22

Question, Serment, Place Publique, composition © PhI

3 Questions Laïques Elections 2022

3 Questions LAÏQUES aux Candidatures des Législatives 2022

1° – Laïcité.Comment définissez-vous la Laïcité ? Quelles sont les OBLIGATIONS LAÏQUES : des élus, des emplois publics ?

2° – Droits des Femmes. Que pensez-vous du RELATIVISME culturel (1) ?

3° – République Sociale. Comment maintenir et développer les SERVICES PUBLICS dans les communes et les quartiers ?

Aubagne (13) Laïcité République
Aubagne (13) Laïcité République

(1) « Le relativisme culturel est la thèse selon laquelle le sens et la valeur des croyances et des comportements humains n’ont pas de références absolues qui seraient transcendantes et ne devraient être comprises et analysées que du point de vue de leur culture. Bien qu’il n’ait jamais lui-même employé le terme, Franz Boas, et à travers lui l’école américaine d’anthropologie au tout début du XXe siècle, fut un ardent défenseur d’une forme forte de relativisme culturel, s’opposant en cela aux tenants de l’universalisme. […] » Wikipédia, consulté le 3.6.22 .

Champsaur. Brutinel (05) Laye, vu de la berge du Drac, 2.5.22 © PhI

Info Dernière mai 2022

Infos Rassemblées par des Laïques d’ici et d’ailleurs

Une Voix sans Voile

« Une femme algérienne. Au fil de la résistance, j’écris ton nom« , Horria Saïhi, Témoignage, éd. Maisonneuve & La Rose / Hémispères 5.22, 474 pp. 24 €, ISBN 978-2377011315, HemispheresEditions.com – « Un livre qui est à la fois un parcours de vie, un témoignage et un appel à la résistance, signé par une opposante de la première heure à toutes les formes d’oppression qui s’opposent à la démocratie en Algérie. « Femme, journaliste, réalisatrice et militante, actrice et témoin privilégiée, je choisis désormais d’écrire et d’apporter ma contribution à une histoire vivante en puisant dans nos luttes, notre résistance », écrit Horria Saïhi. « Je dis et décris l’arbitraire du pouvoir avec ses lots d’enlèvements, de séquestrations, de tortures, d’assignations à résidence, d’emprisonnements, de révoltes d’étudiants, de lycéens ou de paysans, la censure et l’interdit, la contestation, la solidarité, la montée de l’islamisme politique, la riposte pacifique ou armée, l’engagement des femmes. Je raconte mon pays tel que je l’ai perçu, tel que je l’ai ressenti au travers de mes rencontres avec Kateb Yacine, les ouvrières de Sidi Bel Abbès, les paysannes de Zrizer, mes camarades du PAGS, d’Ettahadi-Taffat, du MDS, des Patriotes, des Groupes de légitime défense, des militaires, des artificiers, des familles de victimes du terrorisme, des militantes républicaines, mes collègues de la télévision… ». Pour redonner vie à ce passé tragique qu’elle fait défiler sous nos yeux, Horria Saïhi s’est attachée à recueillir la parole de femmes et d’hommes qui ont comme elle vécu, subi, résisté ou fui tout ce que l’Algérie n’a pu ou su offrir à son peuple. Leurs récits entrecoupés de silences, de rires et de larmes esquissent le terrible tableau d’une souffrance multiforme, toujours aiguë et trop longtemps tue. » [Notes de l’éditeur]

« Horria Saïhi, journaliste de télévision et de radio et réalisatrice algérienne, a été grand reporter à la télévision nationale algérienne dans les années 1990 et a réalisé nombre de reportages et de documentaires télévisés ou radiophoniques sur les violences faites aux femmes, les méfaits des terroristes islamistes et les Résistances pacifique et armée. Soumise à la censure du pouvoir, objet de pressions judiciaires, menacée par les islamistes, elle s’exile en France en 2000. Elle a notamment publié Voix sans voile (éd. Helvétius, 2016) ».

Dragon (13) Tarascon, 19.12.20 création, Jean Thoosen © PhI
Dragon (13) Tarascon, 19.12.20 création, Jean Thoosen © PhI

Féministes face à l’Ayatollah

[Contre un] Hommage à l’ayatollah Khomeiny (78). « La Ligue du Droit International des Femmes (ass. créée par Simone de Beauvoir, ldif.asso.fr), lettre [ouverte] au préfet des Yvelines, 26.1.22. Hommage à l’ayatollah Khomeiny. Monsieur le Préfet. Dans notre courrier cité en référence [18.3.21], nous vous faisions part de notre indignation en apprenant que l’ambassade d’Iran organise chaque année, au mois de février à Neauphle-le-Château, une cérémonie commémorant le séjour de l’ayatollah Khomeiny dans cette commune. Si une telle cérémonie devait se tenir cette année, elle serait d’autant plus choquante que le régime iranien vient encore de manifester son mépris pour la France en condamnant à 8 ans de prison l’un de nos concitoyens, Benjamin Brière, qui voulait simplement admirer les beautés de l’Iran et qui a déjà subi des mois de détention. Nous espérons avoir votre soutien dans cette démarche républicaine appuyée par plus de trente associations féministes, laïques, antiracistes. Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le préfet l’expression de notre considération distinguée. A. Sugier »

La laïcité c’est :
. La Liberté de conscience : croire ou ne pas croire, changer de conviction (croyance, athéisme, agnosticisme) ou en afficher aucune. Pouvoir afficher une opinion et discuter celle des autres.
. Le libre exercice des cultes, limité par les obligations et les interdictions légales (santé, protection des mineurs, liberté de circulation, etc.)
. L’égalité de tous les citoyens devant la loi, quelles que soient leurs options spirituelles, religieuses ou philosophiques.
. l’enseignement public laïque et gratuit, chacun pouvant bénéficier d’une instruction en dehors de toute influence religieuse pour permettre son émancipation.

Fleur fruitière 5.4.22 Jardins Citoyens (13) Tarascon © PhI
Fleur fruitière 5.4.22 Jardins Citoyens (13) Tarascon © PhI

Bibliographie Laïcité

« Qu’est-ce que la laïcité ? » (éd. Vrin) et « Penser la laïcité » (éd. Minerve), Catherine Kintzler.
« Liberté ? Egalité ? » Nadia Geerts, éd. du Cep
« Qu’est-ce que la laïcité ? » (coll. Folio), « Dieu & Marianne, philosophie de la laïcité » (éd. PUF), « Histoire de la laïcité » (éd. Gallimard) ; Henri Pena Ruiz
« L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle » (coll. Points éd. Seuil), Jean-Paul Scot
« ABC de la laïcité » et « ABC de la laïcité pour les jeunes » (éd. Démopolis), Eddy Khaldi
« Dictionnaire de la Laïcité » (éd. Armand Colin 8.16) & « Vivre la Laïcité » (éd. Dunod 1.22) ; Martine Cerf & Marc Horwitz
« Les frontières de la laïcité« , Frédérique de la Morena, éd. LGDJ 6.16 [Juridique]
Livret laïcité, UFAL.org et Clip Laïcité UFAL
« Boîte à outils Laïq » & « La laïcité c’est quoi ?« , Laicite.fr Midi.

Champsaur. Brutinel (05) Laye, vu de la berge du Drac, 2.5.22 © PhI
Champsaur. Brutinel (05) Laye, vu de la berge du Drac, 2.5.22 © PhI

création, 1.5.22