Brèves Infos rassemblées par des laïques d’ici et d’ailleurs
Toponyme de la Révolution
St-Pierre-Avez (sud du 05). « 1789 : Mont-Avez, lors de la séparation de l’Eglise et de l’État, Charles Galis (, alors conseiller général des Hautes-Alpes, modifia le nom en lui ôtant son lien à la religion (Saint-Pierre), le remplaçant par « Mont ». » Wikipédia vu 7.8.23
Evangéliques Prosélytes
Chrétiens évangéliques : la fabrique du lien, 16.3.24 FranceCulture.fr « Le christianisme évangélique est le groupe religieux dont la progression est la plus forte en France. Très populaire dans les communautés issues de l’immigration, ce culte se distingue par des liens sociaux très forts entre fidèles, notamment là où l’Etat et les services sociaux sont absents. […] Et ces églises ouvrent partout, des grandes villes aux banlieues, du périurbain au zone rurale… Certaines mega churches, à l’américaine, sont à la fois sanctuaire, salles d’enseignement biblique, espaces culturels, restaurants, crèches ou librairie… En somme, bien plus qu’un lieu de culte : un espace de solidarité et d’entraide, communautaire et joyeux. Comment expliquer cet élan ? Notamment les conversions des musulmans, cible des efforts du prosélytisme évangélique ? Quelles places ont les prédicateurs du web pour les plus jeunes, qui se retrouvent aussi dans les concerts et festivals de rap chrétien, eux aussi en pleine expansion ? […] »
UFAL Familles LAIQUES,Union des Familles Laïques des Pays et Arrondissements d’Arles & d’Istres – UFAL en PACA.
« Une Esplanade de la Laïcité et un Arbre de la Laïcité sur le parvis le collège Frédéric Mistral d’Arles, près de la place Lamartine et de la gare SNCF (Bouches-du-Rhône) inaugurés par la municipalité, des collégiens, des enseignants et responsables du collège, des laïques avec « Laïcité l’Observatoire d’Arles et de PACA» et UFAL Familles LAÏQUES, le 20 juin 2012«
Inauguration. de « l’Esplanade de la laïcité« , et de « l’Arbre de la Laïcité« , devant le Collègue F. Mistral, à Arles, 20 juin 2012
Collectif Laïque des Bouches-du-Rhône
Istres. Participation au Collectif laïque 13 (associations laïques des BdR), avec Laïcité l’Observatoire PACA-Midi, sous l’égide de l’OLPPI (Observatoire de la Laïcité de Provence et du Pays d’Istres). Outre l’OLPPI, Laïcité l’Observatoire, le CDEEP (Centre Départemental d’Etude et d’Education Permanente) et un autre éphémère observatoire laïque rhodanien.
Droits des Femmes
8 mars, à Arles (13), quelques infos… « La Parole est Notre Liberté« , appel collectif arlésien pour le 8 mars 2021, journée de lutte pour les Droits des Femmes – Rassemblement, à 17 h, le lundi 8 mars, place de la République à Arles
Maintien des Guichets des Gares du Pays d’Arles. « Le directeur des lignes Ouest Provence de la SNCF est venu informer M. Lucien Limousin, maire de Tarascon de la fermeture de la billetterie en gare de Tarascon à compter du 1er novembre prochain. Malgré une fréquentation de la gare en hausse de 13 % cette fermeture serait motivée par « une baisse drastique de l’activité de guichet » écrit le maire.
Nous habitons Tarascon et sa région, usagers SNCF, nous demandons à M. Muselier, président de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, et son prestataire SNCF, le maintien d’un guichet pour les usagers du train (travail, scolaires, tourisme, retraités…).
Transport Public. Des usagers protestent contre la suppression de trains régionaux TER (août 2005), avec l’aide de l’UFAL. Et, des media répercutent l’info (Radio France Provence, La Provence, La Marseillaise).
Jugé trop torride, William Shakespeare banni des écoles de Floride, 9.8.23, Slate.fr, repéré sur Jezebel.com par Thomas Messias. « Être ou ne pas être un censeur : Ron DeSantis ne se pose plus la question. Les cours de psychologie et d’histoire sont également dans le viseur de Ron DeSantis. Ron DeSantis aura décidément fait beaucoup de mal à la Floride. Le gouverneur, principal rival de Donald Trump dans la course à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2024, avait déjà fait des siennes avec le Parental Rights in Education Act. Plus connue sous le sobriquet «Don’t say gay», cette loi interdit de parler d’orientation sexuelle et d’identité de genre à l’école. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? DeSantis ambitionne en fait de bouter la sexualité hors du système scolaire, y compris en pratiquant une censure radicale. Certains cours de psychologie ont longtemps été menacés parce qu’ils incluaient des thématiques liées aux personnes LGBT+, mais pourront finalement être enseignés sans modification, a-t-on appris le 7 août. En revanche, comme l’affirme Jezebel, le camp de la censure a désormais une nouvelle cible : l’œuvre de William Shakespeare. Le média féministe s’appuie sur un article du Tampa Bay Times, quotidien floridien selon lequel les écoles de l’État ne s’appuieront plus désormais que sur des extraits scrupuleusement choisis des pièces de l’auteur britannique. Les œuvres complètes, elles, ne seront plus étudiées, afin d’éviter que des contenus jugés trop sexuels soient enseignés aux élèves. […]«
Fric Public pour Religion Privée ?
Portugal. « Un artiste critique le financement public de la visite du pape et déclenche une polémique, 29.7.23, RFI.fr [Radio France Internationale]. L’artiste de street art portugais Bordalo II a provoqué un scandale en déroulant vendredi 28 juillet un tapis de faux billets géants de 500 euros sur l’autel où le pape François célèbr era une messe lors des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Lisbonne. L’artiste connu surtout pour ses œuvres en relief d’animaux, constituées de plastiques récupéré, voulait dénoncer l’utilisation d’argent public pour l’organisation de cet événement majeur de l’Église catholique, entre le 1er et le 6 août. […]« .
Le drapeau tricolore et Marianne à l’honneur à Mèze et Balaruc (34). UFAL Familles laïques et Laïcité l’Observatoire PACA Midi ont fait voyagé leur bonnet phrygien dans ces communes de l’Hérault, grâce au Comité d’Action Laïque de Mèze et à Olaic34.fr, l’Observatoire de la Laïcité de Coeur d’Hérault. Au programme : dans la mairie, expo d’un concours de dessins sur le drapeau républicain par des écoliers de Mèze, avec une conférence illustrée sur l’histoire de l’emblème aux trois couleurs [CALM]. Et l’après-midi, présence à l’exposition « Toutes Marianne » à Balaruc avec un exposé sur ce symbole de la République [Olaic34.fr]. Des images et un peu d’histoire pour réunir les générations un jour de fête populaire.
Enseignement privé : un séparatisme social qui ne dit pas son nom, Fabienne Federini, sociologue, aoc.media (6.8.23, rediff. du 15.2.23). « Donner encore plus à ceux qui ont déjà plus en prenant aux plus pauvres : tel semble être le mantra de l’Éducation nationale en matière d’accès au système scolaire. Depuis vingt ans, le séparatisme entre enseignement public et privé ne cesse de s’accroître. La mise en place en 2017 des contrats locaux d’accompagnement, loin de réduire cette ségrégation, renforce encore la tendance en élargissant les moyens limités de l’éducation prioritaire, jusque-là réservés au public, à un enseignement privé qui n’en a guère besoin. […]« .
« Don’t Laïk »
Mi-2018, nous publions ce montage des images de Médine, « rappeur identitaire » chantait « crucifions les laïcards » dans une chanson en 2015, année de l’attentat meurtrier de Charlie-Hebdo. Cette année, il est invité par les écolos d’EELV, LFI et la fête de l’Huma. Le quotidien l’Humanité qui lui offre 4 pages pour se défendre des « attaques de l’extrême-droite »… Voir les paroles de : « Don’t Laïk » et de « Don’t Panik«
Mais qu’en pense Marie-Georges Buffet qui avait compris la nocivité des politico-religieux ? Cf. « Laïcité, 30 ans de fracture à gauche » LCP, bonus documentaire. En bonus, les interviews dans la longueur de Marie-George Buffet, Manuel Valls, Jean-Luc Mélenchon et Elisabeth Badinter… contenus dans le documentaire « Laïcité, 30 ans de facture à gauche », 10.20.
« La laïcité est secourue dans ce morceau »
Médine et sa « laïcité » (qui rappelle les discours de certains clercs). Argumentaire de Médine () : « Médine à propos de Don’t Laïk : Ici, il est important de distinguer Laïcisme de Laïcité. Le Laïcisme est une version dévoyée de la laïcité. Ma critique s’adresse à cette dérive exclusive, qui se drape dans la notion d’égalité en stigmatisant le religieux. La Laïcité, qui je le rappelle est secourue dans ce morceau, semble être l’une des solutions au bien vivre ensemble quand elle est appliquée rigoureusement. Par ailleurs, il ne s’agit pas d’attaque envers une quelconque autre confession ou non-confession. Les agnostiques et athées ne sont pas visés dans ce morceau, le croire et le faire-croire est malhonnête. Le catholicisme non-plus d’ailleurs qui fait parti des victimes de ce laïcisme. Il convient forcément de dépasser le caractère provoquant pour en comprendre le fond du propos qui cherche surtout à rassembler. Par ailleurs, si la satire est omniprésente dans mes albums et notamment dans mes derniers morceaux, à l’encontre des différentes formes d’extrémisme (religieux, politique et philosophique), ça n’est que pour rendre le débat serein et équilibré. La provocation n’a d’utilité que pour identifier certains phénomènes pervers, que sont tous les types de fondamentalisme, et dans le but de mieux s’en prémunir. Mes morceaux appartiennent à cette tradition d’oeuvre caricaturiste qui exagère volontairement les représentations pour en extraire son contenu parfois absurde et contradictoire. Il est donc maladroit de m’attribuer des considérations communautaristes, alors que j’en suis précisément le critique. #ImMuslimDontPanik«
Le Conseil d’Etat, le 29.6.23, maintient la neutralité des participants d’une manifestation sportive dans le règlement de la Fédé de Foot Française (FFF) en rejetant des recours visant à imposer le voile dans le stade. Une procédure qui était intentée par des associations communautaristes, Alliance Citoyenne (et son collectif de Hijabeuses), Contre Attaque… ainsi que la LDH, Ligue des Droits de l’Homme. Par contre, la LIDF, la Ligue Internationale des Droits des Femmes s’est portée partie civile pour le maintien de la neutralité (et la non promotion d’un signe patriarcal et d’infériorité des femmes). Sources : [Conseil-Etat.fr] [CharlieHebdo.fr] [Vigilance Laïcité 13 sud] [LIDF] [Alliance Citoyenne] [FFF] – Alliance Citoyennemilitait pour la présence du burqini dans les piscines de Grenoble et de Lyon. Et, dans son communiqué regrettant la décision du Conseil d’Etat, la LDH « oublie » qu’elle était aux côtés d’Alliance Citoyenne « pour défendre la visibilité d’un signe patriarcal, d’inégalité femme-homme », nous précise notre correspondante, Leïla A.
Femmes
Angela Davis, face communautariste
Angela Davis (4/4), Messagère 18.8.23 FranceCulture.fr (avec Françoise Vergès, Assa Traoré, C. Taubira…) Selon Valérie Pécresse, » le nom d’Angela Davis ne fait pas consensus » car trop radical. Pourtant, 50 ans après son emprisonnement, et avec la publication de nombreuses essais qui ont fait date, elle semble être la messagère idéale pour comprendre le monde d’aujourd’hui […]« [L. Amik : « on peut s’étonner de la présence simultanée de F. Vergès et de A. Traoré, deux militantes communautaristes « décoloniales », surtout de la seconde invitée]
Robert Crumb, trois films et plus : Crumb, documentaire de T. Zwigoff, 165 mn, éd. Compagnie des Phares et des Balises 2012 [chronique de sortie du DVD, ChaosReign.fr] # Mediathèque d’Arles (13)
Mister Sixties, R. Crumb, éd. Cornelius.fr 3.11, 104 pp. # Mediathèque d’Arles (13)
Sur La Draille Transhumante, « La Routo.eu », le GR 69, de la Basse-Provence au Piémont (carte). Un chemin traditionnel de transhumance franco-italien [pour changer du « méconnu » chemin de Compostelle] qui part d’Arles, puis : Salon, Aix, Rians, Vinon-sur-Verdon, Manosque, Valensole, Digne, Seyne, Barcelonnette, col du Roburent, pour finir à Borgo San Dalmazzo (vers Cunéo). « Far La Routo » [sur le tronçon La Javie-Barcelonnette, voirPassion Rando FFR n° 63, printemps ’22][vidéo FFR 7 m 42] # Multi-Mediathèque Laïq !
Exposition « C’est mon GENRE » de Femmes Solidaires d’Arles(avec la MDVA, UFAL Familles Laïques et la LDH Arles). Du 13 février au 3 mars 2023 à la Maison de la Vie Associative 3, bd des lices 13200 Arles. Cette EXPO comporte 14 panneaux identifiant des situations de SEXISME dont peuvent être victimes les filles et les garçons. Elle s’adresse directement aux enfants entre 3 et 11 ans à travers des histoires simples, extraites d’albums publiés par les éditions Talents Hauts. Expo de Femmes Solidaires éditée par Clara Magazine ».
Wokisme ou Eteignoir de l’Esprit Critique ?
Conférence-débat « Comment le wokisme menace la laïcité », Nadia Geerts, universitaire et essayiste laïque belge, invitée du Cercle Condorcet 84, de la Société d’Action et d’Etudes Laïques avec l’UFAL 13 PACA, a rassemblé plus de cinquante personnes dans la mairie d’Avignon, le 16 février. La philosophe a analysé les mécanismes de ce nouvel ordre moral qui tente de disqualifier les combats universalistes, progressistes, laïques, féministes et antiracistes. Une mouvance idéologique anglo-saxonne qui aimerait effacer la « fonction émancipatrice de la laïcité » au profit d’une « dictature du ressenti », d’une « hypersensibilité sélective » hyper-moralisatrice, qui place au premier plan, la « race » et le genre avant la condition sociale, qui refuse tout débat et impose violemment sa politique en refusant l’approche et le doute scientifiques au nom d’un dogme et du culte de la victime. Une intervention pédagogique qui a permis de découvrir ce qui concerne autant les horizons européens que ceux d’outre-atlantique. [La religion woke]
Infos Rassemblées par des Laïques d’ici et d’ailleurs
Wokisme ou Eteignoir de l’Esprit Critique ?
Conférence-débat « Comment le wokisme menace la laïcité », « Nadia Geerts, universitaire et essayiste laïque belge, invitée du Cercle Condorcet 84, de la Société d’Action et d’Etudes Laïques avec l’UFAL 13 PACA, a rassemblé plus de cinquante personnes dans la mairie d’Avignon, le 16 février. La philosophe a analysé les mécanismes de ce nouvel ordre moral qui tente de disqualifier les combats universalistes, progressistes, laïques, féministes et antiracistes. Une mouvance idéologique anglo-saxonne qui aimerait effacer la « fonction émancipatrice de la laïcité » au profit d’une « dictature du ressenti », d’une « hypersensibilité sélective » hyper-moralisatrice, qui place au premier plan, la « race » et le genre avant la condition sociale, qui refuse tout débat et impose violemment sa politique en refusant l’approche et le doute scientifiques au nom d’un dogme et du culte de la victime. Une intervention pédagogique qui a permis des constats qui concernent autant les horizons européens que ceux d’outre-atlantique. » [La religion woke]
Expo « C’est mon GENRE »
Exposition « C’est mon GENRE » de Femmes Solidaires d’Arles(avec la MDVA, UFAL Familles Laïques et la LDH Arles). Du 13 février au 3 mars 2023 à la Maison de la Vie Associative 3, bd des lices 13200 Arles. Cette EXPO comporte 14 panneaux identifiant des situations de SEXISME dont peuvent être victimes les filles et les garçons. Elle s’adresse directement aux enfants entre 3 et 11 ans à travers des histoires simples, extraites d’albums publiés par les éditions Talents Hauts. Expo de Femmes Solidaires éditée par Clara Magazine ».
Maîtres d’école, « journal tenu de 1768 à 1885 par quatre instituteurs appartenant à la même famille picarde (environs de Compiègne), de Jacques Lecugy [Moustiers 04] éd. Encre de nuit [1.23, 140 pp. 12,95 €, ISBN978-2-84860-038-3]. Le manuscrit de cet ouvrage, dont [Jacques Lecugy] a assuré la transcription, les notes de commentaire, les textes de contextualisation et la parution en liaison avec l’éditeur, [lui] avait été communiqué par la descendante de cette famille. Le livre [est préfacé par] Jean-Louis Bianco, ancien ministre, ancien président du Conseil général 04 et ancien président de l’Observatoire de la laïcité. Ce « petit trésor », comme l’a qualifié le préfacier, qui raconte, pendant plus d’un siècle, de Louis XV à Jules Ferry, les pieds dans la glèbe, la lente et difficile genèse de l’école publique, l’émergence de l’esprit de laïcité, la reconnaissance de la profession d’instituteur et même l’apparition de l’éducation permanente,devrait […] être lu avec profit, au premier chef par tout aspirant professeur des écoles, mais aussi, probablement, par tout enseignant. et par toute personne éprise de laïcité. L’émotion qu’il suscite chez quelques premiers lecteurs permet de penser que son lectorat devrait d’ailleurs s’élargir à une part importante de ce qu’on appelle le grand public. […] L’histoire qu’il relate dépasse évidemment le seul territoire picard et concerne l’ensemble de la France. Une émission de radio (Europe 1) a permis à Jean-Louis Bianco de le présenter aux auditeurs de cette station. Jean-Paul de Gaudemar, ancien Directeur de l’Enseignement scolaire au ministère de l’Education nationale, ancien recteur d’académie (Aix-Marseille) a, par ailleurs, rédigé un article intitulé « Recension » destiné à une revue spécialisée en éducation.«
Débat ou Mise à l’index ?
Race ou Classe ?
« Race », sorcellerie, racisme, 10.2.22, [Agone.org] L’Ordre médiatique, Gérard Noiriel. « Ceux qui créent et recréent la race aujourd’hui, ce ne sont pas seulement la foule qui tue un jeune afro-américain dans une rue de Brooklyn ou ceux qui rejoignent le Klan ou l’ordre blanc. […] Ce sont ces hommes “de gauche” et ces universitaires “progressistes” qui vont développer leur propre version de la race, dans laquelle les schibboleths * neutres, “différence” et “diversité” remplacent des mots comme “esclavage”, “injustice”, “oppression” et “exploitation” et qui veulent nous faire oublier, ce faisant, que l’histoire de ces mots est tout sauf neutre. ». Ces lignes ne sont pas extraites du livre Race et sciences sociales, que nous avons publié, Stéphane Beaud et moi, en janvier 2021. Jamais nous n’aurions osé critiquer avec autant de véhémence ceux de nos collègues qui alimentent la « question raciale ». On aurait donc pu penser que ces propos, tirés d’un ouvrage paru en français quelques moins plus tard, déclencheraient une polémique comparable à celle que nous avons subie l’an dernier. Les adeptes de « l’intersectionnalité » auraient dû dénoncer un discours typique des vieux mâles blancs arc-boutés sur leurs privilèges, enfermés dans leur provincialisme franco-français, qui ignorent les recherches de la nouvelle génération sur la question raciale. Celles et ceux qui nous expliquent doctement ce que signifie être « progressiste » aujourd’hui auraient pu y voir une nouvelle preuve du « vent de réaction (qui) souffle sur la vie intellectuelle » pour reprendre une expression de Didier Fassin dans AOC. Pourtant, ce livre n’a pas provoqué ce genre de dénigrement. En dehors du Monde diplomatique, la presse de gauche l’a ignoré et la presse de droite n’a pas jugé utile de s’en emparer pour alimenter ses diatribes contre les « déconstructeurs ». Ce silence s’explique par le fait qu’aucun des arguments qu’avancent celles et ceux qui confondent la polémique et la discussion scientifique ne peut s’appliquer aux deux autrices de cet ouvrage, écrit par une historienne (Barbara Fields) et une sociologue (Karen Fields) qui présentent un profil « intersectionnel » au-dessus de tout soupçon [1]. Ces deux femmes, connues aux États-Unis pour leur engagement sans concession contre le racisme et issues d’un milieu modeste du Sud, se définissent en effet elles-mêmes comme « afro-américaines ». Comme leur travail ne pouvait être récupéré ou déformé par les deux camps qui s’affrontent continuellement aujourd’hui sur la question raciale, le silence a remplacé la polémique. […]«
Race & Science
Race et sciences sociales. Essai sur les usages publics d’une catégorie, Stéphane Beaud & Gérard Noiriel, coll. Épreuves sociales, éd. Agone, 22 € » Pour les marxistes, les ouvriers qui manquaient de « conscience de classe » étaient aliénés, victimes de l’idéologie dominante. Grâce aux intellectuels qui disposaient de la bonne théorie révolutionnaire, ils retrouveraient leur véritable identité. À l’opposé, Bourdieu défend l’idée que c’est en respectant l’autonomie de la science que le sociologue peut échapper aux travers de l’intellectuel engagé et la sociologie jouer un rôle utile dans la cité. Car produire des connaissances sur les acteurs du monde social, ce n’est pas parler à leur place, ni leur dire comment se comporter. Là où règnent les injustices, les inégalités et les discriminations, c’est avant tout à mettre en lumière ces vérités que la science sociale doit s’attacher. ». La « question raciale » occupe désormais la place publique. Les auteurs de ce livre ont voulu sortir de l’agenda médiatique et politique et mettre le débat sur le terrain de l’autonomie des sciences sociales. Ils reviennent sur l’histoire des enjeux politiques et savants qui se sont noués au XIXe siècle autour de la notion de race, pour éclairer les débats actuels et les inscrire dans la continuité de la science sociale telle que la concevaient Durkheim, Weber et Bourdieu. Pour ne pas s’en tenir à des visions trop générales ou théoriques, ils proposent aussi l’analyse d’un « scandale racial » particulier, celui des « quotas » dans le football. […]« .
Identitaire ?
La violence symbolique dans le monde universitaire français, 18.2.23, [Agone.org] L’Ordre médiatique, Gérard Noiriel. Pour finir cette série de blogs sur « les médias sociaux, le journalisme et la crise des sciences sociales », je voudrais montrer comment s’exerce aujourd’hui la violence symbolique au sein même de la recherche savante. C’est dans ce but que je commencerai par analyser le dernier argument développé par Didier Fassin pour discréditer notre travail dans le compte rendu publié par la revue en ligne AOC. À propos du livre qu’il a dirigé avec Éric Fassin, De la question sociale à la question raciale, Didier Fassin nous reproche de ne pas avoir compris que son objectif était de passer d’une « politique identitaire » à une « politique des minorités ». Pourtant,son texte donne un exemple flagrant de raisonnement identitaire. Pour expliquer le « mystère » qui nous a rendus « diaboliques », il mobilise en effet des arguments empruntés à la problématique des « représentations », qui peuvent se résumer en un mot : « aveuglement ». Outre l’aveuglement à la couleur et l’aveuglement face à la puissance de ses raisonnements, il a repéré aussi – en ce qui me concerne en tout cas – un aveuglement sur moi-même en raison de mes origines. Dans l’introduction de l’un de mes livres, j’avais expliqué que j’ai connu dans l’enfance des formes de « mépris de classe », lorsque ma famille vosgienne a émigré en Alsace, dans une petite ville bourgeoise ; ce qui a joué un rôle important dans l’orientation ultérieure de mes recherches sur l’histoire de l’immigration. Didier Fassin voit, dans ce passage, ce qu’il appelle « une clé de lecture », qu’il présente ainsi : « Il est remarquable qu’il ne voie pas que, ce qui le différenciait plus encore des jeunes d’Afrique du Nord, c’était le regard racisé qui pesait sur ces derniers et la douloureuse histoire coloniale dont ils étaient en train de se libérer. Or, c’est précisément ce genre de point aveugle que mettent en évidence les études qu’il critique. » […]«
Racialisation
Le savant, le polémiste et le « racisme de l’intelligence », 16.2.23, Agone.org / L’Ordre médiatique, Gérard Noiriel. « J’ai centré le troisième volet de mes blogs concernant « les médias sociaux, le journalisme et la crise des sciences sociales » sur la virulente campagne médiatique, alimentée par les réseaux sociaux et relayée par un certain nombre d’universitaires, dont notre livre Race et sciences sociales a fait l’objet. Cette polémique est une nouvelle preuve, à mes yeux, que dans un espace public dominé par les médias sociaux, le fait même de défendre l’idéal des grands intellectuels de l’époque précédente est devenu obsolète, incompréhensible même. Étant donné que, dans la conclusion de notre ouvrage avec Stéphane Beaud, nous avons insisté sur le rôle que joue la racialisation du discours public dans l’affaiblissement des luttes collectives, c’est surtout ce point qui a mis le feu aux poudres. Parmi celles et ceux qui se sont lancés dans cette campagne de dénigrement, beaucoup font partie de la nouvelle génération des intellectuels intermédiaires issus de l’immigration post-coloniale. Une analyse sérieuse de leurs arguments aurait exigé une étude sociologique approfondie, qu’il ne m’était pas possible de développer dans ce blog. […]«
Collage Féministe
Obscur ?« N’y voyez aucun rejet de l’ensemble des collages féministes, mais certains sont un peu « obscurs » pour le profane qui ne connaît pas ce vocabulaire. Apt (84) 3 déc. ’21 à 20 h 03 (au sortir de la projection d’un film sur la liberté d’expression et la laïcité (Les 3 Vies du Chevalier de la Barre, film à conseiller). » Merci à Id@idavidal