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- « La vie de ma mère« , Jonquet Thierry, éd. Gallimard 10.01, coll. Folio n° 3585, 147 pp. ISBN 2-07-042072-8. Voir également la version coll. FolioPlus Classiques avec dossier pour les scolaires. [Roman noir « il vit sa vie tant bien que mal et la raconte dans son langage à lui, le môme des cités »] découvert parmi les occasions de la Maison de la Presse (83) en 2016.
- « Le goût de Noël« , « textes choisis et présentés par Sandrine Fillipetti », éd. Mercure de France 10.15, coll. Le Petit Mercure, 132 pp. 8 €, ISBN 978-2-7152-4163-3. « Au menu des réjouissances, entre douceur du cérémonial, plénitude mystique et heure du crime se dégustent les textes de Alphonse Allais, Isaac Asimov, Truman Capote, John Cheever, Paul Claudel, Agatha Christie, Roland Dorgelès, Nicolaï Vassilievitch Gogol, Ernst Jünger, Theodor Kröger, Selma Lagerlöf, Thomas Mann, Guy de Maupassant, Armistead Maupin, Henry Murger, Pierre Alexis de Ponson du Terrail, Michel Tremblay… » (texte de l’éditeur)
- « Le père Noël supplicié« , éd. du Seuil, coll. La librairie du XXIe siècle, 61 pp. 12 €, ISBN 978-2-02-133527-9 (Librairie Lettres Vives (13) Tarascon, 12.16). « 23 déc. [1951] à Dijon. Sur le parvis de la cathédrale on brûle un père Noël.«
« Pour une République vraiment laïque » [candidature de M. Jean-Luc Mélenchon]. Le #3 des« Livrets de la France insoumise » aborde le thème de la laïcité. Il a été préparé par un groupe de travail animé par Mathieu Dupas, doctorant en droit constitutionnel, et Catherine Sintes, militante laïque. Il a été diffusé à l’occasion de l’anniversaire de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. […] remarques sur le document [à adresser à] : livret-laicite@jlm2017.fr ». [Petite info reçue de Claude Testanière de Manosque, 21.1.17]. Laïcité Midi / Laicite.fr ne soutient aucune candidature et soumet à la critique l’ensemble des candidatures et personnages politiques. Nous constatons que M. Mélenchon a plus de mal à prononcer le terme « islamiste » que l’intellectuel musulman, M. Ghaleb Bencheikh (animateur des émissions Islam sur télé France 2 et Questions d’islam sur radio France Culture) ! Voir l’émission de FOG sur télé France 5, « Les grandes questions. Comment penser l’après 7 janvier 2015« en janvier 2015, Avec F. O. Giesbert, M. Pingeot, E. Abécassis et G. Muhlmann, J. L. Mélenchon, A. Del Valle et G. Bencheikh ». 21.1.17
- « Être Charlie, c’est continuer à vivre comme avant, malgré la peur » 6.1.16 émission Hashtag, FranceCulture.fr « C’est une expression qui avait rallié des millions de personnes à travers le monde dès le 7 janvier 2015. Deux ans après, « je suis Charlie » rappelle des émotions et des souvenirs, mais ces quelques mots pointent aussi les défis auxquels la France est confrontée. ».
« Il n’y avait ni lune ni étoiles. Le ciel ne parlait pas…« , « Le Tambour des larmes : roman Beyrouk » (1957-….). Auteur / LE TAMBOUR DES LARMES de BEUROUL – Editions Elysead Tunis 4/5 « Il n’y avait ni lune ni étoiles. Le ciel ne parlait pas. Les dunes et les arbres avaient fondu dans un noir sidéral. L’univers avait tout avalé ». C… Françoise Rougier – Le 20 décembre 2016″.
« Le terrorisme en face. [L’émission Répliques, 7.1.17] reçoit deux chercheurs rompus au nouvel environnement mondial : le politologue François Burgat et le spécialiste de l’islam Gilles Kepel. Les temps changent : la langue française aussi. Notre vocabulaire en effet ne cesse de s’enrichir : le hijab, la burqa, le niquab, l’abaya, la charia, la fitna, la jâhiliyya, la taqiya et… biensûr le jihad ont fait en l’espace de quelques années leur entrée fracassante dans l’information mais aussi dans la conversation commune et s’ils sont là, ces mots venus d’ailleurs, c’est qu’ils font signe vers une réalité nouvelle et qu’ils nous préoccupent. Peut être avons-nous un mal fou à les appréhender c’est pourquoi j’ai invité deux chercheurs rompus au vocabulaire dont nous faisons le difficile apprentissage. [« La fracture, le livre de Gilles Kepel, co-édition Gallimard/FranceCulture]. Intervenants : François Burgat : politologue, directeur de recherches au CNRS (Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman / IREMAM – Aix en Provence) ; Gilles Kepel : Spécialiste de l’islam et du monde arabe contemporain, Gilles Kepel anime le séminaire « Violence et dogme » à l’École normale supérieure et enseigne à l’Institut d’études politiques de Paris. »
« La fracture« , Gilles Kepel, co-édition Gallimard/FranceCulture].
Conçu autour des chroniques radiophoniques que Gilles Kepel a tenues chaque semaine sur France Culture entre les étés 2015 et 2016, La Fracture restitue en contexte cette année terrible et plaide pour un engagement lucide de nos concitoyens. De la tuerie de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, à l’assassinat du père Hamel, le 26 juillet 2016, le terrorisme islamiste a causé la mort de deux cent trente-neuf personnes en France. Et des listes de cibles incitent des «lions solitaires» à continuer le massacre. L’objectif de ces provocations meurtrières est de fracturer la société française par une guerre civile larvée dressant, au nom d’une religion dévoyée, un nouveau prolétariat d’enfants d’immigrés contre les classes moyennes. Pour y parvenir, les djihadistes tentent d’embrigader les musulmans de France, qui leur sont massivement hostiles. Des stratégies de rupture sont mises en œuvre afin de souder cette communauté contre l’«islamophobie» imputée à la société. Cela nourrit la propagande de politiciens qui cherchent leur avantage en vue des élections de 2017, tombant dans le piège des terroristes alors même que la patrie est en danger, tandis que l’Europe se fissure et que le Moyen-Orient explose. Directeur de la chaire Moyen-Orient-Méditerranée à l’Ecole normale supérieure et professeur à Science Po, Gilles Kepel a produit sur France Culture en juillet 2014 une Grande Traversée : « Retour d’Egypte », ainsi que la chronique « Le monde selon Gilles Kepel » de septembre 2015 à juin 2016. » Texte de FranceCulture/RadioFrance.
« La Fracture de Gilles Kepel. Entretien sur Gallimard.fr fin 2016 – « Entre janvier 2015 et juillet 2016, le terrorisme djihadiste a tué près de deux cent quarante personnes en France. Il a pour objectif de fracturer la société française en déclenchant une guerre de religions du XXIe siècle, portée par le clivage social entre le nouveau prolétariat constitué par les enfants des immigrés et les classes moyennes – en suscitant “ l’islamophobie ”. Construit autour des chroniques radiophoniques tenues sur France Culture entre les étés 2015 et 2016, La Fracture restitue le contexte de cette année terrible et plaide pour un engagement lucide des Français devant des défis sans précédent, exacerbés par les échéances électorales de 2017. ». Quelle est cette fracture qui donne son titre à l’ouvrage ? L’objectif primordial du terrorisme djihadiste est de fracturer la société française par la multiplication des attentats, de manière à ce que la population se retourne contre les musulmans. Les djihadistes enfoncent systématiquement ce coin, et, malheureusement, un certain nombre de politiciens, dans la perspective à courte vue de 2017, jouent avec cette fracture. Les uns tentent d’attirer le vote communautaire pour être élus et favorisent le clientélisme par rapport à l’intérêt national ; d’autres, au contraire, stigmatisent pour faire le plein de voix identitaires et construire une France d’exclusion, et non d’inclusion. […] »
« Trois jours en banlieue avec « Charlie » sous le bras. Angélique Kourounis, journaliste notamment pour #CharlieHebdo [et #FranceCulture], raconte le making-of de son reportage publié dans l’hebdomadaire le 20 janvier 2016 « Trois jours en banlieue avec Charlie sous le bras ». Un an après l’attentat, la journaliste s’est rendue à Colombes et à Saint-Denis à la rencontre de ceux dont on disait qu’ils n’avaient pas manifesté pour clamer « Je suis Charlie » : débats animés, regards noirs et échanges parfois tendus… A la fin, l’impression qu’une minorité impose ses vues à une majorité qui reste silencieuse… » VOIR la page, en ENTIER, FranceCulture.fr
« Être Charlie, c’est continuer à vivre comme avant, malgré la peur » 6.1.16 émission Hashtag, FranceCulture.fr « C’est une expression qui avait rallié des millions de personnes à travers le monde dès le 7 janvier 2015. Deux ans après, « je suis Charlie » rappelle des émotions et des souvenirs, mais ces quelques mots pointent aussi les défis auxquels la France est confrontée. ».
« Deux ans après Charlie, Patrick Pelloux : « Tant qu’il n’y a pas de kalachnikov, tout va bien » 6.1.17 LeQuotidienDu Medecin. Le Dr Patrick Pelloux commémore à sa façon, avec sa colère, son désespoir, sa confiance dans « le rire » et l’« irrévérence »…, l’attentat qui a coûté la vie il y a deux ans à ses amis de « Charlie Hebdo ». LE QUOTIDIEN : Le 7 janvier marque la « commémoration » de l’attentat contre « Charlie Hebdo ». Comment, vous qui l’avez vécu de très près, saluez-vous la mémoire de cet événement ? Dr PATRICK PELLOUX : Il est toujours difficile de savoir ce que représente une commémoration… Mais c’est un moment important pour ne pas oublier les personnes qui sont mortes. Le 7 janvier 2015, pour la première fois, une rédaction a été attaquée et décimée. Il faut repartir sur l’histoire même de ce drame. « Charlie Hebdo » a toujours représenté, avec « le Canard enchaîné », l’irrévérence, le devoir de blasphème. Les intégristes islamiques le savaient, ils avaient préparé de longue date leur attentat qui ciblait des pointures du journalisme et de l’humour. Et ils ont atteint, aussi, des personnes comme Elsa Cayat, une immense psychiatre, et l’économiste Bernard Maris… Et puis les dessinateurs… Le manque que leur disparition entraîne depuis 24 mois est terrible ! Charb faisait partie de mon existence, et puis Cabu, Tignous, Honoré, Wolinski… Personne ne les égale aujourd’hui dans le dessin de presse. Après l’attentat à « Charlie », l’équipe avait titré « Tout est pardonné ». Peut-on vraiment pardonner ? Pardonner ? Jamais, jamais, jamais ! Ne pas haïr est une chose, mais pardonner ces actes terroristes, jamais. On peut tout pardonner tant qu’il n’y a pas la mort au bout, tant que l’irréparable n’est pas commis. J’ai pris l’habitude de dire que tant qu’il n’y a pas de kalachnikov, tout va bien. Je ne peux pas pardonner car tout a changé, même si je savoure chaque jour le fait d’être vivant. Ils ont tué mes amis, j’aurais dû être tué – j’ai arrêté de dire que je suis à moitié mort, mais j’aurais dû être assassiné puisque j’aurais dû être présent à cette conférence de rédaction. Je ne peux pas pardonner ça. […] »
« Peut-on outrager Dieu ? La question du blasphème .Liberté d’expression pour certains, critique des religions pour d’autres, la question du blasphème déchaîne aujourd’hui les passions. Illustration à travers des exemples artistiques récents. http://www.arte.tv/guide/fr/061703-000-A/peut-on-outrager-dieu
Alors que la religion ne cesse de gagner en importance, le blasphème est devenu au cours des dernières années un sujet brûlant. Défenseurs de la liberté d’expression et partisans du respect des religions s’affrontent au sein d’un débat passionné. Ce phénomène n’a rien de nouveau, car les artistes et caricaturistes détournant des symboles confessionnels ou s’en prenant volontairement à des institutions religieuses ont toujours été confrontés à ce type d’accusations. Cependant, de la fatwa à l’encontre de l’écrivain Salman Rushdie à l’attentat qui a endeuillé Charlie Hebdo, en passant par les critiques suscitées par l’artiste autrichien Hermann Nitsch, les dernières décennies l’ont réactivé de façon inédite. Retraçant l’histoire du blasphème dans l’art et donnant la parole aux deux « camps », ce documentaire évoque d’autres œuvres considérées comme blasphématoires, ainsi que leurs conséquences pour leurs auteurs : poulet crucifié de l’artiste autrichienne Deborah Sengl, caricatures de Mahomet réalisées par le dessinateur danois Kurt Westergaard, films chocs d’Ulrich Seidl… »
Amine El Khatmi, un jeune élu socialiste d’Avignon, est victime depuis quelques jours d’une violente campagne d’insultes et de menaces sur Twitter. 28.1.16, 20minutes.fr/marseille. Se faisant traiter « d’Arabe de service », de « collabo », de « traitre », de « carpette » ou de « beur domestique », il a déclenché une avalanche de haine en réagissant à la dernière émission des Paroles et des actes, diffusée sur France 2. Ce jour-là, sur le plateau de télévision, une professeure d’anglais Wia Berhouma, proche apparemment des Indigènes de la République, s’en prend pendant de longues minutes au philosophe Alain Finkielkraut, le qualifiant de « pseudo-intellectuel », « vaseux » et « approximatif » et terminant sa tirade par un « taisez-vous Monsieur Finkielkraut ».
Djemila Benhabib gagne son procès : les islamistes n’imposeront pas leur loi aux tribunaux ! Mardi 13 Décembre 2016 à 18:50 Martine Gozlan. La journaliste et essayiste Djemila Benhabib, Prix international de la laïcité, était traînée en justice par les islamistes pour diffamation. Un procès symbole qui s’est tenu à Montréal fin septembre. Le jugement est tombé ce 13 décembre… [Edit 13 décembre] Victoire pour Djemila Benhabib qui a été mise hors de cause ce mardi par la Cour supérieure de Montréal. Celle-ci a estimé qu’il n’y avait pas eu de diffamation à l’encontre des Ecoles musulmanes de Montréal, que rien ne démontrait la volonté de l’essayiste de causer préjudice à leur réputation et qu’il s’agissait bien là de la pure liberté d’expression, de celle qui permet de favoriser les débats. « Nous avons gagné ! Justice a été rendue. Merci à mon avocat et à tous mes soutiens. Merci mille fois ! », a réagi Djemila Benhabib sur Twitter. http://www.marianne.net/djemila-benhabib-gagne-son-proces-les-islamistes-n-imposeront-pas-leur-loi-aux-tribunaux-100246685
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http://www.20minutes.fr/people/1976043-20161207-edouard-baer-defend-jean-luc-melenchon-reconnait-plus-bella-hadid Edouard Baer soutient Mélenchon contre le « harcèlement » des caméras. Pour Edouard Baer, Jean-Luc Mélenchon « est un génie ». Le comédien français, qui a accordé une interview à So Film, estime que le candidat de gauche à la présidentielle est, avec Christiane Taubira, l’un des « grands orateurs français ». « Hélas, il se fait piéger par les caméras en oubliant tout le temps que les spectateurs ne voient pas le journaliste », avance-t-il, en faisant référence au « harcèlement » exercé par Cyrille Eldin dans sa pastille Eldin reporter sur Canal +. « Quand une caméra arrivait sur Mélenchon, on pouvait se dire : « Oh putain, ce type est odieux », poursuit Edouard Baer. Alors qu’on ne savait pas que ça faisait 8 heures que la caméra essayait de l’accompagner dans les toilettes (…), quand il éternuait et quand il se grattait le nez. (…) La subtilité du montage échappe au téléspectateur. Il n’y a aucune charte éthique là-dessus. » ttp://www.20minutes.fr/people/1976043-20161207-edouard-baer-defend-jean-luc-melenchon-reconnait-plus-bella-hadid
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http://www.saphirnews.com/Jean-Pierre-Chevenement-Je-veux-faire-emerger-des-elites-republicaines-musulmanes_a23227.html – http://www.saphirnews.com/Jean-Pierre-Chevenement-Je-veux-faire-emerger-des-elites-republicaines-musulmanes_a23227.html
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« Sois Comme Le Palmier, à La Détermination Sublime, Qui, En Réponse Aux Pierres Qu’on Lui Jette, Laisse Tomber Des Dattes. »
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VIDEO. Quand les femmes deviennent indésirables dans les lieux publics. Aujourd’hui, des associations alertent sur ces quartiers où les femmes deviennent indésirables dans l’espace public. Se promener en jupe ou boire un café en terrasse peut alors devenir un vrai défi pour elles. http://www.francetvinfo.fr/societe/societe-quand-les-femmes-sont-indesirables-dans-les-lieux-publics_1958225.html France 2France Télévisions Mis à jour le 08/12/2016 | 14:21 publié le 07/12/2016 | 22:55 Ces terrasses de café et ces rues qui ont un point commun : les femmes semblent effacées. Dans certains quartiers populaires, les hommes occupent les lieux publics et les femmes subissent. France 2 a suivi deux militantes de La Brigade des mères dans une banlieue de la région parisienne. Nadia Remadna et Aziza Sayah se battent pour la liberté des femmes dans ces quartiers. Pour démontrer la réaction des hommes, elles les filment en caméra cachée.
« Il fallait briser cette loi du silence ». Dans ce bar, il n’y a que des hommes peu accueillants. Le patron n’a pas envie de discuter et d’autres hommes sont choqués de voir ces femmes. « Dans ce café, il n’y a pas de mixité », assure sèchement un homme. Aller dans un bar, ici à Sevran (Seine-Saint-Denis), c’est braver un interdit pour une femme. Pourquoi les hommes rejettent-ils les femmes ? C’est un problème de tradition, de culture, mais aussi de religion, selon ces militantes. « Il fallait briser cette loi du silence », explique à franceinfo Caroline Sinz, journaliste à France 2 et auteure de cette enquête. « J’espère que je n’ai pas été caricaturale. Je n’ai pas pointé du doigt, j’ai posé les choses. A chacun de se faire son idée. Je ne regarde pas les choses avec une orientation politique mais il fallait dire ‘attention, regardez le sort de ces femmes’. »
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« Quand les femmes deviennent indésirables dans les lieux publics » : une journaliste de France 2 veut « briser la loi du silence ». http://www.francetvinfo.fr/societe/quand-les-femmes-deviennent-indesirables-dans-les-lieux-publics-une-journaliste-de-france-2-veut-briser-la-loi-du-silence_1959221.html propos recueillis par Vincent Daniel France Télévisions Mis à jour le 08/12/2016 | 14:37publié le 08/12/2016 | 14:10Le « 20 heures » a diffusé jeudi un reportage consacré à des femmes qui alertent sur des quartiers dans lesquels elles ne sont plus les bienvenues. Pour franceinfo, l’auteure de l’enquête revient sur le sens de sa démarche. « Effrayant », « effarant », « courageux reportage »… Après la diffusion d’un sujet consacré aux femmes, jugées indésirables dans certains lieux publics, jeudi 7 décembre, dans le journal de 20 heures sur France 2, les réactions sont très nombreuses. La vidéo fait partie des plus consultées sur franceinfo. >> VIDEO. Quand les femmes deviennent indésirables dans les lieux publics.
Dans ce reportage, réalisé en banlieue parisienne et près de Lyon, on peut voir des femmes rejetées par des hommes dans des endroits pourtant officiellement ouverts à tous. Caroline Sinz, journaliste au service société de France 2 et auteure de l’enquête, explique à franceinfo les conditions de tournage et les obstacles qu’elle a rencontrés.
Franceinfo : Quelle est la genèse de votre reportage ? Caroline Sinz : Il s’agit au départ d’une demande de David Pujadas en vue d’un sujet sur les femmes dans l’espace public. Je sais que cette question est délicate. Au fil de mes recherches, j’ai pris conscience que le problème est plus lié à la culture, à la tradition et à la religion quand on est dans certains quartiers.
Mais il faut avoir à l’esprit que les femmes ont des problèmes partout. J’ai moi-même été victime de viol, dans le cadre de mon travail [en Egypte, en 2011]. J’ai vécu ce que vivent de nombreuses femmes victimes de violences sexuelles : on met en doute notre parole, on nous met à l’écart, on nous reproche d’avoir parlé… Mon reportage est filmé dans des banlieues, mais on pourrait aussi parler de certaines campagnes en France.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de votre enquête ? Lorsque j’ai commencé, j’ai été surprise par le nombre de refus que j’ai essuyés, de la part de femmes qui sont pourtant membres d’associations mais qui n’ont pas envie de passer à la télévision. Elles ont peur, elles ont déjà manifesté dans de nombreuses villes et elles ont été insultées et agressées. Alors pour ne pas subir des pressions ou des menaces, elles se taisent ou s’autocensurent.
J’ai contacté des femmes à Aubervilliers, à Toulouse, des femmes du Planning familial qui m’ont confirmé un recul des droits partout en France… Mais toujours ce refus de parler. Il fallait briser cette loi du silence. Et j’ai fini par rencontrer des militantes de La Brigade des mères à Sevran et des femmes pas encore très organisées dans la banlieue lyonnaise.
Plusieurs fois lors de nos tournages, nous avons été arrêtées, on se faisait suivre et on écoutait ce que l’on disait. J’ai pu constater les craintes des femmes, la réduction de leur espace public et les injures à caractère sexuel.
« Plusieurs fois lors de nos tournages, nous avons été arrêtées, on se faisait suivre et on écoutait ce qu’on disait. J’a pu constater les craintes des femmes, la réduction de l’espace public et les injures à caractère sexuel » Caroline Sinz à franceinfo
[…] Ne craignez-vous pas d’être accusée de dresser un portrait caricatural des banlieues ? J’espère que je n’ai pas été caricaturale. Je n’ai pas pointé du doigt, j’ai posé les choses. A chacun de se faire son idée. Je ne regarde pas les choses avec une orientation politique mais il fallait dire ‘attention, regardez le sort de ces femmes’. Depuis 2005 et les émeutes des banlieues, les médias y retournent trop peu… Mais la réalité est là. Des femmes de tous les bords politiques, du FN, d’extrême gauche, du PS ou de droite, manifestent et luttent contre la peur pour dénoncer la réduction de leurs libertés.
Je ne suis pas surprise par l’ampleur des réactions. La question concerne beaucoup de femmes, insultées, harcelées, agressées. C’est un sujet quotidien. La liberté et le droit des femmes, les injustices qu’elles subissent, sont toujours des sujets.
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création, 1.1.17