Infos brèves glanées par des laïques, d’ici et d’ailleurs
Laïcité
Sorties Scolaires
Sorties Scolaires. « Texte de Eddy Khaldi, président de la Fédération nationale des DDEN (délégués départementaux de l’éducation nationale) sur le port de signes religieux par les accompagnateurs de sorties scolaires. Propos tenus, en audition, au Sénat devant la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication le 16 oct. 2019. La nature de la sortie scolaire n’est-elle pas, avant tout une activité d’enseignement ? C‘est bien de la nature de l’activité dont il est question pour une sortie scolaire. C’est ici une activité d’enseignement comme l’indique la Circulaire n°99-136 du 21 septembre 1999 relative à l’organisation des sorties scolaires. Avant de s’arrêter sur l’accompagnant des sorties scolaires, remarquons qu’on ne peut circonscrire et attribuer exclusivement à une « maman » voire à un parent l’encadrement de cette activité plus largement ouverte à tout citoyen bénévole. Les parents n’ont pas l’apanage de l’accompagnement des activités et des sorties scolaires. Cet accompagnant n’est pas mandaté par son association de parents d’élèves, il est choisi et désigné par l’enseignant et la directrice ou le directeur de l’école . Cet accompagnant est sous l’autorité de l’équipe éducative. Il doit respecter toutes les consignes de cette activité qui se déroule dans un cadre scolaire. C’est effectivement une activité d’enseignement. Notre Fédération de DDEN propose d’encadrer cette activité d’enseignement avec une charte de l’accompagnateur. Rappelons aussi notre motion du Congrès de Rennes et notre communiqué de septembre 2019 […] » [Lire la SUITE]
DDEN : définition, Wikipédia – présentation, SNU-IPP
« Port du voile: le Sénat examine une proposition de loi LR sur les sorties scolaires, PublicSenat.fr 29.10.19, Véronique Martinache. Laïcité, relations avec l’islam… c’est dans un contexte politique explosif sur ces sujets que le Sénat à majorité de droite examine mardi une proposition de loi LR visant à interdire le port de signes religieux aux parents accompagnant des sorties scolaires […] »
EN, des Textes
- « Organisation des sorties scolaires dans les écoles maternelles et élémentaires publiques » Circulaire n° 99-136 du 21.9.99 Education.gouv.fr
- « Laïcité Vade Mecum » de l’Education Nationale, Eduscol.education.fr
REMERCIEMENTS pour leurs apports de textes : aux francilien EK, aux Beaucairoises CL & VE…
Nicolas Cadène, 15.10.19, FB. « On passe donc d’une mère accompagnatrice bénévole se faisant humiliée par le FN/RN devant son enfant et sa classe, en public (simplement parce que musulmane portant un voile, en toute légalité en l’espèce) à une série de propositions de loi émanant de personnalités diverses qui vise rien moins qu’à imposer la neutralité de toutes et tous partout, sauf chez soi (c’est-à-dire, imposer la neutralité absolue dans les entreprises, dans la rue, dans la nature, etc. : certaines propositions sont déjà déposées sur les bureaux de l’Assemblée nationale ou du Sénat). Cette dérive est grave et liberticide. Il faut le dire clairement : alors même que la laïcité est invoquée sans cesse, cela serait totalement contraire à notre laïcité. La laïcité, ce n’est pas la neutralité de toutes et tous partout, ce n’est pas l’interdiction d’avoir ou d’exprimer des convictions religieuses ou non, c’est le cadre commun qui permet à chacun d’exprimer des convictions différentes pourvu que chacun respecte l’ordre public et n’impose rien à autrui. C’est la neutralité uniquement de ceux qui exercent une mission de service public, en conséquence de la séparation entre l’administration publique et les organisations religieuses. Or, tout est aujourd’hui confondu : laïcité et neutralité, loi de 1905 et loi de 2004, voire loi de 2010, etc. Il ne faudrait pas oublier pourquoi a été conçue notre laïcité : parce que notre pays a trop longtemps connu les guerres de religion, les persécutions de minorités, puis les discriminations à leur encontre. Dans notre République laïque, il n’y a pas de majorité qui s’opposerait à des minorités, il n’y a que des citoyennes et citoyens à égalité de droits et de devoirs. Arrêtons de céder aux surenchères, et concentrons-nous sur les vrais problèmes en la matière : formation des acteurs de terrain pour une meilleure connaissance puis application de la loi, politiques publiques pour renforcer la mixité sociale empêchant les replis, soutien aux services publics partout sur le territoire, renforcement des sanctions encourues lorsque les exigences minimales de la vie en société sont mises à mal, etc. Hier, j’ai été interviewé une dizaine de fois à la télévision ou à la radio (lorsqu’il y a des polémiques, on nous appelle. Malheureusement, tel n’est pas le cas lorsque nous avons de belles actions de terrain à évoquer…). J’espère au moins que cela aura permis de rappeler à certains ce que signifie réellement « laïcité » et « République laïque ». (Et, de citer ses interventions sur les media LCI, France Info, Public Sénat, Sud Radio, Libération, 20 minutes, Le Monde, France Inter) »
Trois Débats sur FranceCulture.fr
- « Le Voile est-il une obsession« , émission « Le temps du débat », 17.10.19, avec C. Kintzler, N. Pellegrin, H. Bentouhami, L. Ibn Ziaten.
- « Port du Voile: comment en parler sans hystériser le débat ? » Deuxième sujet de l’émission « l’Esprit public », 20.10.19, avec E. Aubry, D. Schnapper, A. Filipetti, D. Reynié, T. Gomard –
- « Pourquoi portent-elles le voile ? Cultures d’Islam FranceCulture.fr 20.9.15 [avec le regard critique de Abdennour Bidar et une journaliste compréhensive]. Et si la meilleure façon de comprendre pourquoi certaines musulmanes de France mettent un voile était de le leur demander ? C’est ce qu’a entrepris Faïza Zerouala en recueillant dix témoignages qui mettent bien en évidence la force et les difficultés de ce choix : poids des regards et de l’inscription dans une société qui souvent « ne comprend pas », aspirations et contradictions intérieures, question de la réalité même de ce choix et de la liberté personnelle dans une religion où le voile passe pour « la loi de Dieu »[…] (Lire & Ecoutez la SUITE)
Parents accompagnateurs de sorties scolaires : Réponse au courrier des lecteurs (2) UFAL, Union des Familles Laïques, 16.1.14, Nous publions, ci-dessous, un échange entre un lecteur de notre lettre d’information UFAL-Flash et Charles Arambourou, responsable de la commission Laïcité de l’UFAL au sujet des « parents accompagnateurs de sorties scolaires » (cf. notre communiqué du 24/12/2013 sur le sujet) »… (Lire la SUITE)
« Accompagnateurs scolaires : et si on leur proposait la respiration laïque ? La figure familialiste de la « maman ». Par Catherine Kintzler, mezetulle.fr 18.10.19. La question du port de signes religieux par des accompagnateurs de sorties scolaires n’est pas nouvelle. Dans un dossier, j’ai déjà récapitulé sur Mezetulle un ensemble d’articles dont certains remontent à 2014(1). Le sujet est de nouveau en débat, il faut donc y revenir. Voici quelques arguments et rappels qui plaident en faveur de l’interdiction de l’affichage religieux ou politique par les personnes accompagnant occasionnellement les élèves lors de sorties scolaires. La législation actuelle ne fait pas du port de signes d’appartenance religieuse ou politique un droit absolu pour les accompagnateurs(2) bénévoles. Cette liberté qui leur est actuellement accordée a pour conditions le bon fonctionnement du service et l’absence de trouble à l’ordre public, lesquels sont appréciés par le directeur d’école ou le chef d’établissement – de sorte qu’un éventuel refus puisse être précisément motivé(3). Mais, en l’absence de règle générale claire, tout est renvoyé (comme lors de l’affaire de Creil en 1989) aux enseignants sur le terrain et reste très sensible aux fluctuations de l’opinion. 1° Il conviendrait de considérer non pas le statut des personnes ni le lieu mais la nature de l’activité. Dès lors qu’il s’agit d’une activité scolaire, liée à un acte d’enseignement, on est bien dans le cadre de l’école et cela quel que soit le lieu et quelles que soient les personnes impliquées. À plus forte raison si la sortie est obligatoire4. Or c’est ce que la législation actuelle traite de manière inadéquate en distinguant ce qui a lieu dans les murs et hors les murs de l’école. […] » (Lire la SUITE)
- Dossier Mezetulle.fr « Accompagnateurs Scolaires« , C. Kintzler
« Laurent Hénart : « Il faut modifier la loi de 2004 pour interdire le voile dans les sorties scolaires« , Soazig Quéméner, Marianne.net 17.10.19. Le maire de Nancy propose de passer par un décret ou un nouvel article dans la loi de 2004 afin d’interdire les signes religieux ostentatoires pour les accompagnateurs de sorties scolaires. […] »
Sorties Scolaires. Adresse au président de la République 18.10.19. Sur fond de débats électrisés concernant l’insécurité, l’immigration et l’identité, la question des mères accompagnatrices voilées provoque des attaques inacceptables et irresponsables à l’encontre du principe de laïcité et de ses défenseurs. Ces controverses ne contribuent pas à un débat serein. Le Préambule de la Constitution de 1946 proclame que « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme » et affirme que « l’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat ». Ce texte, qui a valeur constitutionnelle (par renvoi du préambule de la Constitution de 1958) énonce ainsi avec force le rôle intégrateur de l’école, lieu de travail et d’émancipation où des élèves, vulnérables, sont appelés à forger leur liberté de conscience. Encadrer des élèves dans le temps des activités scolaires ou durant un temps pédagogique revient manifestement à contribuer à l’éducation, laquelle ne se réduit pas à un enseignement mais emprunte aussi la voie de l’exemplarité. En ce sens, il est discutable de soutenir qu’un accompagnateur serait un simple usager de l’école, bien que l’état actuel du droit ne permette pas d’interdire à des mères d’élèves de participer à un tel encadrement sous le seul motif qu’elles portent un voile. Il est évidemment difficile de donner une protection normative – sous forme de lois contraignantes – à un ordre symbolique, issu d’un pacte séculaire de discrétion, dans lequel la religion ne s’exhibe pas et ne déborde dans l’espace public que de manière limitée (processions traditionnelles, sonneries de cloches, musées, etc.). Un ordre symbolique dans lequel, selon la belle formule de Jean-Eric Schoettl, « la femme donne volontairement à voir (au travers de la visibilité de sa personne), qu’elle n’est ni asservie ni reléguée, et que ce n’est pas à elle, mais à l’homme, de contrôler la libido masculine ». Mais l’univers scolaire, en tout état de cause, appelle des règles claires et non équivoques, pour préserver nos enfants et protéger toutes les familles du prosélytisme et de l’assignation. C’est une condition essentielle du projet émancipateur de la République. Depuis plus d’un siècle, le principe de laïcité a permis de faire société, dans un respect mutuel et dans la cohabitation paisible de la croyance et de l’incroyance. C’est la voûte commune et protectrice qui préserve à la fois l’intérêt général et la liberté de conscience. Il appartient, au plus haut niveau de l’Etat, d’en rappeler rapidement toute la portée et toute la grandeur. Pour faire société, en permettant à chacun de se déterminer et de vivre librement. Monsieur le Président de la République, nous attendons votre parole pour rappeler la force et les vertus de ce principe émancipateur qu’est la laïcité, pour réaffirmer les principes républicains et pour réunir un pays fragmenté. La constitutionnalisation des deux premiers articles de la Loi de 1905, sans autre modification de la constitution, apporterait à ces débats outranciers une réponse claire, sereine et pérenne. (signataires : GODF, DH, GLDF, GLFF, GLTSO, GLMU, GLMF)
Gauche, de touche pas à mon pôte à touche pas à mon voile. PRG PartiRadicalDeGauche.fr 20.10.19 « #PasAuNomDeMaGauche, Tribune Libre, Guillaume Lacroix, président du PRG-le Centre Gauche. Il était universaliste ce concert de 1985, où SOS racisme brandit la main fraternelle du « touche pas à mon pote ». Il marqua toute une génération.[…] C’est la gauche qui fit 1905. C’est la gauche qui fit « touche pas à mon pote ». Deux fiertés. Elle ne peut confondre les deux au nom de son identité républicaine. Une identité républicaine pour corriger ses propres dérives. Une identité républicaine pour affirmer la laïcité et l’égalité comme deux piliers fondamentaux. Une identité républicaine pour ne rien oublier ni pardonner, non plus, des fautes de la France à l’égard de ceux qui sont pleinement nos concitoyens aujourd’hui. Non, au nom de ma gauche républicaine, « touche pas à mon pote » ne peut pas devenir « touche pas à mon voile ». (Lire Tout)
- « Vigne Effeuillée. Parmi des vignes de Vaucluse, de PACA, de Rhône-Alpes et d’ailleurs » , mise à jour de la page, débutée en 2012, avec ajout de textes et d’images.
- « La Leçon de Malicornay, Le fait religieux pris en otage. René Nouailhat, éd. l’Harmattan 15.2.19, coll. Histoire Textes Sociétés, pp. 25,50 € – Nouailhat sur Wikipédia –
Laïcité, Religion, Politique
« Identités. «Jacques Chirac et la laïcité intelligente». La chronique de Hakim El Karoui, lopinion.fr 30.9.19. « Sur la laïcité, Jacques Chirac a su tenir des propos justes et salutaires ». A l’heure où les hommages – justifiés – se multiplient, j’aimerais saluer la mémoire de Jacques Chirac en rappelant les propos justes et salutaires qu’il a tenus en 2003 sur la question de la laïcité. Rappelons le contexte : au début des années 2000, l’islam identitaire a recommencé à se manifester à nouveau fortement dans les écoles. Jusqu’alors, c’est l’avis de la haute juridiction administration de 1989 qui s’imposait. Saisi par Lionel Jospin alors ministre de l’Education nationale, le Conseil d’Etat avait répondu que le port du voile islamique, en tant qu’expression religieuse dans un établissement scolaire public, était compatible avec la laïcité, et rappelait qu’un refus d’admission ou une exclusion dans le secondaire « ne serait justifié que par le risque d’une menace pour l’ordre dans l’établissement ou pour le fonctionnement normal du service de l’enseignement. » En cas de trouble, une médiation était organisée, la plupart des cas étaient gérés ainsi et quelques-uns, très peu nombreux, avaient fait l’objet de recours.[…] »
« Préfecture de police de Paris: une manifestation de soutien au terroriste provoque l’indignation. Hadama Traoré, le «candidat des banlieues», organise ce jeudi un rassemblement contesté à Gonesse. Stéphane Kovacs, 8.10.19, leFigaro.fr – «C’est une honte, un véritable scandale!» La tenue d’une manifestation en faveur du terroriste Mickaël Harpon, ce jeudi, à Gonesse, crée un vif émoi. Et pas seulement chez les policiers en deuil qui seront chargés d’encadrer ce rassemblement. Pour son organisateur, Hadama Traoré, qui s’était fait connaître en mai comme le «candidat des banlieues» lors des européennes, il s’agit de «communiquer différemment sur Mickaël»qui«n’est pas un terroriste!», clame-t-il. Alors que le président de la République a appelé mardi à «un combat sans relâche» contre «l’hydre islamiste», le militant prévoit «une mobilisation devant la mairie de Gonesse», où résidait le meurtrier. «On a le bras long!, assène-t-il dans une vidéo publiée sur sa page Facebook. Toutes les communautés persécutées, on va faire la guerre ensemble, aux politiques et aux médias. Et on commence ce jeudi.». « La personne qui ose dire que Mickaël Harpon était un terroriste animé par des revendications religieuses, je lui traite sa mère et je lui crache à la gueule » Hadama Traoré. Mickaël Harpon ? «C’était une crème!», scande-t-il dans sa vidéo, tout en condamnant «ce qu’il a fait». «J’ai la haine, éructe-t-il.[…] »
Monde
Québec. « Trudeau ne croit pas que le débat sur la laïcité lui coûtera des votes leDevoir.com 8.10.19 Justin Trudeau ne croit pas que sa position sur la loi québécoise sur la laïcité lui coûtera des votes au Québec. Pourtant, sa dernière sortie sur le sujet a fait tiquer François Legault. Le chef libéral a dû revenir une fois de plus sur cette loi, mardi, alors que le débat de la veille, bien que s’adressant à un public anglophone, a fait une large place à cet enjeu. « Ce n’est pas une question de champ de compétence, c’est une question de respect des droits fondamentaux », a déclaré M. Trudeau à Iqaluit. « Je pense que les Québécois savent très bien que je vais toujours défendre les droits fondamentaux », a-t-il ajouté, reprenant un discours souvent répété lors de l’étude, puis de l’adoption du projet de loi 21. Lundi soir au débat, le chef libéral interpellait son adversaire néodémocrate sur la question et disait être le seul chef fédéraliste qui n’a pas fermé la porte à une intervention d’Ottawa dans les démarches de contestation de la loi québécoise.[…] » [Lire la SUITE]
Asie. « La place de l’Islam en Asie : quelles gouvernances politiques ? Conférences INALCO. FranceCulture.fr 3 & 4.10.19. Dans un sondage publié par « Le Monde » en 2013, 74 % des Français estiment que « l’Islam n’est pas compatible avec les valeurs républicaines ». Pour oxygéner le dialogue, un détour par l’Asie est nécessaire où les situations de l’Islam politique varient fortement d’un bout à l’autre de l’Asie. En Indonésie, où il n’existe pas de religion d’État, la réélection du progressiste Joko Widodo a conforté l’image du pays comme « 3e plus grande démocratie du monde ». À l’inverse, le sultanat de Bruneï, monarchie théocratique, a scandalisé la communauté internationale en annonçant une application extrêmement stricte de la charia. La conférence revient sur le rôle des organisations musulmanes, acteurs très impliqués dans les sphères politiques et sociales. Si certaines d’entre elles, conservatrices, constituent des groupes de pression sur les pouvoirs publics, d’autres s’illustrent par leur promotion du pluralisme religieux et leurs opérations de déradicalisation auprès des populations. Une conférence enregistrée en septembre 2019, co-organisée avec Asialyst, en co-construction avec Delphine Allès, professeure des universités en Science politique et Relations internationales à l’Inalco, Institut National des Langues & Civilisation Orientales ; Rémy Madinier, chercheur au CNRS et à l’EHESS, spécialiste de l’Indonésie et du monde malais ; Anda Djoehana Wiradikarta, enseignant-chercheur à l’Université Paris-Est Créteil, spécialiste de l’Indonésie ; Amélie Blom, chercheure à Sciences Po-CERI, spécialiste du Pakistan ; Marie-Sybille de Vienne, professeur à l’Inalco, spécialiste de l’Asie du Sud-Est. Modérateur : Baptiste Fallevoz, chroniqueur et rédacteur en chef à France 24, journaliste à Asialyst et ancien correspondant en Chine. [Lire, Ecouter la SUITE] »
Voile intégral, Ordre Public
« Marseille : prison avec sursis pour la femme voilée. Elle avait refusé de retirer son niqab et mordu un policier, Denis Trossero, laProvence.com 19.9.19. Le 21 mars, le contrôle s’est mal passé. La jeune femme s’est mise à insulter et à menacer les policiers. Tout se serait bien passé si la jeune femme avait obtempéré à la requête policière : retirer le voile qui lui masquait la totalité du visage, à l’exception des yeux, et révéler son identité. Mais c’est l’entêtement qui l’a emporté. Et a fini à la case police. Le 21 mars dernier, Aicha Hnine, 25 ans, refuse de retirer son niqab, comme l’exige la loi républicaine en France. « Vous êtes des chiens. Je vous emmerde. Allez niquer vos morts ! » hurle-t-elle au visage des policiers, dans le quartier du Merlan (14e). Les agents réitèrent leur demande. En vain. « Je ne l’enlèverai pas. Je fais ce que je veux. » L’un d’eux se fait menacer en ces termes : « Je t’ai repéré. Je vais t’envoyer quelqu’un. Je connais du monde. Il va te défigurer ! Emmenée dans la voiture de police au commissariat de la Division Nord, elle refusera de parler aux hommes et offrira aux policiers un comportement hystérique, résume le président du tribunal Philippe Chemla. Pour couronner le tout, elle ira jusqu’à mordre une policière chargée des geôles. Autant de délits présumés qui lui valaient hier de comparaître devant le tribunal pour « violences, outrage à agent et menace de crime ». Plus prudente, la jeune prévenue est venue cette fois voilée mais à visage découvert. « Déjà, le contrôle d’identité s’est passé très violemment, très agressivement, a-t-elle soutenu à la barre. On n’a pas cessé de me bousculer. » La prévenue prétend que les policiers ont voulu la prendre en photo, ce qui ne résulte pas du dossier. « Vous avez été entendue. Vous ne l’avez jamais dit, ça ! » l’apostrophe le procureur Alice Mazière. Interrogée, la jeune femme avait d’abord soutenu n’avoir pas insulté les policiers, puis confrontée à leurs déclarations, elle avait rectifié le tir et reconnu leur avoir tenu de tels propos « en réponse à des injures policières ». Elle affirmera aussi avoir été frappée, mais aucun élément n’en atteste. Pour Me Julie Segond et Nicolas Gossin, qui défendaient les cinq policiers, c’est « un dossier désagréable ». « Non seulement elle ment, mais en plus elle n’a toujours pas compris qu’il y a une loi à respecter », lui lancera la partie civile. Le procureur déplorera « le déferlement d’insultes », une interpellation « qui dure », une mise en cause « qui se victimise » pour dire que « c’est la faute du système ». « Je ne suis pas chez moi. Je suis dans un pays français », lancera-t-elle fort maladroitement au terme des débats. Elle a finalement écopé hier de trois mois de prison avec sursis. Elle devra aussi verser un total de 2 000 € à l’ensemble des parties civiles. »
Toulouse : trois mois ferme pour la femme qui ne voulait pas retirer son niqab. 17.5.18 laProvence.com Une femme entièrement voilée, qui avait refusé de retirer son niqab lors d’un contrôle de police, à Toulouse, en avril, a été condamnée jeudi par le tribunal correctionnel à six mois de prison dont trois avec sursis, a-t-on appris auprès de son avocat. Cette interpellation controversée est l’une des raisons évoquées pour expliquer des échauffourées ayant opposé plusieurs nuits des jeunes gens aux forces de l’ordre dans le quartier du Mirail, le mois dernier. La prévenue, qui a immédiatement fait appel de sa condamnation, était jugée pour « dissimulation du visage dans un espace public ». Elle comparaissait aussi pour « rébellion, outrage et menaces de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Le procureur avait requis une peine de six mois de prison dont deux mois ferme. De son côté, l’avocat de la jeune femme, Me Samim Bolaky, avait demandé un supplément d’informations. « Nous estimons que des éléments n’ont pas été pris en compte » dans cette affaire, a-t-il dit à l’AFP. L’avocat a fait constater par huissier des vidéos de cette interpellation, a-t-il assuré auprès de l’AFP. Selon lui, sa cliente « a été traînée par les pieds dans le fourgon de police », alors que les policiers, contre lesquels une plainte a été déposée selon Me Bolaky, « ont indiqué qu’ils l’avaient portée ». « Je suis extrêmement en colère vu que je n’ai jamais été condamnée, j’ai un casier judiciaire vierge. Je suis pointée du doigt par rapport à mon voile qui demeure et reste une liberté de pratique du culte religieux », a réagi cette femme au micro de France 3. »
Egalité contre le Racisme
Années 80 & 90. Après la « Marche contre le Racisme et pour l’Egalité », (nommée « des Beurs » par des politiques récupérateurs). Une manifestation nationale partie de Marseille, à laquelle des citoyen.ne.s de Tarascon-Beaucaire se sont joints, une association s’est créée, Marche & Rassemble (alphabétisation, films, débats, fêtes, kermesse, aides individuelles, etc.), à Beaucaire & Tarascon, 1983-1991…
« Ces ratonnades sanglantes que Marseille a préféré oublier. AFP-la-croix.com 16.2.18. C’est une période que Marseille a préféré oublier : il y a 45 ans, une série de ratonnades meurtrières ensanglantent la ville, où persiste la nostalgie de l’Algérie Française. Chercheurs et militants tentent aujourd’hui de sortir ces faits de l’oubli. « On vivait dans la terreur » : attablé à un café du Vieux-Port, Saïd Benmakhlouf, 80 ans, se souvient de 1973 avec émotion. « On avait des menaces tous les jours. Avant de rentrer chez moi, je faisais le tour cinq fois en voiture », poursuit le « chibani », immigré aujourd’hui à la retraite. Responsable de l’Amicale des Algériens en Europe, il avait déploré cette année-là l’assassinat d’une quinzaine de compatriotes, rien qu’à Marseille. Tout commence fin août, par l’assassinat, en pleine journée, d’un traminot marseillais, tué à coups[…] » (article payant)
- « François Baroin, l’éventuel candidat chiraquien, FranceCulture.fr 24.10.19. Deux ans après avoir annoncé son retrait de la vie partisane, François Baroin amorce son retour en politique en intégrant le Conseil Stratégique du parti « Les Républicains ». Il se positionne comme représentant de la droite pour les années à venir avec le potentiel appui des réseaux chiraquiens. [Lire la SUITE]
création, 1.10.19