Infos rassemblées par des laïques, d’ici et d’ailleurs
Blasphème. Pologne : Il faut abandonner les charges contre les militantes pacifiques [féministes] Elżbieta, Anna et Joanna. Amnesty.be (Belgique) Après presque un an d’enquête, en juillet 2020, Elżbieta et deux autres activistes, Anna et Joanna, ont été officiellement accusés d’ « offense aux croyances religieuses » en rapport avec les affiches. Le procès, initialement prévu 4 novembre 2020, commencera le 13 janvier 2021. Elles risquent désormais jusqu’à deux ans de prison si elles sont reconnues coupables de ces accusations absurdes. Le cas qui leur est reproché n’est pas unique mais illustre le harcèlement constant auquel sont confrontés les militant·e·s et les défenseur·e·s des droits humains simplement parce qu’ils mènent des activités pacifiques en Pologne […]« Signez la pétition en ligne.
Khabib Nurmagomedov, l’homme qui se bat pour les dollars et Allah 5.11.20 Marianne.net, Roumiana Ougartchinska. Adulé dans les cités, le champion russe de MMA Khabib Nurmagomedov a suscité la polémique sur les réseaux en insultant Emmanuel Macron. Plusieurs stars du football hexagonal ont pourtant « liké » ses messages anti-français sur Instagram…. Pas un combat sans rendre grâce à Allah. Pas un jour sans appeler deux fois sa maman. Pas une victoire – 29 à ce jour -sans remercier son papa. Pour beaucoup de jeunes musulmans, amateurs de MMA (Arts Martiaux Mixtes) ce sport ultra violent très en vogue dans les cités, le Russe Khabib Nurmagomedov est un modèle. Son compte Instagram affiche 25 millions de « followers » et chacun de ses post fait réagir des millions de fans. Alors, quand au lendemain du drame dans la cathédrale Notre Dame à Nice, ce champion de 32 ans, originaire du Daguestan, s’en est pris aux ennemis de l’Islam en demandant « qu’Allah les écrase de son châtiment », le malaise a envahi les réseaux sociaux. […]«
« Que reproche-t-on à Caroline Fourest : Qu’elle soit républicaine et puisse fréquenter des gens de droite ? Son travail sur les dérives fondamentalistes de trois religions ? D’avoir enquêté sur Tariq Ramadan avant les autres ? Dans des articles « polémiques » on essaie de souiller feu Antoine Sfeir, et on relaie des ragots complaisants avec T. Ramadan et ses soutiens… » (lu sur Facebook, oct.-nov. 2020, suite à des liens vers des insinuations du site LMSI.net, site « communautariste »).
« De la Tunisie à la France, un même combat contre l’obscurantisme.
Appel public. 2.11.20 Liberation.fr Des personnalités publiques françaises apportent leur soutien aux signataires tunisiens (intellectuel·le·s, artistes, journalistes) d’une pétition aujourd’hui en danger dans leur pays pour avoir dénoncé les assassinats perpétrés en France au nom de l’islam […]« .
Tunisie. Le Collectif Civil pour Les Libertés Individuelles “consterné” face à la montée des discours de violence 30.10.20 WebManagerCenter.com avec TAP. Les membres du Collectif Civil pour Les Libertés Individuelles ont exprimé leur consternation face à “la montée des discours de violence autour des caricatures du prophète Mohamed. Les mêmes discours ayant conduit à l’assassinat par décapitation, le 16 octobre dernier, du professeur d’histoire, Samuel Paty, dans l’une des banlieues de Paris”. Dans une déclaration signée, vendredi, par plus de 30 organisations et associations et plusieurs personnalités nationales, le Collectif Civil pour Les Libertés Individuelles a estimé que le député Rached Khiari, qui est arrivé à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) sur la liste de la Coalition Al-Karama, “est l’exemple même du discours de la violence et de la haine”. Il avait commencé son discours diffamatoire sur sa page Facebook en justifiant le crime odieux commis à Paris au nom de la défense de l’Islam et du prophète Mohamed, se croyant fort de son immunité parlementaire qui lui permet d’adopter des procédés qui tombent sous le coup de la loi, indique la même source. […]«
De Creil à Samuel Paty, trois cristallisations du même déchirement sur la laïcité de 1989 à 2020 4.11.20 actu–juridique-fr.cdn.ampproject.org [1989, foulards de Creil ; 2015, attentats, Charlie, Hypercacher, etc. ; 2020, assassinat de Samuel Paty] À la suite de l’assassinat de Samuel Paty, Pierre Juston, doctorant en droit public, spécialiste de la question de la laïcité, nous explique l’évolution de ce concept trop souvent encore mal compris, la laïcité, depuis 1989 jusqu’à ce tragique après-midi du 16 octobre dernier où un enseignant a été décapité. À l’évidence, les débats sur cette notion ne sont pas nouveaux et même assez anciens. Ce mot qui « sent la poudre », comme l’exprimait si justement Jean Rivero en 1949, est au cœur des débats sociopolitiques contemporains mais aussi des réflexions juridiques doctrinales actuelles. Il est toujours difficile d’avancer une définition de la laïcité. Pour autant il nous semble important, avant toute entreprise de définition, de bien opérer la distinction entre deux discours de la laïcité intimement liés mais souvent confondus, et à l’origine de nombreuses et quotidiennes confusions : la laïcité-principe et la laïcité-valeur. La laïcité-principe renvoie au principe juridique de laïcité tel qu’il est énoncé et interprété par le juge dans le droit positif. La laïcité-valeur contient la multiplicité des approches du concept de laïcité. Il est vain de n’envisager exclusivement que l’un ou l’autre discours de la laïcité et cela fait courir le risque de ne comprendre qu’une partie des débats qui se jouent autour de cette notion. Cela est d’autant plus vain que la laïcité-principe procède nécessairement d’une ou plusieurs laïcité-valeur. Il nous apparaît donc judicieux de proposer, une définition du concept de laïcité, en s’attachant plutôt à sa dynamique logique, plutôt qu’à la définition classique et descriptive telle qu’elle ressort de l’existant. […]«
Afghanistan : au moins 22 morts lors d’une attaque à l’université de Kaboul, 2.11.20 France24.com « Au moins 22 personnes, des étudiants pour la plupart, ont été tuées et des dizaines ont été blessées dans une attaque, revendiquée par le groupe État islamique, contre l’université de Kaboul. L’attaque menée lundi 2 novembre par trois hommes armés sur le campus de l’université de Kaboul, la deuxième contre un centre éducatif en dix jours, a fait au moins 22 morts. Elle a été revendiquée par le groupe État islamique (EI). À la suite d’un kamikaze qui s’est fait exploser, deux tireurs ont pris pour cibles des étudiants sans défense, semant la mort et la terreur sur le campus, où les témoins ont vu des corps ensanglantés couchés sur les tables de classe où ils ont été surpris. Les affrontements ont opposé pendant plusieurs heures les assaillants aux forces de sécurité à l’intérieur de la plus grande université du pays, selon le ministère de l’Intérieur. « Trois assaillants sont impliqués. L’un d’eux a fait exploser la charge qu’il portait sur lui au début de l’attaque, deux ont été abattus par les forces de sécurité », a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Tariq Arian. Le porte-parole de la police de Kaboul, Ferdaws Faramerz, a indiqué à l’AFP que la plupart des tués étaient des étudiants. […]«
Hommages. Rassemblements suite à la décapitation de Samuel Paty prof d’histoire-géo-instruction civique, Arles (17 & 18 oct. ’20), à l’initiative de la FSU. Petite interview Cnews 17.10.20 Arles : un jeune prof, Jean-Marie Leconte, FSU Arles, et de Ph. Isnard, UFAL Laïques (Cnews, Carrefour de l’info, 17.10.20, sur la vidéo env. à 3:03:58 (sur une vidéo de 3 h 30). « Quelqu’un est mort en faisant son travail, en défendant la liberté d’expression et en expliquant ce qu’est la liberté d’expression » PhI, UFAL Laïques.
Une centaine d’universitaires alertent : « Sur l’islamisme, ce qui nous menace, c’est la persistance du déni », 31.10.20 LeMonde.fr Des professeurs et des chercheurs de diverses sensibilités dénoncent les frilosités de nombre de leurs pairs sur l’islamisme et les « idéologies indigénistes, racialistes et décoloniales », soutenant les propos de Jean-Michel Blanquer sur « l’islamo-gauchisme ». Tribune. Quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty, la principale réaction de l’institution qui est censée représenter les universités françaises, la Conférence des présidents d’université (CPU), est de « faire part de l’émotion suscitée » par des propos de Jean-Michel Blanquer sur Europe 1 et au Sénat le 22 octobre. Le ministre de l’éducation nationale avait constaté sur Europe 1 que « l’islamo-gauchisme fait des ravages à l’université », notamment « quand une organisation comme l’UNEF cède à ce type de choses ». Il dénonçait une « idéologie qui mène au pire », notant que l’assassin a été « conditionné par des gens qui encouragent cette radicalité intellectuelle ». […] Nous, universitaires et chercheurs, ne pouvons que nous accorder avec ce constat de Jean-Michel Blanquer. Qui pourrait nier la gravité de la situation aujourd’hui en France, surtout après le récent attentat de Nice – une situation qui, quoi que prétendent certains, n’épargne pas nos universités ? Les idéologies indigéniste, racialiste et « décoloniale » (transférées des campus nord-américains) y sont bien présentes, nourrissant une haine des « Blancs » et de la France ; et un militantisme parfois violent s’en prend à ceux qui osent encore braver la doxa anti-occidentale et le prêchi-prêcha multiculturaliste. Houria Bouteldja a ainsi pu se féliciter début octobre que son parti décolonial, le Parti des indigènes de la République [dont elle est la porte-parole], « rayonne dans toutes les universités ». La réticence de la plupart des universités et des associations de spécialistes universitaires à désigner l’islamisme comme responsable de l’assassinat de Samuel Paty en est une illustration : il n’est question dans leurs communiqués que d’« obscurantisme » ou de « fanatisme ». Alors que le port du voile – parmi d’autres symptômes – se multiplie ces dernières années, il serait temps de nommer les choses et aussi de prendre conscience de la responsabilité, dans la situation actuelle, d’idéologies qui ont pris naissance et se diffusent dans l’université et au-delà. L’importation des idéologies communautaristes anglo-saxonnes, le conformisme intellectuel, la peur et le politiquement correct sont une véritable menace pour nos universités. La liberté de parole tend à s’y restreindre de manière drastique, comme en ont témoigné récemment nombre d’affaires de censure exercée par des groupes de pression. […] Premiers signataires : Laurent Bouvet, Jean-François Braunstein, Jeanne Favret-Saada, Luc Ferry, Renée Fregosi, Marcel Gauchet, Nathalie Heinich, Gilles Kepel, Catherine Kintzler, Pierre Nora, Pascal Perrineau, Pierre-André Taguieff, Pierre Vermeren […]« . Liste complète des signataires « Manifeste des 90« .
Ce qu’on appelle l’islamo-gauchisme fait des ravages, dénonce Jean-Michel Blanquer, 22.10.20 [Résumé de] Europe1.fr [interview de Sonia Mabrouk] Alors que le gouvernement a décidé de mesures contre l’islamisme radical, accélérées par l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, dénonce sur Europe 1 les ravages de « l’islamo-gauchisme » et pointe du doigt notamment l’Unef et la France Insoumise […]« . Blanquer : ce qu’il a dit, et comment il l’a dit. Ecoutez sur Europe1.fr (12 mn env.) les propos du ministre dans leur contexte, ainsi que les questions de S. Mabrouk et son « insistance ».
Réticences ou Néo-Censure ignoble ? « Charlie Hebdo » et la liberté de la presse, LeMonde.fr des Lecteurs, 8.10.20 LeMonde.fr/Blog-Mediateur. « Les dessinateurs de « Charlie Hebdo » se sont trompés de cible. Ils voulaient défendre coûte que coûte la liberté de la presse. Bravo ! C’est nécessaire. Mais ce ne sont pas les islamistes qui la menacent vraiment. […] En réalité, c’est la finance qui menace l’indépendance de la presse française », estime Pierre Taupin-Lambert, St-Germain-sur-Sarthe. […] Si je peine pour approuver l’initiative des rédacteurs de Charlie, c’est d’abord à cause de leur suffisance. Ils s’érigent en docteurs du bien-penser. La norme occidentale et française doit s’imposer dans tous les esprits, et dès maintenant. […] Si je peine à rejoindre la quasi-unanimité de mes compatriotes, c’est aussi parce que les auteurs de la caricature ont oublié l’une des trois devises de la République : la fraternité. Ils ont remplacé sa triple devise par Mépris, Suffisance, Inimitié. […] » [M. le néo-censeur « progressiste », bonsoir !]
«Charlie», 50 ans et tout son mordant, Frédérique Roussel Next.Liberation.fr 30.9.20. Né le 23 novembre 1970 pour prendre la relève de «l’Hebdo Hara-Kiri», interdit à la vente par le pouvoir, «Charlie Hebdo» est resté fidèle à son impertinence et à sa liberté de ton. Un copieux florilège de dessins, unes et articles relate son aventure. Cinquante balais le mois prochain. Charlie fête son anniversaire. On dirait le titre cucul la praline d’un album pour la jeunesse. Sauf qu’avoir un demi-siècle, en général, n’a rien de léger, que celui-là est assombri par LE massacre, et qu’il tombe dans un contexte de procès des attentats de janvier 2015. N’empêche. L’équipe de Charlie Hebdo continue sa «Vie de château», comme l’a représenté sur deux pages Vuillemin le 3 janvier 2018, un dessin reproduit à la fin de Charlie Hebdo : 50 ans de liberté d’expression qui sort ce jeudi. Un château plutôt qu’un bunker, parce qu’il continue à repousser les assauts des cons de tous poils et qu’il demeure une tour inexpugnable de la liberté d’expression, et de celle de la liberté de ton aussi. […] »
Laïcité, rempart contre les extrémismes, 25.7.20 LeMatindAlgerie.com Opinion. Achour Boufetta. « La laïcité est la séparation de la religion de l’État, excluant ainsi la religion de l’exercice du pouvoir politique ou administratif et garantissant une école publique laïque. Dans les pays dits musulmans, cette laïcité est déclarée inadaptable et incompatible car l’islam est religion de paix, de tolérance et du pardon. Bizarrerie sémantique, inconséquence philosophique et contradiction religieuse ! Belle argumentation sournoise pour refuser promptement, sans appel, un concept assurant la liberté de culte, la tolérance de la différence religieuse, le vivre-ensemble. Puisque l’islam est religion de paix, de tolérance et de pardon, pourquoi refuser alors une laïcité qui ne va que dans le sens de ce triptyque coranique: paix, tolérance et pardon ? […]«
création, 1.11.20