Autour des Chemins de Compostelle, des pèlerinage et du mythe de St-Jacques de Compostelle…
Ni argent, ni reconnaissance publiques pour ces chemins ambiguës !
Dans la région PACA, en France, dans l’Union Européenne (UE), les chemins de Compostelle sont portés aux nues, financés publiquement et reconnus « patrimoine culturel européen » par l’Unesco et le Conseil de l’Europe (institution différente de l’UE). Belle confusion entre culte et culture !
Plaque à Montgenèvre (05) du chemin de Compostelle franco-italien Rome-Dolomites, avec le député du nord des Hautes-Alpes, Joël Giraud (PRG), le maire de Montgenèvre et des élus italiens). Photo (c) L.A.
« Les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, inscrits tant en Espagne qu’en France au patrimoine mondial de l’Unesco et déclarés «Premier Itinéraire Culturel Européen» par le Conseil de l’Europe sont autant d’espaces de pérégrination spirituelle mais également de tourisme culturel à organiser et à valoriser. » Programme de financement Interreg de l’UE
En 2004, une amie de Golias.fr (revue catho très laïque), de passage à l’université d’été d’ATTAC d’Arles, nous signalait que l’on brûlait des mosquées en carton à St-Jacques… Ce que nous confirmait, une militante de l’association arlésienne des chemins de Compostelle : « il y a quelques années que cela ne se fait plus » (lors d’une journée des associations), donc cela se pratiquait bien ! Un racisme anti-arabe que nous montre également le film « St-Jacques-la-Mecque« de Coline Serreau, dans des scènes de l’arrivée dans l’église espagnole à St-Jacques-de-Compostelle, où un clerc catholique rejette les deux jeunes « maures »…
Derrière le côté sympathique de cette randonnée populaire, où se mêlent randonneurs, familles, boy-scouts, babas-cool et religieux, se dissimule l’idéologie de la Reconquista, la reconquête catholique de l’Espagne face à l’occupation de l’islam. La fin du chemin à St-Jacques-de-Compostelle rend hommage à Jacques, le saint, « matamore » (le tueur de Maures en espagnol), que l’on peut voir représenté ainsi dans des églises de France et d’ailleurs. Et, pour la période actuelle, c’est une façon pour l’église catholique de se refaire une santé en captant un public naïf en utilisant le biais « culturel ».
Il ne s’agit pas de jeter la pierre aux pèlerins et autres randonneurs (croyants ou non) de ces chemins, ni de rejeter leur éventuelle croyance, tout au plus de les informer de la face cachée de ce mythe catholique.
En PACA (Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, à Arles, etc.), en France, dans l’Union Européenne et ailleurs, les institutions publiques reconnaissent et financent ces chemins « culturels ». Nous refusons cela fermement, de même que d’autres manifestations cultuelles (Aïd, nouveaux ans juif, chinois, etc.).
« La religion n’est pas un service public », dit le philosophe Henri Pena-Ruiz, et notre République laïque, l’Union Européenne doivent être neutres face aux religions et philosophies. Elles ne doivent ni reconnaître, ni financer les manifestations autour des chemins de Compostelle, de ces petits monuments, de leurs abris et de toute les promotions. Leurs financements doivent être strictement privés. L’argent public doit être réservé au social (qui concerne tous les citoyens) et non au cultuel (qui ne concerne qu’une partie des citoyens).
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Alain Py, avec l’aide de l’équipe de Laïcité Midi, des Multi-Mediathèques Laïq (mises à jour par Laïcité Midi)
Bibliographie sommaire.
Presse locale de PACA (le Dauphiné Libéré, la Marseillaise, Nice Matin, la Provence, Var Matin, etc.) et…
- M. Spagnou, député-maire UMP de Sisteron, qui inaugure et finance des opérations de promotion
- Promotion italo-française dans le Briançonnais, avec le maire de Montgenèvre, le député Joël Giraud, PRG du nord des Hautes-Alpes [photo en haut de cet article]
- Arles (13), promotion, gîte et financement de ceux-ci par les institutions publiques
- Financements « Interreg » de l’UE participant à la promotion de ces chemins
- Le film « St-Jacques-la-Mecque« montre le racisme anti-arabe de l’église espagnole à St-Jacques-de-Compostelle (télé publique française et DVD, présent dans la Mediathèque Laïq)
- « Lors de la Reconquista, saint Jacques serait apparu miraculeusement et serait intervenu aux côtés des chrétiens et aurait reçu pour cette raison le surnom de Matamoros, « tueur de Maures » » Wikipédia
- Les Amis des Oratoires, ANADO (livres)
- « Les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, inscrits tant en Espagne qu’en France au patrimoine mondial de l’Unesco et déclarés «Premier Itinéraire Culturel Européen» par le Conseil de l’Europe sont autant d’espaces de pérégrination spirituelle mais également de tourisme culturel à organiser et à valoriser. » Programme de financement Interreg de l’UE
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création, 23.9.09