Marseille Espérance, qu’es aquo?

Communautarisme + Clientélisme ?

Premières notes en vrac, page en construction (6.12.11)

A l’image du drapeau marial de l’Union Européenne (et avant de celui du Conseil de l’Europe qui comprend la Turquie) ?

  • Un livre « Laïcité + Religions, Marseille Espérance« , Vigouroux Robert P. (ex-sénateur-maire de Marseille) & Ouaknin Jacques (ex-grand rabbin de Marseille), préface du pasteur Dodré Raymond, post-face de l’imam Dahmani Bachir,  éd. Transbordeurs 1.05, 148 pp. 15 €, ISBN 2-84957-027-3.
  • « Chaque Marseillais se reconnaît-il en un chef religieux ? » question posée par Valérie Humbert, journaliste de l’ex-hebdo Taktik (n° 494, 14.4.99) in « Marseille Espérance. Le doute et la raison. Le comité des chefs de Marseille reprend du service avec le 26e centaine. Symbole de l’entente entre les différentes communautés. Sa composition et son rôle posent problèmes (…)« .
  • « A propos d’un arbre et d’espérance… » Un texte virulent de de notre ami l’écrivain Alain Dugrand, 29.7.99.

  • « Marseille. Laïcité et Communautarisme« , Leïla A-K, Europe & Laïcité Midi 1998-99?.

  • « l’Arbre de l’Espérance » dressé devant le nouveau parc du 26 centenaire
  • Un concert annuel, un calendrier, des colloques (familles, morale.. L’idéologie cléricalo-réactionnaire y trouve sa place ; les femmes ont toujours subi les religions monothéistes ou non, d’où une demande affirmée de laïcité dans le féminisme)  
  • Fondée par l’ex-maire Vigouroux, alors socialiste, cette structure informelle reprise et amplifiée par le maire UMP Gaudin qui nomme un conseiller municipal délégué aux relations aux communautés et avec Marseille Espérance, le Pr Mattéi). M. Gaudin, en tant que président du Conseil régional avait déjà un conseiller régional délégué aux communautés !
  • « Les filles d’Abraham » un groupe fonctionnant dans l’association Femmes Forum Méditerranée, animée par Esther Fouchier, ex-membre du cabinet du maire Vigouroux
  • Certains à gauche, dans les quartiers nord, ont rêvé d’un Marseille Espérance « laïque » (presse locale), termes contradictoires.
  • Dans la lignée de feu l’universitaire Bruno Etienne et de son institut du religieux. 
  • « Laïcité + Religions » selon R. Vigouroux sauf que la laïcité n’est ni une philosophie, ni une option spirituelle, juste un « mode d’organisation politique » (D. Liotta)
  • Un modèle anti-laïque, un pluralisme religieux (le contraire de la laïcité) dans une République « qui ne reconnaît aucun culte » (loi de 1905, article 2) : Manosque Fraternité (sous la municipalité UMP actuelle [2011] la communauté harkie semble visée ; voir aussi en marge « l’InterCulturel« ), Alpes-Maritimes Fraternité (initiative de M. Estrosi, UMP), une structure similaire à Lyon, une structure pluri-religieuse à Aubagne à laquelle la municipalité communiste « fréquente » un peu…
  • Ces structures sont souvent avalisées par la plupart des élus, mis à part quelques individualités un peu frondeuses : Emmanuelle Gaziello, conseillère municipale communiste à Nice (mais son parti à Nice n’est pas forcément sur la même ligne), Francis Allouch, socialiste et humaniste, ex-élu de la municipalité Vigouroux contestait ce choix communautariste (in le livre « Gouverner Marseille« ), contestation également de l’opposition municipale de gauche de Manosque face à Manosque Fraternité.
  • « Veuiller à ce que les communautés cohabitent« , à propos de « l’Arbre de l’Espérance » M. Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, 2.11.01 sur radio France Culture. 26.12.11
  • « Donner un peu de tout à tout le monde« , est-ce que la puissance publique doit aider sept religions et-ou communautés (comme s’il y en avait que sept à Marseille) ?
  • Comment différencier un groupe sectaire et d’une religion respectant les droits de l’Homme ?

Marseille Espérance : un symbole très convoité, 1.5.06, le Ravi mensuel « 

  • « Ce « machin » [NDLR, entendu dans le sens non-péjoratif de structurelle informelle non définie, OVNI aurait plus approprié] créé par Robert Vigouroux est le contraire d’une conception laïque des relations du Maire avec ses citoyens, puisqu’il a fabriqué les minorités marseillaises en s’appuyant sur des chefs religieux qui, d’ailleurs, n’en représentent qu’une partie ». Responsable du réseau « Laïcité et Libre Pensée du Midi », Philippe Isnard peste rien qu’à l’énoncé du nom de Marseille Espérance.

Fondée en février 1990 par le prédécesseur de Jean-Claude Gaudin, officiellement pour maintenir la paix civile dans la cité phocéenne, cette institution réunit en effet, sous l’égide du maire, des représentant des laïcs, les responsables spirituels catholique, orthodoxe, protestant, juif, musulman, bouddhiste et arménien de la ville. Sans parler de religion, ni prendre position sur les problèmes internationaux, et sans statut officiel, elle réagit notamment lorsqu’un événement risque de diviser les communautés de la citée phocéenne. Elle estime ainsi avoir joué un rôle positif lors de la première guerre du Golfe, lors de la tentative de récupération par le FN de l’assassinat de Nicolas Bourgeat par un jeune Maghrébin en 1996 ou encore lors des attentats du World Trade Center (1) . La quiétude phocéenne, lorsque l’antisémitisme ? sévit à Paris ou dans l’Est de la France, a même fait de Marseille Espérance, au niveau local comme national, le symbole de la possibilité de faire cohabiter des communautés ; qui n’ont peut-être pas attendu, à Marseille, sa création pour se côtoyer sans tensions importantes. « Malgré des différends politiques, voire du racisme, les origines communes des Juifs et des Maghrébins et leurs relations de travail facilitent grandement leurs rapports », reconnaît Salah Bariki, cofondateur de l’institution aujourd’hui chargé de mission auprès des communautés dans la municipalité Gaudin.

Symbole largement partagé, Marseille Espérance a en outre l’avantage de combler tout le monde. D’abord les représentants religieux, qui s’y forgent une légitimité sans pour autant représenter l’ensemble de leur communauté. Ensuite les élus, qui, à peu de frais – toutes les dépenses de Marseille Espérance ont toujours été prises en charge par la municipalité (2) – affichent leurs bons rapports avec l’ensemble des minorités. Tout en y trouvant quelques petits avantages personnels. Robert Vigouroux en avait fait une voie de contournement des réseaux traditionnels du PS. Quant à l’actuel sénateur-maire de la ville, en rattachant l’institution à son service communication, il l’utilise, même s’il s’en défend, pour valoriser son image. Une pratique qui lui a récemment valu une fronde de la part des différents chefs spirituels.

« En fait, le problème est venu de son responsable de la communication. Il souhaitait avoir un retour sur investissement. Jean-Claude Gaudin est intervenu et tout est rentré dans l’ordre », assure, mais anonymement, un éminent représentant de la communauté juive. Il ne faudrait effectivement pas briser par de vulgaires ragots un symbole si précieux.

J.-F. Poupelin

(2)« Ca coûte moins cher à la mairie que l’OM », affirme Salah Bariki.

(1) A part la plantation d’un « arbre de l’espérance » en 2000 à l’occasion du 26e centenaire de Marseille, la vie de l’institution est rythmée par des réunions trimestrielles, la publication d’un calendrier œcuménique, l’organisation de conférences et d’un gala annuel.

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