Enseigner le fait religieux à l'école, bandeau (c) PhI

Enseigner le fait religieux à l’école ?

Propos et Biblio sur cette question.

Depuis que l’école laïque existe, le fait religieux est enseigné dans le cadre des matières existantes (français, histoire, arts plastiques, philosophie, etc.), alors que les philosophies athées, agnostiques, rationalistes, voire franc-maçonnes, sont plutôt ignorées. Or, l’école publique évoque depuis peu la laïcité, peut être par la « grâce » du ministre Chevènement, qui a restauré l’éducation civique.

Ainsi, peut on peut découvrir l’islam dans les ouvrages d’histoire de Monnier pour la classe de 1e [voir ces ouvrages dans les collections de nos Multi-Mediathèques].

Mais aussi, dans le début des années 70, on pouvait découvrir la Réforme et les protestants dans les programmes d’histoire de 5e ou de 4e.

Par contre, certains récents ouvrages scolaires traitant du fait religieux manquent de rigueur et de distance, on traite de mythes religieux à l’affirmative. Et, c’est ce que nous rapportent des parents d ‘élèves, croyants ou ayant une autre option spirituelle.

Nous avons constituer un dossier de documents sur l’enseignement du fait religieux à l’école, dans le cadre de notre participation à la commission Laïcité & Religions de la FAIL 13 (Fédération des Amis de l’Instruction Laïque, Ligue de l’Enseignement des BdR), pour étudier et argumenter sur ce sujet. En effet, cette thématique, fleurant la culpabilité, était à la mode dans les années 90, et avant. Certains proches de la Ligue de l’Enseignement, dont l’universitaire Jean Baubérot, ajoutaient des adjectifs au mot laïcité.

C’est ainsi, que, faisant fi de la séparation des religions et de la République, l’on a entendu parler de laïcité « ouverte », de laïcité « inclusive », et d’accommodements « raisonnables » à la canadienne. Mais, y compris au Canada, cette démagogie dangereuse est refusée par de nombreux citoyens, par les mouvement laïques, par des féministes, dont des néo-canadiennes qui ont fuit l’intégrisme religieux.

Car, accoler un adjectif au terme laïcité est une façon de l’amoindrir de leur pays (Iran, Algérie…). Parle-t-on de droits de l’Homme « ouverts », de République « ouverte » ? Nous comprenons, que les terminologies telles que « droits de l’Homme de telle religion ou pays », de « féminisme de telle religion », de République religieuse (ou populaire), sont des façons de détourner et d’amoindrir l’universalité de ces idées !

Enseigner en tant que matière le fait religieux serait difficile, on oublierait toujours des spiritualités religieuses.

Cela ne résoudrait pas plus les problèmes de racisme, mais mettrait en avant les différences, au lieu de privilégier la ressemblance tout en reconnaissant les différences.

Régis Debray, est un des théoriciens d’un enseignement du fait religieux à l’école. S’il n’y a pas lieu de développer un enseignement particulier du fait religieux pour les élèves de l’enseignement primaire et secondaire, il serait souhaitable de former les enseignants tant le fait religieux, que sur les philosophies athées et agnostiques ; sans oublier la laïcité, qui une valeur civique et non une philosophie. La laïcité ne concerne pas le domaine spirituel mais est un mode d’organisation politique de la société, une neutralité philosophique active, car elle affirme concrètement les principes républicains de liberté et d’égalité.


bando la Laïcité c'est quoi ? UFAL & Observatoire, diapo 02

la Laïcité c’est quoi ? UFAL & Observatoire, diapos


Bibliographie

  • Empreintes du religieux dans l’espace public, René Nouailhat, « Dans le prolongement du rapport de Régis Debray sur « L’enseignement du fait religieux dans l’école laïque » (février 2002), René Nouailhat, dans son ouvrage Enseigner le fait religieux, un défi pour la laïcité, explique pourquoi et comment prendre en compte les faits religieux afin d’aider les enseignants dans leur mission de formation à l’esprit critique. »

  • « Enseignement Fait Religieux« , dossier de documents papier et électroniques, Multi-Mediathèques Laïq

Merci à Maurice, Sylviane, Laurence, Mina, Charles, Evelyne… pour leurs avis et conseils pour la révision du texte


création, 2.9.15